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Société Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Nord-Sud

Affrontements entre étudiants et riverains à Adjamé : La population se déchaine contre la Fesci

La violence est revenue dans la cohabitation entre les étudiants et leurs voisins de quartier. Hier, à Adjamé, une bataille rangée entre les deux camps s'est soldée par plusieurs blessés.

Une banale histoire de relation sentimentale a mis le feu aux poudres. Le sang a coulé hier, à Adjamé. Armés de gourdins, de machettes et d'autres objets tranchants, les étudiants et les riverains de la cité «Marie Thérèse» se sont livré une bataille féroce. Cette vendetta urbaine a entrainé plusieurs blessés de part et d'autre. Des magasins sont incendiés ainsi que des biens matériels. Koné Alioune, un résident de la cité, a été blessé à la machette par des étudiants. Son front et sa joue droite portent les stigmates de l'affrontement. Il raconte son calvaire. «Nous avons été pris à partie par les étudiants. Ils ont lancé des pierres contre nous. Dans la riposte, j'ai reçu des coups au niveau du front et la joue. On ne peut pas continuer à vivre le diktat des étudiants.


Un problème sentimental

Ils sont insupportables mais nous allons mettre un terme à cette situation», rugit-il. Les activités économiques et la circulation ont été bloquées toute la journée de mercredi. Déjà, vendredi dernier le feu couvait. Les étudiants de la résidence universitaire d'Adjamé-220 logements et les riverains se regardaient en chiens de faïence. A l'origine du conflit, une virée nocturne, au cours de laquelle un étudiant courtise la copine de Sanago A. La scène se déroule dans un bar climatisé situé à proximité de l'hôtel du Nord aux environs de 2 heures du matin. «Il n'a pas accepté cette provocation. Une vive altercation s'engage entre l'étudiant et l'amoureux jaloux. La tension a été vive et cela a entrainé une bagarre. L'étudiant a été grièvement blessé à la tête», relate Sangaré Youssouf, un proche de la victime. Le lendemain de l'agression c'est-à-dire le samedi, poursuit-il, les étudiants, non contents de leur échec, organisent une autre offensive. «Ils sont venus porter main à la mère de Sanogo. Elle a été violement brutalisée par cette bande d'étudiants. Ils ont saccagé tout sur leur passage » ajoute la même source. Extenués par ces agissements, les riverains s'organisent dans la nuit du mardi pour porter la réplique. «Nous avons le dos au mur. On a lancé une offensive punitive contre ces étudiants. On en marre de cette cohabitation», grogne Ouattara Yakatié, l'un des meneurs du groupe de la cité Marie Thérèse. Selon lui, c'est aux environs de 3 heures du matin que les étudiants on tenté de prendre le contrôle du quartier. Des jets de pierres et une course poursuite dans les rues offrent un spectacle de terreur. « Nous avons passé des moments très difficiles.


Les étudiants sont indésirables

On a eu l'impression que tout s'écroulait. Des personnes ont été tailladées à la machette par les étudiants. On a vu des scènes horribles. On se demande dans quel pays nous sommes», s'interroge Mme Hortense Kouassi, rencontrée devant le commissariat du 7ème arrondissement. L'interposition des éléments des la Compagnie républicaine de sécurité (Crs 1), appuyés par la Brigade anti-émeute (Bae) a difficilement empêché les deux camps rivaux de s'affronter. Ils usent de gaz lacrymogènes pour disperser la horde de jeunes prêts à en découdre. «On ne veut plus d'étudiant ici. Trop c'est trop. Nous allons les déloger pour vivre en paix. La recrudescence de la violence organisée par ces étudiants nous empoissonne la vie», fulmine Traoré Karim, le visage badigeonné de citron et de kaolin pour résister à l'odeur piquante du gaz lacrymogène. Un cargo de la police stationné à l'entrée de la cité universitaire d'Adjamé- 220 Logements. Sidibé Moussa, secrétaire à l'organisation de la section Fédération des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire (Fesci) ne plie pas l'échine. «Nous avons été attaqués par ces jeunes sous le prétexte que l'un des nôtres a eu des démêlés au sujet d'un problème relationnel. L'incident s'est déroulé dans un bar climatisé le vendredi dernier. Trois de nos camarades ont été poignardés par les jeunes du quartier Marie Thérèse. Dans la logique de l'équilibre de la terreur on a riposté», soutient-il. Les étudiants ne baissent pas la garde. Selon Sidibé Moussa, les étudiants blessés, au nombre d'une vingtaine, ont été admis dans les différents centres hospitaliers d'Abidjan. Toutefois, la tension était toujours perceptible au moment où nous quittions les lieux. Tard dans la nuit nous apprend-on des renforts seraient arrivés d'Abobo pour soutenir leurs camarades contre les étudiants.

OM
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