Sa dernière nomination fait d’elle la première femme rédactrice en chef de toute l’histoire du plus vieux quotidien ivoirien Frat-Mat. Agnès KRAIDY, figure emblématique de la presse, dans un entretien accordé à People Magazine, lève un coin de voile sur sa vie et sa profession.
Qui est Agnès KRAIDY ? Une femme avec ses convictions, sa philosophie, sa vision, une journaliste Mariée ? Oui, avec un enfant de huit (8) ans Qu’est-ce qu’une famille épanouie pour toi? C’est une famille accrochée à une philosophie avec des parents heureux de pouvoir s’accomplir, se réaliser à la fois spirituellement, professionnellement, socialement et à tous les niveaux. Ce sont des enfants qui sont éduqués avec des valeurs, sans être rigides mais des valeurs qui leur permettent de pouvoir assumer leurs rôles et leurs places de citoyens adultes dans la société, de participer à la construction de leur pays et de leur avenir. Ce sont des gens qui partagent ensemble beaucoup de plaisirs et de passion. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui qu’Agnès est heureuse ? Oui, et il faut savoir dire merci à Dieu quand on a les deux jambes, les deux pieds, une tête sur des épaules, les deux yeux et les deux oreilles en place, on a un cœur qui bat, quand on est en vie. D’où est né l’amour d’Agnès pour le journalisme ? Je sais qu’en classe de troisième, on avait fait un exercice avec notre professeur de Français qui a demandé à chacun d’entre nous le métier de ses rêves. Et j’ai tout de suite dit journaliste. Mais je saurais vous dire pourquoi, parce que dans ma famille, il n’y a pas de journaliste. Mon père travaillait à la RTI certes, mais il était chauffeur. Donc ce n’est pas lui qui m’a guidée vers la presse. C’était une passion comme ça qui est peut-être l’expression de ma personnalité parce que je suis quelqu’un de bien ouverte qui aime aller vers les autres. Quelqu’un qui n’aime pas être confiné dans un métier où la rigidité du temps lui impose d’être assiégé sans avoir à s’ouvrir des portes. Et finalement, ce métier me ressemble. Ce métier répond-il à présent aux espérances tant nourries ? Oui, évidemment ! Mais financièrement, ce n’est pas le métier le plus enrichissant. Vous savez si bien que moi que les richesses tirées de ce métier n’ont pas de prix. C’est le réseau de relations qu’on tisse. Ce sont ces hommes et femmes qu’on croise chaque jour au détour de nos reportages, de nos interviews, de nos rendez-vous. Et c’est ce monde qui n’est pas du tout ennuyeux parce que tous les jours, c’est un nouveau visage, de nouvelles philosophies, de nouvelles expériences, de nouvelles expertises qu’on partage avec des gens différents et c’est fabuleux ! Es-tu d’accord avec ceux qui pensent que les journalistes ivoiriens sont corrompus ? Les médecins, les douaniers, les flics, les militaires, les hommes politiques sont tous corrompus. Au bout du compte, si les journalistes sont corrompus, c’est parce qu’ils sont à l’image de la société dans laquelle ils vivent. La société ivoirienne est une société de corrompus. Nous sommes tous corrompus Les médias d’Etat donnent-ils satisfaction à Agnès KRAIDY ? Oui, parce qu’ils ont la liberté d’essayer d’exister. Et la RTI ? Je ne connais pas. Je ne travaille pas à la RTI, donc je ne sais pas. Tu dois le savoir, si tu es téléspectatrice. Oui, certain. Mais je finis d’abord très tard et quand j’arrive chez moi, je préfère regarder les émissions qui me permettent de voir autre chose et de m’instruire autrement. Comment est-ce qu’on appelle cette coiffure que tu portes ? Agnès KRAIDY. Parce que tu es seule à la porter ? Depuis quand la portes-tu ? Je l’ai depuis longtemps. Elle fait partie de moi. Elle est moi. Qu’est-ce qui explique tout ça ? Je suis convaincue que ce que nous paraissons à l’extérieur, est le reflet de notre intérieur. On ne peut pas être à l’extérieur, ce qu’on n’est pas à l’intérieur de soi. Je me sens quelqu’un de libre, foncièrement libre, indépendante et qui assume ce qu’elle pense. Donc qui assume ce qu’elle est. C’est ce que je suis à l’intérieur de moi que je suis moi-même. Je suis différente comme vous êtes différents, comme chacun de nous est différent. Mais cette différence, je la vis dans ma coiffure, dans ma manière de parler, de m’habiller, de penser. Et après, l’avantage qu’a cette coiffure, c’est qu’on ne se présente pas deux fois à la même personne. L’amour se définit comment pour Agnès ? L’amour, c’est ce qu’il y a de plus fabuleux et je dirai aussi que tout est amour ; dans tous les cas, Ce sont les relations entre une mère et sa fille, une mère et son fils, un père et ses enfants, un homme et sa femme. C’est des relations entre des amis. C’est le sentiment le plus noble, le plus beau, le plus grand, le plus humain qui puisse exister. C’est ça l’amour. L’amour est beau, généreux, partage et bonheur. Arrive-t-il parfois qu’Agnès soit draguée ? Ce serait quand même inquiétant de ne plaire à personne (rire…) surtout pour une femme de ne plaire à personne. Comment vous-y prenez vous alors ? Qui ? Moi ? Comment ils s’y prennent ou comment moi je m’y prends ? C’est la même chose Je n’ai pas besoin de faire obstacle. Il est évident pour moi dans ma posture de femme qui aime bien discuter et échanger avec l’autre, me protège. Dans tous les cas, je me dis que quand les hommes viennent vers moi, ce n’est pas pour me dire tu es belle, tu es jolie. Au moins, ça m’épargne du baratin masculin.
Quels vœux pour 2009 ? Que 2009 ne soit pas ce que 2008 a été ! Que 2009 ne soit pas ce que 2002 a été ! Que 2009 soit la Paix.
Léon Saki
Qui est Agnès KRAIDY ? Une femme avec ses convictions, sa philosophie, sa vision, une journaliste Mariée ? Oui, avec un enfant de huit (8) ans Qu’est-ce qu’une famille épanouie pour toi? C’est une famille accrochée à une philosophie avec des parents heureux de pouvoir s’accomplir, se réaliser à la fois spirituellement, professionnellement, socialement et à tous les niveaux. Ce sont des enfants qui sont éduqués avec des valeurs, sans être rigides mais des valeurs qui leur permettent de pouvoir assumer leurs rôles et leurs places de citoyens adultes dans la société, de participer à la construction de leur pays et de leur avenir. Ce sont des gens qui partagent ensemble beaucoup de plaisirs et de passion. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui qu’Agnès est heureuse ? Oui, et il faut savoir dire merci à Dieu quand on a les deux jambes, les deux pieds, une tête sur des épaules, les deux yeux et les deux oreilles en place, on a un cœur qui bat, quand on est en vie. D’où est né l’amour d’Agnès pour le journalisme ? Je sais qu’en classe de troisième, on avait fait un exercice avec notre professeur de Français qui a demandé à chacun d’entre nous le métier de ses rêves. Et j’ai tout de suite dit journaliste. Mais je saurais vous dire pourquoi, parce que dans ma famille, il n’y a pas de journaliste. Mon père travaillait à la RTI certes, mais il était chauffeur. Donc ce n’est pas lui qui m’a guidée vers la presse. C’était une passion comme ça qui est peut-être l’expression de ma personnalité parce que je suis quelqu’un de bien ouverte qui aime aller vers les autres. Quelqu’un qui n’aime pas être confiné dans un métier où la rigidité du temps lui impose d’être assiégé sans avoir à s’ouvrir des portes. Et finalement, ce métier me ressemble. Ce métier répond-il à présent aux espérances tant nourries ? Oui, évidemment ! Mais financièrement, ce n’est pas le métier le plus enrichissant. Vous savez si bien que moi que les richesses tirées de ce métier n’ont pas de prix. C’est le réseau de relations qu’on tisse. Ce sont ces hommes et femmes qu’on croise chaque jour au détour de nos reportages, de nos interviews, de nos rendez-vous. Et c’est ce monde qui n’est pas du tout ennuyeux parce que tous les jours, c’est un nouveau visage, de nouvelles philosophies, de nouvelles expériences, de nouvelles expertises qu’on partage avec des gens différents et c’est fabuleux ! Es-tu d’accord avec ceux qui pensent que les journalistes ivoiriens sont corrompus ? Les médecins, les douaniers, les flics, les militaires, les hommes politiques sont tous corrompus. Au bout du compte, si les journalistes sont corrompus, c’est parce qu’ils sont à l’image de la société dans laquelle ils vivent. La société ivoirienne est une société de corrompus. Nous sommes tous corrompus Les médias d’Etat donnent-ils satisfaction à Agnès KRAIDY ? Oui, parce qu’ils ont la liberté d’essayer d’exister. Et la RTI ? Je ne connais pas. Je ne travaille pas à la RTI, donc je ne sais pas. Tu dois le savoir, si tu es téléspectatrice. Oui, certain. Mais je finis d’abord très tard et quand j’arrive chez moi, je préfère regarder les émissions qui me permettent de voir autre chose et de m’instruire autrement. Comment est-ce qu’on appelle cette coiffure que tu portes ? Agnès KRAIDY. Parce que tu es seule à la porter ? Depuis quand la portes-tu ? Je l’ai depuis longtemps. Elle fait partie de moi. Elle est moi. Qu’est-ce qui explique tout ça ? Je suis convaincue que ce que nous paraissons à l’extérieur, est le reflet de notre intérieur. On ne peut pas être à l’extérieur, ce qu’on n’est pas à l’intérieur de soi. Je me sens quelqu’un de libre, foncièrement libre, indépendante et qui assume ce qu’elle pense. Donc qui assume ce qu’elle est. C’est ce que je suis à l’intérieur de moi que je suis moi-même. Je suis différente comme vous êtes différents, comme chacun de nous est différent. Mais cette différence, je la vis dans ma coiffure, dans ma manière de parler, de m’habiller, de penser. Et après, l’avantage qu’a cette coiffure, c’est qu’on ne se présente pas deux fois à la même personne. L’amour se définit comment pour Agnès ? L’amour, c’est ce qu’il y a de plus fabuleux et je dirai aussi que tout est amour ; dans tous les cas, Ce sont les relations entre une mère et sa fille, une mère et son fils, un père et ses enfants, un homme et sa femme. C’est des relations entre des amis. C’est le sentiment le plus noble, le plus beau, le plus grand, le plus humain qui puisse exister. C’est ça l’amour. L’amour est beau, généreux, partage et bonheur. Arrive-t-il parfois qu’Agnès soit draguée ? Ce serait quand même inquiétant de ne plaire à personne (rire…) surtout pour une femme de ne plaire à personne. Comment vous-y prenez vous alors ? Qui ? Moi ? Comment ils s’y prennent ou comment moi je m’y prends ? C’est la même chose Je n’ai pas besoin de faire obstacle. Il est évident pour moi dans ma posture de femme qui aime bien discuter et échanger avec l’autre, me protège. Dans tous les cas, je me dis que quand les hommes viennent vers moi, ce n’est pas pour me dire tu es belle, tu es jolie. Au moins, ça m’épargne du baratin masculin.
Quels vœux pour 2009 ? Que 2009 ne soit pas ce que 2008 a été ! Que 2009 ne soit pas ce que 2002 a été ! Que 2009 soit la Paix.
Léon Saki