Une campagne a démarré dans la commune de Cocody, dimanche, à l’effet de mettre fin au désordre dans l’habitat. Le ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat veut mettre fin aux modifications anarchiques de logements, particulièrement dans les opérations immobilières. La commune de Cocody, la plus symptomatique de cette situation, a abrité le démarrage de cette campagne dimanche. Et c’est depuis le quartier « la résidence Sagecim », à la 8ème Tranche, que le directeur de l’Habitat et de la copropriété, Koupo Gnoléba, a instruit les coproprietaires sur « leurs droits et devoirs mutuels». S’il est autorisé à tout acquéreur de procéder à des modifications de son espace, il n’est pas permis de les faire à sa guise, étant donné, selon le conférencier, que toute copropriété est régie par des règles. «Vous avez le droit d’habiter votre maison comme vous voulez, mais vous n’avez pas le droit de la modifier comme vous le voulez», a affirmé Koupo Gnoléba, qui définit la copropriété comme un groupe de constructions partagées par plusieurs propriétaires. Il a donc expliqué aux habitants du quartier, regroupés au sein du syndic, de ce qu’il est loisible pour le copropriétaire d’ériger un bureau dans sa maison, d’agrandir sa chambre ou d’en bâtir des supplémentaires, étendre sa cuisine, construire un apatam dans sa cour intérieure, etc. En somme, il peut effectuer des travaux légers. Toujours en ce qui concerne ses libertés, apparemment très limitées si l’on s’en tient aux assertions du conférencier, le copropriétaire peut procéder à l’embellissement de son cadre de vie intérieur, et même extérieur. Par contre, il ne peut faire de modifications réelles, sans permis de modifier parce que « des erreurs de construction peuvent avoir des conséquences sur la maison ». Ces remarques concernent, à en croire le conférencier, aussi bien l’intérieur que la partie extérieure de la maison. Or que constate-t-on, selon lui ? Des maisons défigurées, par des extensions qui ne respectent pas les règles, telles des clôtures hautes de plusieurs mètres, des maisons R+1 ou R+2, là où sont prévues des maisons basses. En conséquence, l’aspect du quartier s’en trouve modifié. Il a insisté sur l’importance de préserver l’harmonie du quartier et surtout de ne pas violer l’intimité des voisins par, l’érection de bâtisses qui surplombent leurs habitations. C’est pourquoi il a interpellé les syndics de coproprieté qui, à l’en croire, ont mission de réguler la vie dans les quartiers. Mieux, ils ont « qualité pour agir en justice même contre des propriétaires ». Une enquête urbaine est prévue selon le conférencier, qui pourrait aboutir à des démolitions.
Marcelline Gneproust
Marcelline Gneproust