Lentement certes, mais sûrement, le FPI est en train de montrer sa ferme volonté de saborder et de saboter le processus d’identification en cours. Et c’est l’un des vices présidents de ce parti, notamment Mamadou Koulibaly, 3ème vice-président du FPI qui a porté haut la voix de sa formation politique quant à sa volonté de ne point œuvrer à la réussite de l’opération. Devant, les militants de la fédération FPI du Banco, le président de l’Assemblée nationale a été on ne plus clair : « (…) Il est important que le FPI et tous ceux qui veulent des élections transparentes se donnent les moyens pour demander et obtenir la suspension de l’opération d’enrôlement et d’identification. Il estime que tant que les administrations policière, militaire et judiciaire ne sont pas encore déployées dans les zones encore sous occupation rebelle, l’équité dans l’opération d’enrôlement n’est pas garantie. Pour lui les dés sont déjà pipés et tout le monde devra en tirer toutes les conséquences.» Clair comme de l’eau de roche. Le parti au pouvoir estime que tant que le ‘’le pays n’est pas réunifié’’, tout ce qui se passe dans la partie nord du pays, n’est pas légale. Beaucoup d’observateurs de la scène politique se demandent bien ce que recouvre cette notion de réunification du territoire. D’autant plus que ce débat est dépassé et bien dépassé. Pourquoi? Parce que tout simplement la Côte d’Ivoire est bel et bien une, désormais. Et c’est pour cette raison que d’illustres personnalités du FPI s’y sont rendues. A commencer par le chef de l’Etat lui-même. Laurent Gbagbo, en effet, s’est rendu dans presque toutes les villes du nord. Là-bas, il a soutenu que «la guerre est finie». Même la Première Dame, Simone Gbagbo y a fait une longue tournée durant plus de deux semaines. Sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. Affi N’Guessan, président du FPI, quant à lui, y a dormi durant 45 longs jours. Sans être inquiété. A son retour, il a soutenu que la réunification du territoire est une réalité. Mamadou Koulibaly, qui crie à la réunification, s’y est rendu à plusieurs reprises. Il a parlé et a même tenu des propos injurieux à Bouaké. En outre, contrairement à ce que soutient Koulibaly, l’administration et l’autorité de l’Etat y sont bien présentes avec les préfets et sous-préfets, les magistrats, des éléments des FDS, à travers le Centre de commandement intégré (CCI) pour la sécurisation des élections. Mais la cerise sur le gâteau de la réunification du territoire est le message du chef de l ‘Etat, à l’occasion du nouvel an : morceaux choisis : « (…) Mais l’Accord Politique de Ouagadougou ce n’est pas seulement la fin de la guerre. C’est aussi la disparition des zones. Il n’y a plus aujourd’hui de zone de confiance ni de zone rebelle ou de zone gouvernementale. Il y a le territoire ivoirien. Désormais chacun peut aller partout en Côte d’Ivoire. Certes des difficultés demeurent. Mais ces difficultés ne sont pas celles d’une partie du pays ni celles d’une partie au conflit. Ce sont des difficultés de la nation ivoirienne, de son gouvernement, du Chef de l’Etat et de toutes les forces du pays. Il n’y a pas d’un côté les problèmes du Premier ministre et ceux du Président de la République de l’autre. C’est pourquoi, tout au long de l’année 2008, chaque fois que nous avons noté une crispation à Bouaké, à Seguéla, à Vavoua mais aussi à Daoukro ou à Yamoussoukro, c’est ensemble, dans une unité parfaite d’action que le chef de l’Etat et le Premier ministre ont fait face.» Mamadou Koulibaly est donc hors jeu.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET