Autre lieu, même ambiance et ferveur militante. Hier, à Bianouan, chef lieu d’une sous-préfecture située à près de 90 km d’Aboisso, les militants du PDCI-RDA ont réservé un accueil chaleureux à Bédié et à sa délégation. Après des escales dans plusieurs villages, le président Bédié est arrivé à Biannouan à 13h35. Les rituels de la tradition ont été l’affaire des autorités coutumières. Après, c’est le maire Aka Louis Blaise qui, prenant la parole, a exprimé la gratitude des populations à l’égard du président du PDCI qui était sur le point de démarrer le bitumage de l’axe Aboisso-Bianouan quand intervint le coup d’Etat de 99. Depuis lors, à en croire Aka Louis Blaise, ce tronçon est l’objet de fonds de commerce politique de la part du régime FPI. « Gbagbo nous avait promis de payer le kg du cacao à 3000 F » Le maire de Bianouan poursuivant les promesses non tenues du FPI, a révélé que le candidat de ce parti, Laurent Gbagbo, en 1999 est venu dire à la population qu’il payerait le kg du café à 2000f et celui de cacao à 3000f quand il serait élu président de la République. Et d’ajouter « il nous avait même conseillé d’aller vendre notre cacao et café au Ghana » a révélé Aka Louis Blaise. Aujourd’hui, à en croire le maire de Bianouan, les Ivoiriens ont découvert les manœuvres dilatoires des « apprentis du développement ». C’est pourquoi, il a promis à Bédié que les populations de Bianouan le voteront à 100% à la prochaine élection. Il est 14h28 quand le président du PDCI se saisit du micro pour livrer son message. Un message qui contient trois idées fortes. D’abord, les remerciements à la population qui s’est déplacée massivement pour venir l’accueillir. Il a loué le courage et la fidélité des militants aux idéaux du parti. « Par votre constance, leur a-t-il dit, vous honorez les pionniers originaires d’ici qui, aux côtés de Félix Houphouet Boigny, nous ont rendu notre dignité, notre liberté et le bonheur de bâtir une nation unie dans la discipline, le travail et la fraternité » Ensuite, le président Bédié a fait un procès sévère du régime FPI. Le constat, selon lui, est sans ambivalence : il n’y a plus d’Etat, plus de justice, plus d’école, plus de centre de santé, plus d’emplois productifs, plus de sécurité etc. « L’Etat est en faillite. Gbagbo et ses amis ont trompé les Ivoiriens » en a-t-il tiré comme conséquence. Et de continuer plus loin : « Après le scandale des déchets toxiques importés pour de l’argent, les Ivoiriens, envahis par les ordures ménagères et industrielles, sont obligés de vivre dans l’insalubrité et la pollution la plus dégradante ». Il ajoute que malgré les souffrances insoutenables des populations, « le FPI et ses dirigeants égoïstes et sans cœur, empêchent l’organisation des élections » Il en a conclu qu’ « En réalité, le FPI a peur de son bilan. Il a peur d’affronter le PDCI ». Face à cette situation, Bédié martèle « Je veux extirper cette misère insoutenable que le FPI a installée dans ce pays qui a tout pour le bien-être de ses populations ». Enfin, le candidat du PDCI à la prochaine élection présidentielle, a promis aux populations de Bianouan, de reprendre le bitumage de leur route s’il était élu. Il a également rassuré les paysans que le sort que le FPI leur a imposé n’est une fatalité. A en croire l’ex-chef de l’Etat, le FPI n’a pas compris la logique de la Caistab. Face à leur échec dans la filière café-cacao, Bédié a dit que les déclarations de Gbagbo du genre « donnez le pouvoir pour que je vous le rende » n’étaient que « mensongères, démagogiques et mystificatrices ».
Aujourd’hui, Bédié anime un grand meeting à Aboisso.
Ibrahima B. Kamagaté
Aujourd’hui, Bédié anime un grand meeting à Aboisso.
Ibrahima B. Kamagaté
