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Politique Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Fraternité Matin

En plein meeting : Bédié pris de malaise

Stade municipal de Tiapoum. Mercredi 14 janvier. Il est 16 h 11 quand Henri Konan Bédié met fin à son allocution qu’il a commencée à 15 h 50. «Merci», dit-il à la population sortie massivement l’écouter. Mais le mot est à peine audible. Le président du Pdci-Rda s’affaiblit. Tout le monde retient son souffle. L’orateur, lui, perd, visiblement, son souffle. Ses jambes le lâchent. Henri Konan Bédié manque de s’effondrer. Silence total sur le stade. Ses gardes, très vigilants, le soutiennent aussitôt. Un attroupement de proches collaborateurs se fait autour du leader du Pdci. Les médecins du Samu se dépêchent. Les visages se crispent. Ils le font asseoir dans son fauteuil. Le roi des Adouvlè, Kouloutchi III, se lève de sa chaise royale et rejoint le groupe. Les organisateurs du meeting demandent à la cabine technique de jouer de la musique. La sono, aussitôt, émet le morceau où Ernesto Djédjé chante les louanges de Konan Bédié. Des cadres du parti, notamment des femmes -comme pour dire que ce n’est qu’un malaise et que tout ira bien et vite- esquissent des pas de danse. Elles n’ont pas tort. Et pour cause ! 16 h 15. Le cercle qui s’est formé autour du président du parti s’ouvre. Le président est là, bien assis dans son fauteuil, tenant un éventail dans la main droite. C’est vrai qu’il fait une chaleur de four sous les bâches. Le meeting s’est tenu sous un soleil de plomb. Tout le monde retrouve le sourire. Le malaise d’Henri Konan Bédié n’aura duré que… quatre minutes. Mais que de frayeur ! Son protocole peut annoncer qu’il reprendra la parole avant de mettre un terme au meeting. Dès lors, l’ancien ministre Ezan Akélé, fils de la région, peut traduire le discours du chef du Pdci en N’Zima, la langue locale.
16 h 24. Henri Konan Bédié reprend le micro, à la grande satisfaction du public. Cette fois-ci, il reste assis dans son fauteuil. «Pour nous, la journée n’est pas finie. D’ici, nous irons à Noé nous adresser à nos militants qui y sont avant de vous quitte; car après le déjeuner nous continuons. Je voudrais insister sur les deux messages qui vous ont été livrés, d’abord le rendez-vous d’Aboisso, samedi prochain (jour où il fait son meeting dans le chef-lieu de région. Ndlr), et ensuite le rendez-vous des jours de vote dès que la date des élections sera connue, pour que nous puissions réaliser la victoire du Pdci et le retour de la Côte d’Ivoire à la paix et à la tranquillité. Je vais donc vous dire au revoir et vous dire à très bientôt. Je reviendrai à Tiapoum». Il est plus applaudi qu’au début de son allocution. Les militants sont-ils rassurés ? 16 h 30, le cortège d’Henri Konan Bédié quitte le stade. La foule se disperse. Des sources proches du président Bédié nous confieront plus tard que le malaise du patron du Pdci-Rda est venu de la forte chaleur et de la fatigue qu’il endure depuis le début (10 janvier) de la tournée sans répit dans le Sud-Comoé, d’une part. Mais aussi et peut-être surtout, d’autre part, «d’une charge d’émotion» du fait qu’on lui a annoncé le décès d’un de ses chauffeurs, peu avant l’heure du meeting. Le président du Pdci et sa forte délégation seront aujourd’hui à Maféré. Ce sera la sixième étape de sa tournée.

P. Soro



Bédié : “Nous avons l’obligation de faire revenir la paix”

Henri Konan Bédié a indiqué à ses militants du nouveau département de Tiapoum que c’est une «obligation» pour son parti de remettre la Côte d’Ivoire sur les rails du développement. «Avec vous, avec le Pdci-Rda, nous avons l’obligation de faire revenir la paix, la liberté, la prospérité, le progrès pour tous et le bonheur pour chacun et pour chacune». Il entretenait les populations de Tiapoum au cours d’un meeting au stade municipal de cette localité. «Je veux arrêter l’invasion de notre pays par le désert et la misère que sème le Fpi», a-t-il déclaré devant des milliers de militants. De fait, il s’en est vertement pris au Fpi qu’il a accusé d’avoir mis le pays dans «un état de dégradation intolérable». «Avec le Fpi, a martelé Henri Konan Bédié, la Côte d’Ivoire et Tiapoum sont condamnés à la pauvreté, à la misère et à la régression». Une telle situation, le président du Pdci n’en veut plus. «Je veux mettre un terme à cette situation. Je veux redonner espoir à nos jeunes et à nos populations en rendant à nouveau possible leurs rêves d’une vie réussie», a annoncé le patron du Pdci sous les ovations. Mais pour lui, l’accomplissement de l’obligation de redonner vie à la Côte d’Ivoire passe nécessairement par l’entente au sein de son parti. «Il nous faut transcender nos orgueils, surmonter nos ressentiments et apprendre à nous rassembler grâce au pardon, a insisté l’orateur. C’est dans l’union, la fraternité et la solidarité qu’il est possible de réaliser les plus grandes ambitions». Aussi a-t-il appelé les cadres et autres responsables de son parti à renforcer les rangs dans un élan de solidarité agissante, «en vue du succès de notre ambition de relever la Côte d’Ivoire mise en faillite par le Fpi. C’est pour nous un impératif de le réussir». Par ailleurs, le leader du Pdci a dressé le bilan des actions qu’il a menées dans la région d’Aboisso quand son parti était au pouvoir : «Au total, au cours de la période 1995-2000, la grande région d’Aboisso a bénéficié d’un programme de développement de 10 milliards de nos francs». Il a expliqué que n’eût été le coup d’Etat dont il a été victime, il aurait mieux fait. Aujourd’hui, il veut aider la Côte d’Ivoire à retrouver le chemin du développement, à l’issue des élections. C’est pour cela qu’il invite ses militants à se faire enrôler et à participer effectivement aux différents votes en faveur du Pdci et de son candidat à la présidentielle. Akatia Famien Edoukou et Aouanzi Ahui, respectivement maire de Tiapoum et représentant du délégué départemental du Pdci, ont tous exprimé au président du Pdci l’attachement de leurs populations. Ils ont dit la détermination des militants de Tiapoum à mener la lutte jusqu’à son accesion au pouvoir.

Pascal Soro
Envoyé spécial à Tiapoum
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