Bédié a brossé à grands traits, samedi à Aboisso, le portrait des nouveaux riches de la refondation. Le président du Pdci s'est attaqué à la gestion du Fpi des ressources financières de l'Etat.
Le meeting régional animé samedi à la «Place Elleingand Etché» d'Aboisso devant des milliers de militants du Pdci Rda a pris, par moments, des allures d'un véritable procès. Dans le box des accusés, le Fpi et ses dignitaires. Le président du Pdci qui assurait son huitième meeting dans le cadre de sa tournée dans le Sud Comoé a su trouver les mots pour brosser à grands traits le portrait des nouveaux riches de la refondation en s'attaquant à la gestion des ressources financières de l'Etat par le parti au pouvoir. Par une série de questionnements. «Que fait-on des revenus issus de l'exploitation des produits pétroliers, gaziers et miniers ? Où sont passés les 33 milliards de Fcfa qui reviennent de droit aux communes de Côte d'Ivoire ?», s'est-il interrogé avant d'indiquer à ses militants la destination de l'argent du contribuable ivoirien. «Avec le Fpi, ce sont les détournements massifs, l'enrichissement rapide et illicite des chefs et du clan. Ne cherchons donc pas à savoir où est passé l'argent de l'Etat. A Abidjan, comme partout où se trouvent des membres de ce clan, c'est la course effrénée à la construction de villas et d'immeubles fastueux, le rachat de sociétés, l'acquisition de véhicules de luxe aux vitres teintées de peur d'être reconnus», a révélé N'Zuéba. A en croire le candidat du vieux parti à l'élection présidentielle, tous ces dysfonctionnements de la gestion budgétaire et financière du régime Fpi ont été mis à nu par les institutions financières internationales et les organismes internationaux de développement. Le second chef d'accusation porte sur la confiscation du pouvoir avec le refus du camp présidentiel d'organiser les élections en Côte d'Ivoire. Une situation que Bédié juge inacceptable. Aussi pour opérer un changement de cap, il invite les Ivoiriens à «contraindre» Gbagbo et son régime à aller aux élections. «Depuis trois ans, a poursuivi le leader de l'opposition, ils (Ndlr, les refondateurs) s'acharnent, au mépris de toute éthique politique, à vouloir transformer sans élection le mandat de cinq ans en un mandat de dix ans et plus par toutes sortes de manœuvres.» A Aboisso, l'ancien président n'a pas manqué de rappeler les investissements réalisés par son gouvernement pour la période 1995-2000 et d'exposer ses ambitions pour la « Cité du rocher ». Entre autres projets, le bitumage de l'axe routier Akressi-Bianouan-Abengourou, long de 140 Km et dont le financement avait été trouvé pour un coût s'élevant à 28 milliards de Fcfa. «Le Fpi a-t-il fait mieux pour Aboisso depuis huit ans, hormis les promesses démagogiques relayées par des louangeurs à la conviction flottante ? Le Fpi, c'est le verbiage oiseux», a relevé le n°1 du Pdci qui s'explique difficilement qu'avec un budget de plus de 2.000 milliards Fcfa par an depuis 2000, Gbagbo et les refondateurs n'ont pu rien réaliser dans la zone sous contrôle gouvernemental. Pour le délégué départemental, par ailleurs président du conseil général d'Aboisso, Dr Eugène Aka Aouélé, le bilan des huit ans de mandat du régime Fpi pousse les Ivoiriens à méditer la célèbre formule du président Houphouët qui enseigne que «le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu. » Comme un médecin, il a diagnostiqué les maux dont souffre aujourd'hui la Côte d'Ivoire refondée : un pays «malade politiquement, économiquement, socialement, diplomatiquement (…)» Au nom des populations du Sud Comoé, il a présenté une seule doléance : celle de gagner l'élection présidentielle à venir pour, dit-il, «libérer la Côte d'Ivoire de la misère dans laquelle le Fpi l'a plongée.» Après Aboisso, Bédié et sa délégationont été accueillis dans l’après midi par les populations d'Etuéboué. L'étape de cette ville a été marquée par des remises de symboles au président du Pdci. Le premier est l'emblème des Ehotilé (le caïman, maitre des eaux). Le deuxième, un bateau en miniature et son gouvernail. Selon le porte-parole des populations, Bernard Ehui Koutoua, les peuples lagunaires entendent confier le navire Ivoire « en perdition » à Bédié pour sortir la Côte d'Ivoire de la situation de crise. Le dernier symbole remis à N'Zuéba est un pagne que les populations ont baptisé «réconciliation». Par, ce geste, elles ont demandé au patron du Pdci de réconcilier la Côte d'Ivoire avec les pays voisins. Dans son intervention, le candidat du Pdci a encore fustigé la gestion du Fpi. «Les refondateurs ont multiplié le nombre de pauvres par dix dans le pays. C'est un régime qui n'aime pas le peuple», a tranché Bédié avant de proposer sa recette : Organiser vite des élections pour mettre le Fpi dehors et donner l'occasion au Pdci de recréer le bonheur.
Jean Roche Kouamé, Envoyé spécial
Le meeting régional animé samedi à la «Place Elleingand Etché» d'Aboisso devant des milliers de militants du Pdci Rda a pris, par moments, des allures d'un véritable procès. Dans le box des accusés, le Fpi et ses dignitaires. Le président du Pdci qui assurait son huitième meeting dans le cadre de sa tournée dans le Sud Comoé a su trouver les mots pour brosser à grands traits le portrait des nouveaux riches de la refondation en s'attaquant à la gestion des ressources financières de l'Etat par le parti au pouvoir. Par une série de questionnements. «Que fait-on des revenus issus de l'exploitation des produits pétroliers, gaziers et miniers ? Où sont passés les 33 milliards de Fcfa qui reviennent de droit aux communes de Côte d'Ivoire ?», s'est-il interrogé avant d'indiquer à ses militants la destination de l'argent du contribuable ivoirien. «Avec le Fpi, ce sont les détournements massifs, l'enrichissement rapide et illicite des chefs et du clan. Ne cherchons donc pas à savoir où est passé l'argent de l'Etat. A Abidjan, comme partout où se trouvent des membres de ce clan, c'est la course effrénée à la construction de villas et d'immeubles fastueux, le rachat de sociétés, l'acquisition de véhicules de luxe aux vitres teintées de peur d'être reconnus», a révélé N'Zuéba. A en croire le candidat du vieux parti à l'élection présidentielle, tous ces dysfonctionnements de la gestion budgétaire et financière du régime Fpi ont été mis à nu par les institutions financières internationales et les organismes internationaux de développement. Le second chef d'accusation porte sur la confiscation du pouvoir avec le refus du camp présidentiel d'organiser les élections en Côte d'Ivoire. Une situation que Bédié juge inacceptable. Aussi pour opérer un changement de cap, il invite les Ivoiriens à «contraindre» Gbagbo et son régime à aller aux élections. «Depuis trois ans, a poursuivi le leader de l'opposition, ils (Ndlr, les refondateurs) s'acharnent, au mépris de toute éthique politique, à vouloir transformer sans élection le mandat de cinq ans en un mandat de dix ans et plus par toutes sortes de manœuvres.» A Aboisso, l'ancien président n'a pas manqué de rappeler les investissements réalisés par son gouvernement pour la période 1995-2000 et d'exposer ses ambitions pour la « Cité du rocher ». Entre autres projets, le bitumage de l'axe routier Akressi-Bianouan-Abengourou, long de 140 Km et dont le financement avait été trouvé pour un coût s'élevant à 28 milliards de Fcfa. «Le Fpi a-t-il fait mieux pour Aboisso depuis huit ans, hormis les promesses démagogiques relayées par des louangeurs à la conviction flottante ? Le Fpi, c'est le verbiage oiseux», a relevé le n°1 du Pdci qui s'explique difficilement qu'avec un budget de plus de 2.000 milliards Fcfa par an depuis 2000, Gbagbo et les refondateurs n'ont pu rien réaliser dans la zone sous contrôle gouvernemental. Pour le délégué départemental, par ailleurs président du conseil général d'Aboisso, Dr Eugène Aka Aouélé, le bilan des huit ans de mandat du régime Fpi pousse les Ivoiriens à méditer la célèbre formule du président Houphouët qui enseigne que «le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu. » Comme un médecin, il a diagnostiqué les maux dont souffre aujourd'hui la Côte d'Ivoire refondée : un pays «malade politiquement, économiquement, socialement, diplomatiquement (…)» Au nom des populations du Sud Comoé, il a présenté une seule doléance : celle de gagner l'élection présidentielle à venir pour, dit-il, «libérer la Côte d'Ivoire de la misère dans laquelle le Fpi l'a plongée.» Après Aboisso, Bédié et sa délégationont été accueillis dans l’après midi par les populations d'Etuéboué. L'étape de cette ville a été marquée par des remises de symboles au président du Pdci. Le premier est l'emblème des Ehotilé (le caïman, maitre des eaux). Le deuxième, un bateau en miniature et son gouvernail. Selon le porte-parole des populations, Bernard Ehui Koutoua, les peuples lagunaires entendent confier le navire Ivoire « en perdition » à Bédié pour sortir la Côte d'Ivoire de la situation de crise. Le dernier symbole remis à N'Zuéba est un pagne que les populations ont baptisé «réconciliation». Par, ce geste, elles ont demandé au patron du Pdci de réconcilier la Côte d'Ivoire avec les pays voisins. Dans son intervention, le candidat du Pdci a encore fustigé la gestion du Fpi. «Les refondateurs ont multiplié le nombre de pauvres par dix dans le pays. C'est un régime qui n'aime pas le peuple», a tranché Bédié avant de proposer sa recette : Organiser vite des élections pour mettre le Fpi dehors et donner l'occasion au Pdci de recréer le bonheur.
Jean Roche Kouamé, Envoyé spécial
