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Société Publié le mercredi 28 janvier 2009 | Islam Info

Présentation de voeux au chef de l’Etat: les échanges avec les guides spirituels

La cérémonie de présentation des vœux au Président de la République, M. Laurent Gbagbo avait la couleur religieuse le jeudi 22 janvier 2009. Les communautés musulmanes et chrétiennes sont allées lui présenter leurs vœux du nouvel an. Les dignitaires religieux ont prononcé à cette occasion des discours que nous vous proposons ici.


Discours du Cheick Al Aima, président du COSIM


Mesdames, Messieurs,

La tradition protocolaire veut que les Institutions républicaines, le Corps Diplomatique, l'Armée, la hiérarchie Religieuse, etc…, au cours d'une cérémonie organisée à cet effet, viennent présenter leurs vœux de nouvel An au Président de la République, Chef de l'Etat.

C'est pour nous, aujourd'hui, au-delà, une occasion de vous exprimer, Monsieur le Président de la République, les sentiments réels qui sont les nôtres et celles de la Communauté Musulmane de Côte d'Ivoire.

La cérémonie qui nous réunit ce jour, se tient dans un environnement favorable.
En effet, au cours de l'année 2008, les Ivoiriens ont retrouvé le sourire grâce aux efforts des uns et des autres pour l'application effective de l'Accord Politique de Ouagadougou dont les résultats sont constatés sur le terrain.

Cela est à mettre, certes, à l'actif des différents protagonistes et acteurs, mais surtout au bénéfice de votre mérite personnel et de votre engagement à tout mettre en œuvre pour remettre le Pays sur les rails par l'organisation d'élections libres et transparentes.

Excellence Monsieur le Président de la République, ce début d'année semble placé sous d'heureuses auspices de par la coïncidence entre le nouvel An Grégorien 2009 et celui du calendrier Islamique 1430 Hégire.

N'est-ce pas là une interpellation de Dieu qui nous incite ainsi à plus d'Entente, de Cohésion et de Solidarité dans notre Pays? C'est l'occasion, Excellence Monsieur le Président de la République, de faire le constat avec vous de l'avancée de la Paupérisation d'une part, et celle de la Corruption d'autre part.
Cela devra nous amener à faire preuve de beaucoup plus de Responsabilité et de Solidarité en vue de soulager les souffrances qui en découlent.

C'est pourquoi, nous vous soutenons et vous encourageons à poursuivre les actions courageuses que vous menez dans ce sens, en vous attaquant à ces fléaux, afin de ne pas mettre en péril le bon contexte actuel.

Excellence Monsieur le Président de la République, la Communauté Musulmane vient de vivre une épreuve inhabituelle!

En effet, si le Hadj 2007 s'est déroulé sans incident, celui de 2008 nous a posé quelques désagréments. Cela est lié à l'inadéquation de la Programmation des Vols retour. Et, encore une fois, grâce à votre investissement personnel dans la résolution de ce problème, une issue heureuse a été trouvée. En attendant d'en tirer les leçons afin de mieux préparer les éditions à venir, avec une maîtrise assurée des aspects touchant aux rites religieux, nous voudrions réitérer, ici, notre souhait de disposer d'un Cadre Juridique devant déboucher sur la création de l'Office du Hadj et de la Oumra!
Excellence Monsieur le Président de la République, vous avez une lourde tâche, que, seul Dieu, le Créateur des Cieux et de la Terre peut alléger.

C'est pourquoi nous voudrions implorer le Tout-Puissant afin qu'il vous accorde l'Inspiration, la Force et le Courage nécessaire à l'accomplissement d'une telle mission.

Qu'il vous accorde également la Santé, à vous-même, aux Membres du Gouvernement et à tous ceux qui vous accompagnent dans cette œuvre exaltante.

Excellence Monsieur le Président de la République, nous voudrions joindre notre voix à celle des Pèlerins qui ont bénéficié des facilités que vous avez bien voulu leur accorder en terme de coût réduit et pour les prises en charge pour certains d'entre eux et à celle de l'ensemble de la Communauté Musulmane, pour vous souhaiter une Bonne et Heureuse année 1430 H et .2009

Que Dieu qui vous regarde, vous garde !

Et que la Paix soit sur la Côte d'Ivoire.
Je vous remercie



Discours de Mgr Jean-Pierre Kutwan, Archvêque d’Abidjan

En ce début de l'année 2009 dans laquelle le Seigneur, dans sa grande bonté, nous a permis de rentrer, je prends la parole, au nom de tous les frères et sœurs de toutes les confessions religieuses de Côte d'Ivoire, pour vous souhaiter, Monsieur le Président, nos vœux les meilleurs de santé, de paix et de prospérité.

Ces vœux, je les formule également à l'endroit de votre famille, vos collaborateurs, vos amis et à l'endroit de toute la classe politique et de toute la Nation.

Qu'en cette année 2009, Excellence Monsieur le Président de la République, se réalise le souhait le plus cher de tout le peuple ivoirien, celui du retour définitif de la paix en Côte d'Ivoire, par les élections. Cette Paix est un préalable à toute entreprise de reconstruction du pays. Nos prières soutiennent tous les Ivoiriens et vous en premier sur ce chemin ô ! Combien difficile.

Excellence Monsieur le Président de la République, nous assistons, aujourd'hui impuissants à cette perle précieuse qu'est la paix. Nous lançons donc un vibrant appel à vous tous, nos décideurs politiques et administratifs, à différents niveaux afin qu'ayant toujours le bien commun en vue, vous œuvriez véritablement à conduire le processus jusqu'à son terme. Nous sommes convaincus que si l'honnêteté est au rendez-vous, l'unicité des caisses de l'Etat et le redéploiement de l'Administration sur l'ensemble du territoire; l'identification et l'enrôlement des populations, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion ne seront plus une vue de l'esprit. Cette réalité permettra l'organisation d'élections libres et transparentes, conformément aux Accords de Ouagadougou, accords qui ont suscité et continuent de susciter beaucoup d'espoir dans le cœur des Ivoiriens.

Pour ce faire, il nous faut tous apprendre à pratiquer les règles exigeantes de la vraie démocratie, le respect de l'opinion des autres, le respect de l'adversaire politique. La paix est aussi à ce prix. Qu'avec ce nouvel an, la main du Tout- Puissant, la main vivante et pure, la main qui guérit tous les maux, qui affermit tout ce qui est saint et garantit ce qui est sûr, s'étende sur tout le peuple afin qu'il connaisse une paix véritable et durable. La détérioration de nos infrastructures et la majorité de nos concitoyens vit en dessous du seuil de pauvreté.
Oui, beaucoup de nos frères et sœurs vivent dans des conditions inhumaines et humiliantes. Nombreux sont les Ivoiriens qui n'arrivent plus à satisfaire les besoins élémentaires de la vie; cela conduit à une dégradation des mœurs.

Fort heureusement, depuis quelques jours, un frémissement se fait sentir. Des mesures sont prises pour une diminution du prix de l'essence, mais nous souhaitons vivement que cela se répercute sur tous les autres produits. Nous voulons ici et maintenant, adresser à vous et au Premier Ministre, nos vives félicitations pour tous les efforts faits dans cette recherche de la paix en Côte d'Ivoire. Mais, nous vous demandons, au nom de tous vos frères et sœurs et de tous ceux qui habitent ce pays, d'avancer encore en eau profonde comme le recommandait notre Seigneur Jésus-Christ à Simon, dans l'épisode de la pêche miraculeuse (Luc 5V4).

Oui, avancez en eau profonde et puisez dans vos ressources intérieures les énergies puissantes qui permettront d'offrir à tous les habitants de notre pays,
Excellence Monsieur le Président,

Nous voudrions faire avec vous ce rêve de voir qu'un jour, tous les fils et filles de la Côte d'Ivoire, notre beau pays, terre d'espérance, pays de l'hospitalité, deviendront un.
A vous Monsieur le Président ainsi qu'à tous les Ivoiriens et à tous les habitants de ce pays, Bonne Heureuse et Lumineuse Année 2009.


Discours du Chef de l’Etat

Je remercie l'Archevêque du Diocèse d'Abidjan ;
Le Cheick Aboubacar Fofana ;

A vous tous, mes frères et mes sœurs, je vous souhaite, à vos co-religionnaires, à vos familles, à vos églises, une très bonne et une très sainte année.

Dans la bible que moi je lis, les premières lignes, au commencement, il est écrit que Dieu créa le ''ciel et la terre''. Dans la genèse, premier livre de la Bible. Le Dieu qui, de sa parole, a créé le ciel et la terre. Qu'il bénisse la Côte d'Ivoire. Qu'il vous bénisse. Qu'il fasse en sorte que vous soyez de vrais propagateurs de la foi en lui. Et que souvent les problèmes religieux ne prennent pas le pas sur les problèmes de foi. Que Dieu vous bénisse et qu'il vous éclaire. Qu'il vous inspire pour que vous nous inspiriez, pour que vous nous guidiez sur le chemin de la foi. Je dis bien de la foi. Que nous soyons tous unis dans la foi au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Que nous soyons tous unis quelque soit la religion pour faire avancer notre pays.

Oui, chers amis, chers Chefs religieux, vous avez soulevé un certain nombre de question. Oui, la pauvreté s'accroît avec la guerre. La pauvreté s'est accrue. Mais, la pauvreté s'accroît toujours avec la guerre. Il y a des études d'éminentes personnalités qui sont faites et qui existent. C'est l'une des raisons pour lesquelles il faut éviter la guerre. C'est l'une des raisons pour lesquelles, quel que soit le problème, il faut un traitement politique et non militaire.

Dans tous les pays du monde, la guerre a emmené la paupérisation. Il y a des pays où même le commerce des chiens devient un commerce florissant parce que les gens n'on plus rien à manger. On cherche des chiens et des chats pour les vendre. Donc la guerre entraîne partout dans le monde, la pauvreté. Mais la guerre entraîne aussi l'enrichissement d'un petit nombre. C'est un petit groupe. Tous les films européens sur la guerre rendent compte de cela. La guerre est un excellent outil d'enrichissement pour un certain nombre de personnes. Au contraire, la guerre est un phénomène d'injustice sociale. Je crois que parmi les leçons qu'il nous faut tirer, celle-là est au plan social, la plus importante. La guerre est un phénomène de paupérisation, d'injustice sociale. Si nous ne voyons pas cela, nous ne pourrons pas en tirer les leçons. Il faut prier. Mais, il faut aussi regarder les choses telles qu'elles sont. Moi, je suis heureux je l'ai dit hier aux Diplomates de ce qui s'est passé au Ghana. J'étais à Accra pour saluer le Président John Atta-Mills. Un Monsieur paisible que je connais depuis longtemps et qui est devenu Président de la République.

La politique, c'est comme des gouttes d'eau qui tombent sur un rocher. Au début, quand elles commencent à tomber sur le rocher, on rigole. On croit que ce sont les gouttes d'eau qui vont s'épuiser. Mais, à la fin, on sent que c'est le rocher qui éclate. Doucement, doucement, doucement, nous sommes pressés. Doucement, doucement, les gouttes d'eau font leur travail. Et elles finissent par faire éclater les rochers les plus durs.

Atta-Mills est un exemple. Nul, ici, ne sait quand il a commencé à faire la politique. Nous avons le même âge. Cela fait huit ans que je suis Président de la République. Lui, il vient maintenant d'être élu Président. Donc, il a été encore plus endurant que moi. Même si par les hasards de l'histoire, il a occupé de hautes fonctions avant moi parce qu'il était Vice-Président de Jerry Rawlings. Mais, quand on voit de près, on regarde l'histoire du Ghana qui est un pays jumeau de la Côte d'Ivoire, on constate que nous avons les mêmes caractéristiques physiques, humaines, économiques ; c'est vraiment un pays jumeau du nôtre. Nous nous rendons compte que nous avons beaucoup de chance en Côte d'Ivoire. Que Dieu, qui a crée le ciel et la terre, nous a préservés de beaucoup de choses.
Au Ghana, ils ont connu six coups d'Etat. Les deux derniers étant ceux de Jerry Rawlings. Mais, au Ghana, il était tombé au point où le nom du Ghana était devenu dans toute l'Afrique de l'Ouest, le symbole de la chute. On dit : « tu es tombé comme Ghana ». Aujourd'hui, le Ghana est debout. Au Ghana, à l'époque, il n'y avait pas de papier hygiénique dans les hôtels. Il n'y avait pas de serviettes dans les hôtels. Quand tu allais à destination du Ghana, toutes les Agences de voyage te disaient d'emporter ces éléments indispensables à la vie quotidienne de l'homme. Or, aujourd'hui, le Ghana est debout.

Chers compatriotes, vous qui priez tout le temps, ne jugez pas l'histoire d'un pays à l'aune de votre propre vie. Jugez l'histoire de votre pays à l'aune du temps de Dieu. Nous, nous n'avons pas connu de grandes misères comme cela. On a connu l'accélération de la paupérisation. Mais, comme nous sommes des enfants gâtés, on crie tout le temps. Même pendant la crise, les syndicats réclament des augmentations. Et souvent, ils l'obtiennent. C'est cela la Côte d'Ivoire. Cela est aussi un autre miracle. Presque tous les syndicats ont réclamé des revalorisations salariales et ils les ont obtenues.
Des grands Corps comme ceux des Préfets, des Diplomates, des Policiers, ont vu leurs statuts changés et améliorés pendant la guerre, pendant la crise. Nous, nous ne sommes pas tombés comme le Ghana. Donc, on se relèvera plus vite et plus haut. Nous irons toujours plus haut. Mais, ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire, sur la guerre, nous avons mené des vues d'ensemble ; c'est ce qui se passe dans la vie des peuples heureux et tranquilles. Quand on est tranquille, on oublie souvent que la vie est d'abord un combat. Donc de temps en temps, Dieu vous secoue pour vous rappeler qu'il faut combattre pour vivre. Regardez l'Afrique de l'Ouest, c'était un miracle que nous seuls, nous restions sans avoir connu de problèmes. Tous les pays en Afrique de l'Ouest ont eu des problèmes. Le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana (je viens d'en parler tout à l'heure), le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger. Il eut été miraculeux que, comme par hasard, nous n'ayons aucun problème. Tous les pays de l'Afrique de l'Ouest ont eu leur temps de souffrance, des temps de grandes souffrances. Dans certains de nos pays frères, on comptait même le nombre de bics à acheter pour affecter à chaque ministère, parce que ils n'avaient rien.
La Côte d'Ivoire n'a pas connu une descente aux enfers. Nous avons lutté pour que les Institutions de la République restent debout. Les Institutions n'ont pas été détruites. Elles continuent à jouer leurs rôles. Notre budget existe. Nous allons faire les réformes nécessaires. Nous allons discuter et adapter le code minier, le code pétrolier. J'ai demandé à ceux qui s'occupent de ce secteur, qu'il faut que dans les cinq ans à venir, nous triplions notre production pétrolière. Il faut qu'au niveau de l'Agriculture, nous ne diminuions pas notre verger de cacaoyers et de caféiers. Mais que nous nous créions derrière, la deuxième ligne de travail agricole ; une ligne de travail industriel et que progressivement, nos productions de café et de cacao soient transformées. Que tout notre hévéa soit transformé. Que tout notre palmier à huile soit transformé, pour créer des emplois et faire reculer de façon significative, le chômage.

Mais, on ne pouvait pas faire ces réformes-là pendant la guerre. C'est pourquoi, il fallait qu'elle finisse. C'est pourquoi, nous avons fait l'Accord Politique de Ouagadougou. Quand je lis certains journaux, je suis étonné. Je me demande si c'est de mon pays qu'on parle. On dirait qu'on parle d'un autre pays. Parce qu'ici, les choses avancent bien. Non seulement elles avancent bien, mais elles avancent normalement. Ceux qui disent aujourd'hui qu'elles n'avancent pas vite, je ne sais pas où ils étaient quand elles n'avançaient pas du tout. Tu ne peux pas juger de la vitesse d'une action si tu n'as pas de point de référence. Avant l'Accord Politique de Ouagadougou, on ne bougeait pas du tout.. Aujourd'hui, on bouge et on dit qu'on ne bouge pas. Par rapport à quoi ? La vitesse est une question de référence, une question de comparaison. Les affaires bougent. Les choses bougent, elles vont bien. Elles vont à leur rythme. Chacun peut souhaiter qu'on aille plus vite. Moi aussi, je le souhaite, mais, je ne peux pas sauter les obstacles. Il faut régler tous les obstacles, afin qu'on ne retombe pas demain après les élections dans une autre guerre.

Voyez-vous, nous sommes aujourd'hui au stade de l'identification. Au début, j'avais proposé qu'on ne fasse pas l'identification comme on le fait actuellement. Mais plutôt qu'on fasse juste une mise à niveau des listes électorales pour aller vite aux élections. Qu'on demande aux Préfets et Sous-Préfets de passer dans les villages, de barrer les noms des morts, d'ajouter ceux des nouveaux majeurs et qu'on aille plus vite. Oui, on serait allé plus vite aux élections. Mais, ce n'est pas cela que nous avons choisi. En pleine discussion, on ne m'a pas donné raison, on a choisi une autre voie, celle de l'identification en profondeur. Mais, on ne peut pas faire cette indentification en profondeur et aller plus vite que ce qu'on fait. C'est cela qu'il faut dire aux gens. On ne peut pas avoir choisi cette voie, qui coûte très chère, mais qui est ce que nous avons choisie, et aller vite. Restons dans le choix que nous avons fait ensemble. Comme cela, personne ne sera mécontent. Personne ne se sentira frustré. Parce que c'est aussi cela, la politique. Tu as un point de vue, l'autre a un point de vue différent, vous discutez. Quand vous tombez d'accord sur une conduite à tenir, il faut s'en tenir à cela.

Donc, nous avançons. La Commission Electorale Indépendante (CEI) identifie aujourd'hui dans les Communes. Après les Communes, elle passera aux Sous-préfectures, nous allons corriger les listes pour enlever les noms frauduleux, pour enlever ceux qui n'ont pas le droit d'y être. Et nous avons les moyens techniques pour le faire. Quand nous aurons fini cela, nous allons afficher les listes électorales. Après quoi, c'est-à-dire les corrections et réclamations, on va faire les listes définitives. Certes, l'identification est lourde, parce qu'elle n'est pas seulement une mise à niveau des listes électorales. C'est cela qui est le problème. Elle est une identification générale des gens de 16 ans et plus, pour que chacun ait en même temps une carte d'identité. C'est cela, l'identification lourde. C'est pourquoi, elle ne va pas plus rapidement qu'on le fait. Il y a une différence entre cela et une mise à jour des listes électorales. Ce n'est pas le même exercice. Ce n'est pas la même lourdeur.

C'est pourquoi, mes chers Chefs religieux, en ce qui me concerne, je n'ai aucun problème dans ma tête. Je suis serein parce que tel qu'il m'est donné de regarder le travail qui se fait, il se fait bien et avance. Quand la CEI aura avancé et qu'elle aura bien saisi tous les contours, elle nous proposera une date des élections. Il ne faut pas qu'on ait choisi une voie d'approfondissement de l'identification, et que, en cours de route, on la bâcle pour que demain, les gens disent encore qu'ils sont exclus. On fait l'identification car c'est cela qui a été choisi. Ce n'était pas ma proposition, mais c'est celle qui a été choisie. C'est cela que je voulais vous dire.

Soyez confiants dans votre pays. Notre pays est un pays solide. Parce que, même dans cette crise, d'autres pays n'ont cessé de nous demander de l'aide. Par décence, je ne les citerai pas. Mais, c'est comme cela, nous sommes restés la Côte d'Ivoire. Et j'en suis fier. Nous avons mis fin à la situation de belligérance. Mettons fin à la crise. L'Accord Complémentaire IV de Ouaga a été et il y a un journal qui a mis dans la bouche d'un homme politique « mais, combien d'Accords Complémentaires, allons-nous signer ? » Moi, je vais y répondre. Nous allons signer autant d'Accords Complémentaires qu'il est possible pour sortir de la crise. Est-ce qu'on demande aux américains combien d'amendements de la Constitution, ils ont fait ? La loi est faite pour servir l'homme. Ce n'est pas l'homme qui doit servir la loi. La loi doit servir l'homme et simplifier sa vie. Quand on voit qu'un aspect de la loi est dépassé, on fait une autre loi. C'est humain. J'espère que c'est le dernier Accord Complémentaire. Mais, s'il fallait en signer vingt autres, je le ferais. Parce que c'est de la Côte d'Ivoire qu'il s'agit. Il ne s'agit pas d'un individu ni d'un orgueil individuel. Il y avait les problèmes militaires qui étaient restés en suspens. Cet Accord IV les a réglés. Et déjà, les Gendarmes et les Policiers ont commencé à se redéployer dans les zones Centre, Nord et Ouest. Ainsi que les Magistrats. Sur dix prisons_parce que quand il y a des Magistrats, il y a des Greffiers, des Policiers et des Gendarmes, il faut des prisons_il y a six qui sont déjà prêtes. Et nous continuons.
4000 Gendarmes et Policiers seront redéployés. Leurs listes sont déjà déposées. On réunit un peu d'argent pour les mettre en route, comme on le dit chez nous. Pour les Magistrats, le décret est pris depuis longtemps.

Donc, nous avançons. Il faut que nous regardions notre pays tel qu'il est et non tel que nous le rêvons. Il faut qu'on le regarde tel qu'il est. Et qu'on s'appuie sur nos propres ressources. Ceux qui peuvent venir nous aider, c'est tant mieux. Mais, j'ai appris depuis que je suis petit, qu'on ne peut pas toujours compter sur l'aide extérieure. Parce que celui qui vient t'aider, il le fait quand cela l'arrange ! Et quand il veut ! Or, toi, tu as besoin de travailler pour ton pays quand cela arrange ton pays, immédiatement. Donc, je m'efforce de bander mes muscles pour trouver en interne, des solutions, pour progresser. Et nous progressons. Aujourd'hui, la chose essentielle à faire, c'est de réunir les conditions pour aller aux élections.

La chose essentielle à faire, c'est cela. Et c'est par rapport à cela, qu'il faut réunir tous les moyens à notre disposition. Chers amis religieux, je suis heureux et fier une fois de plus de vous recevoir dans ce Palais. Continuez de prier Dieu, le Tout- Puissant ; celui qui n'oublie jamais aucune de ses créatures. Jésus a dit : « si vous avez un troupeau et qu’une seule brebis s'égare, vous allez laisser tous les autres pour aller chercher la brebis qui est perdue ; la mettre sur votre tête et la ramener ; faire la fête parce que vous avez retrouvé une brebis qui s'est égarée ». C'est une citation. Dieu ne nous a pas laissés nous égarer. Je pense qu'il nous a secoués un peu pour nous dire qu'on dormait trop et qu' on chantait trop la paix ou lieu de la construire. La paix, ce n'est pas un champ. Ce n'est pas une chanson. Ce n'est pas une incantation. La paix dans une société, ce sont des règles qu'on appelle Constitution. Et les lois, c'est le respect de ces règles-là. C'est cela qui est le fondement de la paix. Tant qu'on veut s'écarter des lois établies, des règles établies, on sort de la légalité et on va dans la légalité qui conduit à la guerre.

Je vais terminer par encore, les Musulmans vous m'excusez quand je cite la bible parce que c'est cela que je lis tous les jours, par cette citation de Jésus quand on le trouve au Temple et les gens veulent l'embarrasser : « mais toi, rabbi, tu veux qu'on paie l'impôt aux romains ou tu ne veux pas qu'on paie l'impôt aux romains ?». Il leur dit : « donnez-moi une pièce ». On lui a donné la pièce. Il dit : « il y a la tête de qui dessus? » Ils disent : « il y a la tête de César ». Il dit : « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». C'est-à-dire, même si tu n'aimes pas un Chef d'Etat, dès l'instant où il est établi comme César, il faut lui rendre ce qui lui est dû. Parce qu'il ne peut pas être établi comme César, si Dieu ne l'avait pas permis. Et vous les musulmans vous écrivez dans le coran que « Dieu donne le pouvoir à qui il veut, quand il veut, où il veut ». C'est écrit dans le coran. Cette guerre nous montre au moins l'absurdité des gens qui disent : « je n'aime pas un tel, je vais aller prendre les armes ». On ne prend pas les armes parce qu'on n'aime pas quelqu'un. Quand on n'aime pas quelqu'un, on fait comme ce que Atta-Mills a fait, on lutte. On lutte et quand ton combat est reconnu par le peuple, un jour, il te choisit. Les noirs (Ndlr : américains) ont lutté, aujourd'hui Dieu leur a donné Obama à la Présidence. Mais ils n'ont pas pris les armes. Si nous pouvons au moins tirer cette leçon de la crise, je crois que la Côte d'Ivoire sera sauvée et il sera le pays le plus grand.

Que Dieu qui crée tout, qui a créé le ciel et la terre. Qui a créé tous ceux qui peuplent la terre ; tous ceux qui peuplent les mers, que ce Dieu bénisse la Côte d'Ivoire.
Je vous remercie.

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