à Aboisso, le président du Pdci, Henri Konan Bédié, a animé le huitième meeting de sa tournée dans la région du Sud-Comoé. Les refondateurs ont obtenu, dans des conditions «calamiteuses», un mandat de cinq ans. Depuis trois ans, ils s’acharnent, sans scrupule et au mépris de toute éthique politique et de toute valeur morale, à vouloir transformer sans élections, ce mandat en un mandat de dix ans et plus», a accusé Henri Konan Bédié. C’était samedi matin, à la Place Etché Elleingand Alexis d’Aboisso où il animait le huitième meeting de sa tournée dans la région du Sud-Comoé. «Malgré toutes ces tentatives de blocage du processus de sortie de crise, grâce à votre lutte et à votre détermination, les élections sont aujourd’hui à notre portée», a dit le président du Pdci-Rda à l’égard de ses militants qui avaient massivement effectué le déplacement de la capitale régionale. Il les a appelés à rester mobilisés pour «contraindre le Fpi à aller aux élections» (dixit). C’est que, pour le président Bédié, les refondateurs, qui ont fait preuve de «mauvaise gestion», ne méritent plus de gouverner la Côte d’Ivoire. «Avec le Fpi, ce sont les détournements massifs, l’enrichissement rapide et illicite des chefs et du clan», a-t-il condamné. Dans la citer du rocher, l’ancien président de la République a accusé le parti du Président Laurent Gbagbo d’aggraver «sa boulimie financière par la multiplication et l’invention de toutes sortes de prélèvements fiscaux qui accablent les contribuables et les consommateurs». Pendant que le peuple croupit dans la misère, a expliqué l’orateur, les membres du Fpi se livrent «à une course effrénée à la construction de villas et d’immeubles fastueux, le rachat de sociétés, l’acquisition de véhicules de luxe aux vitres teintées de peur d’être reconnus». Aussi a-t-il invité ses militants à s’engager fermement, avec lui, à mettre fin au pouvoir du Fpi, par les urnes. Le leader du Pdci a saisi l’occasion du meeting d’Aboisso pour dresser le bilan de ce qu’il a réalisé ou entendait faire pour le département pendant qu’il était au pouvoir. Ainsi, il a estimé à dix milliards de Fcfa d’investissements, l’argent que son gouvernement avait alloué au département d’Aboisso pour la période 1995-2000. Sans oublier, a-t-il rappelé, la programmation du bitumage de l’axe routier Akressi-Biannouan-Abengourou long de 140 kilomètres. «Le Fpi a-t-il fait mieux pour Aboisso depuis huit ans, hormis les promesses démagogiques, illusoires, relayées bruyamment, ici, par des louangeurs à la conviction flottante?», a interrogé Henri Konan Bédié. Pour mettre fin à cette situation, le président du Pdci a appelé ses militants à se faire identifier et enrôler et à voter massivement pour lui et pour son parti le moment venu. Aka Aouélé Eugène, vice-président du Pdci, président du Conseil général d’Aboisso et délégué départemental du parti à Aboisso, lui, a également accusé le Fpi d’être responsable de la situation de précarité dans laquelle la Côte d’Ivoire se trouve. Il a expliqué aux populations que cette situation prendra fin avec le retour de Henri Konan Bédié au pouvoir. Un avènement qui marquera aussi, a-t-il annoncé, le retour de la Côte d’Ivoire au développement. Par ailleurs, il a estimé que la visite du président Bédié dans le Sud-Comoé est la réponse à ceux qui pensent que le parti et son leader ne bougent pas. Elle se veut aussi un cadeau du nouvel an et le lancement de la pré campagne électorale. «Nous sommes venus pour faire le deuil du Fpi. Le Fpi est mort à Aboisso, définitivement», a lancé, pour sa part, le président de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin (KKB). «Je ne veux plus entendre parler d’un meeting de Gbagbo Laurent ici à Aboisso», a-t-il poursuivi sous les ovations. KKB a soutenu que le candidat du Fpi ne peut remporter la présidentielle prochaine, car ses directeurs de campagne sont en prison. Pour lui donc, la fin de la guerre marque aussi la fin du régime Fpi. Pour le délégué d’Aboisso commune, N’Gouan Jérémie, il est temps que non seulement les élections se tiennent, mais aussi que Henri Konan Bédié prenne le pouvoir pour sortir le pays de la misère. Respectivement au nom des secrétaires de section, de l’Ufpdci et de la Jpdci du département d’Aboisso, Jules Batiorno, Mme Kadia N’Da Marguérite et Koffi Foba ont dit la détermination des populations à porter le président du Pdci et son parti au pouvoir à l’issue des prochaines élections. De même, le maire d’Aboisso, le colonel Kadja N’Zoré, a exprimé l’attachement de sa commune à Henri Konan Bédié et au Pdci. Hier, le président Bédié a délivré le même message à Etuéboué.
Pascal Soro
Envoyé spécial à Aboisso
Pascal Soro
Envoyé spécial à Aboisso