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Politique Publié le vendredi 16 janvier 2009 | Notre Voie

1ère Session ordinaire 2009 du Conseil économique et social - Dona Fologo : "la guerre et le désordre génèrent toujours la misère et la désolation"

L’ouverture solennelle de la première session ordinaire du Conseil économique et social a eu lieu hier dans la salle des plénières de l’institution. A l’occasion, le président Laurent Dona Fologo a abordé l’actualité sociopolitique et économique nationale et internationale.

La salle des plénières du Conseil économique et social a été, dans la matinée d’hier, le théâtre de la cérémonie d’ouverture solennelle de la première session ordinaire 2009. 90 sur 114 conseillers ont répondu à la convocation du président Laurent Dona Fologo. Le quorum étant largement dépassé, le président pouvait s’adresser à ses nombreux invités.

Dans son discours inaugural, M. Fologo a largement parlé du processus électoral en cours en Côte d’Ivoire. Mais aussi les questions économiques et sociales du pays ainsi que les préoccupations internationales avant d’indiquer quelques thèmes qui seront débattus au cours de la présente session.


Le processus électoral

Laurent Dona Fologo a dénoncé la situation désolante du pays depuis que certains Ivoiriens ont décidé de porter le glaive dans le sein de la mère patrie. Afin donc de relancer la Côte d’Ivoire sur les chantiers du développement, le président du CES souhaite que le pays soit réunifié au plus vite. Et que “des élections ouvertes, rigoureuses, transparentes et libres” qui échappent à tout pouvoir militaire et financier soient organisées. Pour y parvenir, l’orateur estime qu’il existe une boussole de sortie de crise, l’Accord politique de Ouagadougou qui devrait être mené à terme dans les meilleurs délais. Malheureusement, soutient-il, “la voie choisie pour y parvenir, c’est-à-dire la reprise totale de l’enrôlement n’est pas la plus aisée ”. M. Fologo a fermement condamné cette opération qu’il juge périlleuse et très coûteuse. Pour lui, le pays aurait fait des économies d’argent et gagné en temps si la confiance avait été entre les Ivoiriens pour prendre comme base les listes électorales qui sont régulièrement corrigées depuis 1946 que le pays vote. “En 2000 les listings ont été particulièrement et rigoureusement révisés. Il n’était donc pas nécessaire de revenir sur cet acquis mais plutôt les corriger et les compléter” , a fait remarquer M. Fologo. Le président du CES estime que les Ivoiriens doivent se faire confiance. Il pense que si des pays africains comme le Mali, le Sénégal, le Ghana sont des exemples à saluer en matière d’élection, la Côte d’Ivoire a les compétences pour organiser des élections propres. Mais, selon lui, le pays a un problème : le manque de confiance. “Notre mal est le manque de confiance entre nous. Et le prix à payer est un pas devant, un pas derrière. Un pas à gauche, deux pas à droite. Et beaucoup s’interrogent de quelle façon nous allons sortir de la crise. Mais le vin est tiré et il faut le boire”, a-t-il constaté, amer, avant d’ajouter : “nous ne cesserons jamais de regretter que ces énormes sommes d’argent qui vont sortir n’aillent pas vers le développement”.

M. Fologo a dénoncé le manque d’électricité et de commodité dans certains centres d’enrôlement qui perturbe le déroulement des opérations. Mais également les registres de l’état civil qui ne sont pas encore reconstitués dans les zones sous occupation rebelles. Il a appelé à tenir compte de la grande population analphabète dans la prise des décisions. Laurent Dona Fologo s’est réjoui de ce que Guillaume Soro, chef de la rébellion et aujourd’hui premier ministre de Côte d’Ivoire, connaisse “les deux faces de la médaille : les réalités de la partie gouvernementale et celles des zones occupées”.


Le désordre explique la pauvreté

Le président Fologo a alors invité l’ensemble des acteurs politiques à faire le pari que les élections pourront se tenir cette année afin de donner à “la Côte d’Ivoire une vie normale”. Pour lui, la guerre a créé la misère et la désolation dans les populations. “La guerre et le désordre génèrent toujours la misère et la désolation. Aujourd’hui, 1 Ivoirien sur 2 est pauvre. Or, il y a 20 ans, 1 Ivoirien sur 20 était pauvre. L’incivisme, le désordre, l’ignorance, l’égoïsme et la perte des valeurs morales expliquent la pauvreté galopante », a-t-il dit. Mais M. Fologo soutient que la pauvreté qui n’est pas une fatalité peut être surmontée si les Ivoiriens privilégient le nationalisme. Il a dit que nos pays peuvent se développer s’ils prennent exemple sur les dragons d’Asie. Ces pays, selon lui, se sont développés par le travail. Mais bien plus, M. Fologo s’insurge contre “le libéralisme sauvage” des années 90 qui est à la base « du crash mondial actuel ». Il a dit avoir combattu la politique de libéralisme. Malheureusement, il n’a jamais été écouté. Aujourd’hui, il invite les pays africains à former de grands blocs pour le salut de leurs peuples. “Aujourd’hui, le monde change. Et nous devons changer. Nos Etats doivent comprendre que l’union est la clé de voûte de notre développement. Notre solidarité fera tenir tête aux nations dites puissantes”, a-t-il avancé. D’autant que l’Afrique, selon lui, regorge d’énormes potentialités humaines, minéralogiques, minières et forestières.

M. Fologo a salué l’élection de M. Barack Obama et invité les politiques à s’inspirer de cet exemple américain. Le président du Conseil économique et social a terminé son discours en indiquant quelques thèmes qui feront l’objet d’études des conseillers cette année. Entre autres, la question de l’insalubrité ; la transformation des produits agricoles ; la question des enfants de la rue ; la lutte contre la corruption ; la ponctualité au travail, etc.

Le ministre de la réconciliation nationale, Sébastien Dano Djédjé, le grand chancelier Youssouf Koné, le président du conseil constitutionnel Yanon Yapo, Mme Bouabré Yvonne, vice- présidente de l’Assemblée nationale et plusieurs personnalités diplomatiques et religieuses, ont apporté leur soutien aux conseillers économiques et sociaux.

Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr
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