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Politique Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

"Ministère de la division nationale" - Le manifeste de M. Sébastien Dano Djédjé... et du FPI !

Un de nos amis qui connaissait assez le député Boga Doudou de l'opposition FPI d'alors nous a fait savoir que le député Boga Doudou ne cachait pas sa satisfaction après le vote de la loi portant réforme agraire, estimant qu'il s'agissait là d'une bonne loi.

C'est d'ailleurs parce que c'était une bonne loi que l'ensemble des députés FPI ont apporté leur voix à ladite loi.

Il s'agissait désormais, pour les élus de la nation, d'aller expliquer sur le terrain le contenu et les avantages de cette loi dont le but était de mettre fin aux tensions qui ont pu surgir ici et là dans certaines régions de notre pays au sujet des problèmes fonciers.

Il a suffi hélas d'un coup d'Etat et surtout de l'arrivée calamiteuse du FP1 au pouvoir pour que la "bonne loi" censée apporter la paix et l'harmonie dans les zones rurales perde aussitôt ses vertus.

Il fallait davantage au FP1 qui, après avoir été pyromane dans certaines régions, éprouve les pires difficultés (?) pour devenir le pompier de service.

Et parce qu'ils se sont refusés à aller expliquer la teneur de la loi qu'ils ont eux-mêmes votée, les responsables du FPI montent dangereusement les enchères pour plaire à leur électorat tribal qui n'en demande pas tant.

Il fallait pour le FPI un texte qui ferait des fameux allogènes et allochtones des sous hommes au sort pire que celui des serfs et des moujiks d'une époque qu'on croyait révolue.

Et c'est à cette tâche que s'est commis M. Sébastien Dano Djédjé, ci-devant ministre de la
Réconciliation (???) nationale, si ce n'est celui de la désintégration de la nation.

Et pourtant lorsqu'on lit l'article 1 du manifeste, appelé pompeusement "Code d'intégration sociale et cohabitation pacifique", on se dit qu'il s'agit d'un prolongement de la loi préalablement votée et qu'il n'y a donc rien à redouter puisque "toute discrimination fondée sur l'origine de la communauté, de l'ethnie, de la confession religieuse ou de l'appartenance politique est prohibée".

Puis soudain, les articles 2 et 3 apparaissent, codifiant la discrimination sans équivoque aucune :
"Chaque allogène, chef de famille doit avoir un tuteur autochtone qui lui servira d'intermédiaire pour nécessité d'intégration culturelle, sociale et économique ;

Tout nouvel allogène dans la communauté villageoise doit être présenté au chef de village en vue de la consolidation de la relation de confiance ;

Les nationaux (autochtones et allochtones) et les non nationaux (allogènes) doivent considérer leur village d'accueil comme leur village et participer à la vie socioéconomique du village ;

Les allochtones et les allogènes doivent habiter sur le même site que les autochtones. Par conséquent, le principe des allochtones et/ou allogènes qui consistera à créer un quartier ou un village à part est désormais proscrit. Les membres des communautés doivent promouvoir les mécanismes de solidarité ;

La cohabitation exige le respect des us et coutumes du terroir.

Ainsi, selon le code de M. Sébastien Dano Djédjé, les allochtones et les allogènes sont par essence des majeurs incapables qui se doivent donc de se mettre obligatoirement sous la férule d'un tuteur qui devient en réalité leur maître sans l'accord et l'autorisation de qui ils ne peuvent et ne doivent rien entreprendre et rien faire sans subir le courroux et les foudres des autochtones, grands seigneurs féodaux dont on doit respecter les us et coutumes quand bien même ils fouleraient la dignité de ces étrangers au pied.

A-t-on nécessairement besoin d'un tuteur pour aller prendre un pot, regarder une danse ou participer à une cérémonie à laquelle on a été dûment invité ?

M. Dano Djédjé veut-il faire croire que les allochtones et les allogènes sont des partisans acharnés du je m'enthousiasme, sans foi ni loi et ne respectant rien ni personne ?

Pourquoi ce mensonge et cette perversité alors qu'il est établi que ce sont justement les allochtones et les allogènes qui développent le plus grand respect et la plus grande considération vis-à-vis de leurs hôtes.

M. Dano Djédjé peut-il nous citer des cas d'allochtones et/ou d'allogènes qui ont refusé de rencontrer un chef de village alors que c'est la voie à eux tracée par leur hôte, celui qui leur a donné la portion de terre qu'ils cultivent ?

On sent visiblement qu'on veut noyer le chien en l'accusant d'être atteint de rage.
M. Dano Djédjé sait-il que les allochtones et les allogènes ne quittent pas tous dans leur région d'origine dans le simple but d'aller fonder des quartiers ou des villages. Ils sont partis en zone forestière pour travailler.

Et comme le village de leurs hôtes est fort éloigné des terres à cultiver, l'allochtone ou l'allogène crée un campement proche de sa plantation.

Il se trouve que l'hôte donne également des terres à d'autres allochtone ou allogène dans le même périmètre. Le campement avec une seule case passe à deux, trois ou même vingt à trente cases pour devenir un petit village.

Sous prétexte d'intégration, on ne va pas demander à l'allochtones ou à l'allogènes de parcourir 20 à 30 kilomètres voire plus pour se rendre à son champ parce qu'il lui faut demeurer dans le village de son hôte.

Nous nous demandons si M. Dano Djédjé connaît un champ ou une plantation et s'il a une idée des difficultés que doivent vaincre au quotidien les allochtones et les allogènes pour rendre ces champs et ces plantations viables.

Quant à la participation des allochtones et des allogènes aux activités socioéconomiques du village et de la région, les allogènes et les allochtones que nous avons rencontrés, et ils sont nombreux, affirment qu'ils y participent activement.

Seulement, les autochtones ont tendance à leur exiger une double participation au motif qu'ils sont venus s'enrichir et faire fortune dans leur région.

Naturellement, ils s'y refusent.

Les allochtones et les allogènes affirment également qu'ils vouent à leurs hôtes un respect qui frise l'obséquiosité et ils s'étonnent donc de cette insinuation qui donne à croire qu'ils ne respectent pas "les us et coutumes du terroir".

Pour en revenir aux us et coutumes du terroir, nous avons remarqué que l'intronisation des chefs se fait au cours d'une cérémonie au cours de laquelle on asseoit trois (3) fois de suite le futur chef sur une chaise.

M. Sébastien Dano Djédjé peut-il nous dire de quelle coutume il s'agit et d'où elle vient ?

Il en est de même des coiffes dorées qui sont désormais portées dans nombre de régions. D'où vient cette coutume et quelle en est la signification ?

Nous ne pensons pas qu'il faille un décret ou un oukase pour l'interpénétration des cultures. Chaque peuple accueille ce qu'il considère comme bon chez l'autre sans qu'un tuteur ou toute autre personne intervienne.

Lorsqu'il était dans l'opposition, le FPI a consacré séminaires sur séminaires, colloques sur colloques, ateliers sur ateliers sur les relations entre les autochtones et les allochtones et les allogènes en zone forestière, notamment à l'Ouest et plus particulièrement dans le Centre Ouest.
Les conclusions de ces différentes rencontres c'est qu'il était inadmissible et intolérable qu'il y ait une prolifération de "Kros" dans ces régions alors que le nombre de villages autochtones reste inchangé.

Il avait même été envisagé qu'au lieu de "KRO" on ajoutât "Gui" ou tout autre terminaison locale au nom du fondateur du campement devenu village.

Mais cela n'était pas satisfaisant car le nom du fondateur laissait transparaître l'origine réelle du village.

C'est dire que tout l'habillage concocté par M. Dano Djédjé n'est qu'hypocrisie pour camoufler sa propension réelle à la ségrégation et à l'exclusion.

Il faudra donc très vite qu'on rase Kouamékro, Hermakono ou Koudougou sur la route de Divo ou Konankro à Divo. Autrement, le ciel de M. Dano Djédjé nous tombera sur la tête.

Il reste en réalité à M. Dano Djédjé à instituer des étoiles jaunes comme sous le IIIème Reich ou des coiffures jaunes comme en Italie et dans les Etats pontificaux jusqu'au 19ème siècle.
Ainsi, les allochtones et les allogènes seraient tout de suite identifiés sans qu'on ait recours à cette pièce d'identité que doit posséder chaque membre d'une communauté.

Pour nous, cette exigence d'une pièce d'identité est du ressort de l'Etat qui doit veiller à fournir ces pièces à ses ressortissants, et non d'un tuteur ou d'un quelconque chef de village.

Ce qu'il y a de surprenant et d'aberrant dans cette histoire, c'est que le FPI et les refondateurs, depuis qu'ils sont au pouvoir, s'octroient sans compter des terres dans d'autres régions que le Centre Ouest et l'Ouest sans solliciter le concours d'un tuteur.

Les dizaines et souvent les centaines d'hectares d'hévéas ou de palmiers à huile détenus par nos nouveaux riches dans les régions de Dabou, d'Agboville, de Grand Lahou et d'ailleurs n'ont respecté aucun des principes si savamment édictés par le code de M. Dano Djédjé.

Que dire des terrains villageois acquis autour d'Abidjan, de Bingerville ou de Songon ?

On comprend ainsi que le Centre Ouest et peut-être l'Ouest doivent demeurer ces cités gauloises résistant à l'invasion romaine grâce à Astérix, étant entendu qu'ici les Romains sont ces allochtones avec leurs "Kros" qui brisent l'harmonie d'une région.

Qu'on l'appelle manifeste ou code, il faudra bien que ce texte prenne la forme d'une loi pour être applicable et être opposable aux tiers.

Nous attendons ces débats au cours desquels M. Dano Djédjé, le ministre de la division nationale, viendra définitivement jeter bas son masque.

DOUBE BINTY
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