x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le mardi 27 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Invité de la Rédaction - Intervention liminaire du président de la FIF Jacques Anouma : "J`ai besoin de vos prières, parce que depuis un certain temps, la baraka me fuit"

Le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Daniel Bernard Anouma a rendu visite, hier, au groupe de presse "Le Réveil". Ce déplacement à notre rédaction s'inscrit dans le cadre des rencontres initiées avec la presse pour rendre compte des préparatifs du CHAN et pour obtenir le soutien médiatique dont son comité a besoin pour piloter la compétition. Plus qu'une visite, ce fut quasiment une conférence de presse sur toutes les questions touchant au football dont il tient les rênes. Rapports avec le ministère des Sports, formation des jeunes talents, résultas des sélections, bilan de ses différents mandats…Bref, tout a été passé au peigne fin.


M. le directeur général de "Le Nouveau Réveil" M. Kah Zion, cher frère, mesdames et messieurs, je voudrais, en toute simplicité, cela a déjà été fait, mais je voudrais maintenant m'adresser aux travailleurs que vous êtes, vous présenter mes excuses parce que c'est la deuxième fois et ce rendez-vous aurait pu ne pas avoir lieu. La première fois, le DG de la FIF venait de faire un accident et il fallait prendre toutes les dispositions nécessaires pour son évacuation. On avait besoin de moi, et aujourd'hui (Ndlr : hier) je crois que c'était un problème de coordination puisqu'on a privilégié la télévision pour laquelle des accords que nous devions avoir à un mois de la compétition n'étaient pas très bien clairs dans l'esprit des uns et des autres. Donc je voudrais vraiment m'excuser pour les différents désagréments. Et je crois que pour la plupart d'entre vous, ça doit être fait déjà. Nous sommes en début d'année 2009, je vais profiter de l'occasion pour vous présenter tous mes vœux de santé surtout, de bonheur et comme vous êtes une entreprise commerciale, en tout cas, mes vœux de prospérité. La situation de crise dans laquelle nous sommes fait qu'aujourd'hui, être à la tête d'un groupe de presse comme le vôtre, nécessite beaucoup de moyens. Donc fasse en sorte que l'année 2009 soit tenable pour vous et les employés et travailleurs que vous êtes bénéficient de cette prospérité. Vous avez dit tout à l'heure que j'apportais beaucoup de joie mais actuellement, je crois que j'aurai besoin de vos prières pour en avoir parce que j'ai l'impression que depuis un certain moment, la baraka me fuit. Mais en bon croyant, je crois qu'il ne faut jamais désespérer. Ce matin (Ndlr : hier matin) je suis en face de vous. C'est vrai que je suis là dans le cadre du COCHAN mais que ce soit les journalistes politiques ou sportifs, je suis prêt à vous accorder le temps que vous voulez pour répondre à vos questions. En tout cas, nous sommes à moins d'un mois aujourd'hui de l'ouverture du CHAN. Ce week-end, j'étais à Bouaké, ce matin (Ndlr : hier matin) au stade Félix Houphouët-Boigny. Et j'ai pris l'engagement d'y être pratiquement tous les matins à 7 heures pour booster un peu les entreprises qui ont eu les marchés et qui devraient tout faire pour nous fournir un stade prêt dans les 10 jours qui viennent. En tout cas, ce Chan-là, je voudrais que si ce n'est pas fait pour certains, que la plupart, que vous en fassiez votre affaire. Parce que vous savez, il n'y a rien de plus stressant et plus décourageant pour un responsable de sentir qu'une mission qui lui a été confiée, il n'y a pas une certaine mobilisation, un certain engouement autour. En ce qui me concerne, j'ai accepté la mission à moi confié epar le chef de l'Etat comme je l'ai dit, il n'y a pas très longtemps. L'heure n'est pas au regret. Mais quand vous avez une telle mission que le chef de l'Etat vous confie, il n'est pas question de réfléchir pour proposer d'autres solutions. Donc je l'ai acceptée parce que je pense que pour la Côte d'Ivoire, c'est une occasion inouïe au moment où nous sommes en pleine sortie de crise. Et connaissant ce que le football a apporté comme joie à ce pays et en tant que premier responsable de ce football, je l'ai acceptée et j'ai pensé que l'organisation d'une telle compétition dans notre pays, devrait nous apporter la joie. Même si en général en Afrique, on regarde toujours les problèmes financiers au lieu de regarder ce qui est positif et qui n'a pas de prix. Parce qu'il y a des choses qu'on peut chiffrer comme les travaux, les frais d'organisation. Mais réussir cette compétition et faire en sorte qu'à l'extérieur tous ceux qui arrivent repartent avec une autre idée de notre pays, cela n'est pas chiffrable et n'est même pas quantifiable. Aujourd'hui pour ceux qui nous suivent depuis un moment, vous ne pouvez pas imaginer la joie qui a été la mienne samedi quand j'étais à Bouaké et que j'ai vu cette pelouse que nous allons bientôt réceptionner, je peux vous assurer qu'en tant que président de la Fédération ivoirienne de football, ça a été une véritable bouffée d'oxygène pour moi parce que je me suis dit qu'on va commencer enfin à avoir des pelouses dignes de ce nom pour pouvoir pratiquer le football que nous aimons tant. Ça fait plus de 15 ans, je l'ai dit à maintes reprises que dans ce pays, on ne joue pas en nocturne. Vous savez quand on fait un match ici avec nos professionnels c'est toujours la même rengaine. Président, est-ce qu'on ne peut pas jouer à 17 heures ou à 18 heures parce qu'il fait chaud ? Non, on ne peut pas jouer à 18 heures, on joue à 15 heures parce qu'il n'y a pas de lumière et c'est comme ça depuis plus de 10 ans, 15 ans. S'il plaît à Dieu, à partir du 22 février, on pourra jouer maintenant en nocturne et pourquoi pas le premier match ici contre le Malawi. Pour les éliminatoires du mondial, on jouera peut-être à 20 heures ou à 19 heures ou à 18 heures. Et là, il n'y aura plus d'excuses pour dire qu'il fait chaud ou on étouffe au stade Félix Houphouët-Boigny. Donc je pense qu'il y a beaucoup de bénéfices et de gains que je n'aimerais pas égrener ici et je pense qu'ils feront du bien à notre pays. Donc ce CHAN est là, il est pratiquement arrivé. On est à moins d'un mois. Je suis venu demander votre soutien. C'est vrai qu'on a souhaité avoir une sorte de convention entre les organes de presse et nous. Ce qu'on vous propose, ce n'est pas tellement de vous apporter un soulagement. Mais ce qu'on vous demande, c'est de faire en sorte que durant ces deux semaines, que les Ivoiriens se sentent concernés par la chose de CHAN. Je sais que vous êtes un journal d'abord très politique, quelquefois j'ai souvent envie de prendre mon téléphone pour appeler le jeune frère que vous êtes pour ne pas comprendre qu'il y a des jours où il n'y a même pas une ligne sur le sport. La politique bouffe tout. Je comprends vos contraintes. Mais il faudrait donner un peu plus de place au football parce que je sais que ça doit être un peu frustrant pour mes jeunes frères journalistes quand, au lendemain d'une manifestation, ils n'ont pas suffisamment de place pour s'exprimer. En tout, je suis venu demander votre soutien, votre appui pour cet évènement qui ne vient pas à une période où nous tous nous aimerions que cela arrive. Mais ça y est là. Quand le vin est tiré, il faut le boire. Qu'on arrête de pleurnicher. Parfois, je reçois des SMS à la limite de menace sur mes différents portables pour me faire croire que c'est à cause du CHAN que les mairies ne sont pas payées, à cause du CHAN que les fonctionnaires sont payés en retard. C'est à cause du CHAN que l'identification ne se fait pas. Mais si c'était à cause du CHAN, j'aurai été heureux. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Parce que moi aussi, je tire la langue et je cours comme les travailleurs après les moyens pour pouvoir terminer cette compétition. Donc il faut que les Ivoiriens se rassurent. Le CHAN ne nous appauvrira pas vite. Et ce n'est pas à cause du CHAN que la pauvreté va s'installer dans notre pays. Donc quelquefois, il y a de la désinformation, il y en a qui comparent les 5 milliards que nous avons annoncés à ce qui se fait au Ghana en me faisant croire que le Ghana a coûté 8 milliards avec la construction de ce stade. Vous savez quelqu'un qui n'a jamais vu un million, pour lui, 5 milliards, c'est terrible. Mais si c'est la presse elle-même qui véhicule ce genre d'information, mais le petit gars qui est à Yopougon le prend pour argent comptant. Donc rappelez-vous que cela a coûté beaucoup plus que ça. Nous venons de recevoir les kits de ce qui a coûté l'organisation simple. Je ne parle même pas des stades. Parce que rien que le stade où la Côte d'Ivoire a joué, n'est pas moins de 15 milliards. Alors, ils en ont fait 4. Au niveau de l'organisation, ça a été un déficit total. En ce qui concerne l'organisation à notre niveau, nous avons fixé les règles avant d'entrer dans le budget. Je me suis dit qu'il n'est pas question de dépasser 2,5 milliards pour les infrastructures et il n'est pas question également de dépasser 2,5 milliards pour l'organisation. Au niveau de l'organisation, vous avez l'obligation d'accueillir sur votre sol huit pays avec 30 personnes par délégation, 65 personnes de la CAF, des invités venant de l'extérieur. Et il est question de les loger, les véhiculer pendant deux semaines. En plus, il y a des contraintes sur le plan organisationnel notamment la sécurité, les motards que vous devez prévoir dans les cortèges. Or nous n'avons pas de motos. J'en profite donc pour en acheter et nous les allouerons à d'autres services que ceux de la fédération qui en auront besoin. Le stade va permettre aussi de faire autre chose. C'est vrai que les sommes sont énormes mais on est loin des chiffres que d'autres pays engagent pour organiser une CAN. Les autres ont mis 3 à 4 ans pour l'organisation d'une CAN mais moi, je n'ai même pas eu dix mois pour le faire. Voilà un peu les assurances que je voulais vous donner. Toutefois, j'accepte les coups et tout ce que vous voulez avec beaucoup de fair-play. Parce que nous sommes en sport. C'est donc le soutien que nous sommes venus sollicité auprès de vous. En ce qui concerne le comité d'organisation et moi, nous sommes à pied d'œuvre pour qu'au 22 matin nous puissions souffler le ouf de soulagement. Ce n'est pas évident car il reste encore beaucoup de choses à faire. Mais le découragement n'étant pas ivoirien, je suis sûr que nous allons réussir la mission qui nous a été confiée. Merci encore une fois. Et je voudrais me soumettre à vos questions. Sachez que pour moi, il n'y a pas de question taboue. On peut passer du CHAN au football ivoirien. Comme vous l'avez dit, M. le directeur général, "Le Nouveau Réveil" est aussi ma maison.

Propos retranscrits par Djè KM et Becanthi
Photos: Olga Ottro
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ