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Politique Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Mgr Kutwa interpelle Gbagbo : "Nos frères et sœurs vivent dans des conditions inhumaines"

La présentation des vœux au chef de l`Etat s`est poursuivie, hier, au palais présidentiel. Le président Gbagbo a reçu un premier groupe constitué uniquement des chefs religieux. Il y a eu trois allocutions essentielles. D`abord, Mgr Kutwa a parlé au nom de tous les chrétiens. "En ce début d`année 2009, je prends la parole pour souhaiter, Monsieur le président, nos vœux les meilleurs de santé, de paix et de prospérité. Ces vœux, je formule également à l`endroit… de toute la classe politique et à toute la nation", a-t-il indiqué en introduction. En homme de foi et de justice, l`archevêque d`Abidjan a interpellé le n°1 ivoirien sur les problèmes des populations. "Excellence Monsieur le président de la République, nous assistons, aujourd`hui, impuissant à la détérioration de nos infrastructures et la majorité de nos concitoyens en dessous du seuil de pauvreté. Oui, beaucoup de nos frères vivent dans des conditions inhumaines et humiliantes. Nombreux sont les Ivoiriens qui n`arrivent plus à satisfaire les besoins élémentaires de la vie. Cela entraîne à une dégradation des mœurs", martèle l`Archevêque d`Abidjan. Il a invité le chef de l`Etat et le Premier ministre au dépassement de soi pour conduire les Ivoiriens à la paix. "Avancez en eau profonde et puisez dans vos ressources intérieures, les énergies puissantes qui permettront d`offrir à tous les habitants de notre pays, cette perle précieuse qu`est la paix…afin que vous oeuvriez véritablement à conduire le processus jusqu`à son terme. Nous sommes convaincus que, si l`honnêteté est au rendez-vous, l`unicité des caisses, le redéploiement de l`administration, l`identification et l`enrôlement, le désarmement et la démobilisation ne seront plus une vue de l`esprit. Cette réalité permettra l`organisation d`élections libres et transparentes", a-t-il suggéré. Et de donner une leçon de démocratie à tous : "Pour ce faire, il nous faut tous apprendre à pratiquer les règles exigeantes de la vraie démocratie, le respect de l`opinion des autres, de l`adversaire politique. La paix est à ce prix".

Le second intervenant, Cheik Fofana, a abondé dans le même sens. "C`est pour nous, aujourd`hui, au-delà, une occasion de vous exprimer, monsieur le président de la République, les sentiments réels qui sont ceux de la communauté musulmane de Côte d`Ivoire. C`est l`occasion, Excellence Monsieur le président de la République, de faire le constat avec vous de l`avancée de la paupérisation et de la corruption. "Puis il a formulé ses vœux : "Qu`il (Dieu) vous accorde la santé, aux membres du gouvernement et à tous ceux qui vous accompagnent dans cette œuvre exaltante." Quant au président Gbagbo, il s`est employé à justifier l`enrichissement extraordinaire dans le pays. "Oui, la pauvreté s`accroît avec la guerre. Elle entraîne l`enrichissement d`un petit nombre. Des études d`historiens existent. La guerre est un phénomène d`injustice si on ne comprend pas comme ça, on n`en tirera pas les leçons. Des études d`historiens ont été faites. Si on ne le voit pas comme ça, on n`en tirera pas les leçons", insiste-t-il. Et de poursuivre: "La vie est un combat. La politique, c`est comme la goutte d`eau qui tombe sur le rocher. Doucement, doucement, elle fait éclater les rochers les plus durs." Le chef de l`Etat a encore fait l`apologie de l`accord de Ouagadougou : "Avant c`était du sur place. Ceux qui crient qu`on n`avance pas, où ils étaient ? On ne bouge pas par rapport à quoi ? Je souhaite aller vite. Mais je ne peux pas sauter les obstacles. Je veux les régler pour ne pas retomber dans la guerre." Il est revenu sur le 4ème accord complémentaire. "Nous allons signer autant d`accords complémentaires. La loi doit servir l`homme et non le contraire. Si une loi est dépassée, on fait une autre. J`espère que c`est le dernier. Mais, si je dois signer 20 autres accords complémentaires, je le ferai. Les problèmes militaires en suspens, cet accord les a réglés. On avance de plus en plus à notre rythme." Selon le président Gbagbo, "On cherchait la paix au lieu de la construire. La paix n`est pas une chanson. C`est le respect de la Constitution. Tant qu`on veut s`écarter des lois et des règles, on tombe dans la guerre. Même si tu n`aimes pas un chef d`Etat, il faut lui rendre ce qui lui est dû. Car à en croire les musulmans, c`est Dieu qui donne le pouvoir. Pour l`obtenir, il faut lutter. Que Dieu bénisse la Côte d`Ivoire !" conclut-il. Un autre défilé pour lui souhaiter toujours les vœux a eu lieu. Il s`est agi des différentes universités, des artistes, des coopératives agricoles, des fédérations sportives, de quelques conseils de l`ordre des pharmaciens, des urbanistes et des architectes et autres entités de la société ivoirienne.

MARC KOFFI
Photo : OLGA OTTRO
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