Le président du Pdci-Rda a expliqué, hier à l’Epp Biannouan, les raisons pour lesquelles, selon lui, «le Fpi ne veut pas inviter les Ivoiriens aux urnes. Malgré les souffrances insoutenables qu’ils infligent à nos populations, le Fpi et ses dignitaires égoïstes et sans cœur empêchent l’organisation des élections depuis trois ans. En réalité, le Fpi a peur de son bilan. Il a peur d’affronter le Pdci-Rda» dans les urnes, a déclaré Henri Konan Bédié. Le leader du Pdci, ancien président de la République, animait un meeting dans cette localité qui marquait le septième round de son périple dans la région du Sud-Comoé. De fait, il a remis le couvert du procès et de la condamnation des refondateurs. «Gbagbo (c’est la première fois qu’il prononçait le nom du Chef de l’Etat depuis le début de sa tournée le 10 janvier. Ndlr) et ses amis ont trompé les Ivoiriens en s’autoproclamant démocrates», a-t-il affirmé. Et d’ajouter: «Ils ont porté le masque de politiciens soucieux de «gouverner autrement» la Côte d’Ivoire. En réalité, ils viennent de nous montrer qu’ils ne sont que des fossoyeurs de la nation ivoirienne». Pour lui, aujourd’hui en Côte d’Ivoire, « tout fait défaut : l’école, la justice, la santé, la sécurité, l’emploi, la paix…à cause de la mauvaise gestion que le Fpi fait du pouvoir d’Etat. En revanche, le racket, la corruption, les détournements colossaux de deniers publics et des revenus des paysans, l’insécurité, les milices et les militants qui s’autoproclament patriotes, prospèrent», a poursuivi Henri Konan Bédié. Qui s’adressait aux populations, assis dans son fauteuil. C’est la première fois qu’il a adopté cette posture. En d’autres termes, jusque-là, il s’était toujours tenu debout. Le chef du Pdci a aussi estimé que le Fpi n’a pas compris qu’en supprimant la Caistab en 1999, son parti voulait que la nouvelle structure «conserve la logique de la protection des producteurs». La conséquence de n’avoir pas compris cette logique, a-t-il soutenu, est que l’agriculture ivoirienne se trouve « aujourd’hui aux abois. Les faits sont établis. La libéralisation des filières agricoles a échoué ! A la vérité, le Fpi a trompé les paysans», a martelé l’ancien chef d’Etat. Aussi se propose-t-il, avec son parti, de «sauver» la Côte d’Ivoire. «Je veux extirper cette misère insoutenable que le Fpi a installée dans ce pays qui a tout pour assurer le bien-être de ses populations. Le Pdci-Rda l’a déjà démontré et est prêt à le démontrer encore», a annoncé l’orateur. Du reste, il a promis aux populations que l’achèvement du bitumage de la route qui relie Aboisso à Biannouan serait l’une de ses priorités s’il était élu à la tête du pays. Pour ce faire, il a appelé Biannouan et l’ensemble des Ivoiriens à le porter au pouvoir lors de la prochaine élection présidentielle, et à élire les candidats du Pdci aux autres scrutins. «Tenons-nous prêts à aller dans les urnes dire au Fpi que nous ne voulons plus de la Côte d’Ivoire de malheur et de misère qu’il veut nous imposer. Votons Pdci-Rda pour faire renaître l’espoir». Mais en attendant cette étape importante, le président Bédié a invité les populations à se faire identifier et enrôler de sorte qu’elles aient leurs cartes nationales d’identité et d’électeurs, passage obligé pour participer aux votes. Le délégué départemental Ayamé / Biannouan, maire d’Ayamé, a rassuré Henri Konan Bédié du soutien des populations au Pdci et de leur attachement à sa personne. Aka Brou Louis Blaise a expliqué à la foule massivement sortie que seul le président Bédié «peut sauver la Côte d’Ivoire de son naufrage collectif». Aujourd’hui, les populations d’Aboisso, capitale de la région du Sud-Comoé, communient avec le président du Pdci.
Pascal Soro
Envoyé spécial à Biannouan
Pascal Soro
Envoyé spécial à Biannouan
