De Bouaffo
A quel niveau se situe le soutien de la CAF dans cette compétition ?
Nous voudrons que les choses soient claires. Pour organiser la Can Junior ou des Seniors ou le CHAN comme cette première édition, il y a un cahier des charges. Le cahier des charges est simple, vous devez prendre en charge une série de personnes. C'est-à-dire toutes les équipes participantes, limitées à trente personnes par délégation. Et puis, tout un certain nombre de personnes en ce qui concerne la délégation officielle de la CAF. Nous en avons une soixantaine à peu près. Il y a une partie de ces 65 dont vous avez la charge d'acheter les billets aller comme retour et même de donner des perdiems. En tout cas, il y a tout une série de choses qui vous incombent comme par exemple la commission télévision. Ce n'est pas la télévision locale qui est chargée de produire cette compétition. La compétition ne nous appartient pas. Elle appartient à la CAF. C'est elle qui lance un appel d'offres et la société, qui est retenue, produit le spectacle. Mais c'est vous, organisateur, qui payez. Vous n'avez même pas à discuter sur le nombre de personnes qu'on vous envoie. Rien qu'en télévision, ils sont au moins 50 personnes que vous devez loger et véhiculer. On prévoit à peu près 16 cameramen par match. La CAF a donc des exigences qu'il faut satisfaire. Mais en contrepartie, à la fin de la compétition, vous bénéficiez des droits des recettes, publicités, marketings et autres. Aujourd'hui, on est incapable de vous dire quel est le retour. Mais en tout cas, il y a au moins un million de dollars qui sont garantis. On est aujourd'hui à peine à 500 millions. Ça représente 10% de ce que nous allons mettre dedans. Parce que la CAF ne s'occupe pas des infrastructures. Vous devez simplement justifier le budget de l'organisation. On vous laisse vos recettes de match, on vous laisse une partie du marketing que vous allez faire sur place. Tout ça tient à ce que vous avez dépensé pour organiser votre compétition. A valeur d'exemple, en dehors des stades que la CAF ne prend pas en compte, le Ghana, quand on prend les recettes de matches, plus le marketing, plus les divers, moins les dépenses effectuées pour recevoir tout ce monde dont j'ai parlé, le Ghana a fait un déficit de 10 millions de dollars. C'est-à-dire 5 milliards. C'est un cahier des charges qu'on vous présente. Et que vous acceptez en sachant que toutes les dépenses sont à la charge de l'Etat. Vous voyez ce qui se passe en Afrique du Sud avec la Coupe du monde. C'est un véritable casse-tête chinois, pour le gouvernement sud-africain. Moi-même, je suis membre de la Commission d'organisation de la Coupe du monde. Je peux vous assurer que les efforts financiers que fait l'Afrique du sud aujourd'hui, je ne sais s'il y a beaucoup de pays africains capables de les supporter. Mais malgré cela, on est toujours sous la menace de certaines personnes qui pensent que nous ne sommes pas en mesure d'organiser une Coupe du monde en Afrique. Mais nous allons y arriver, je pense.
Marc Koffi
Quel est le niveau de la santé du directeur général de la FIF, évacué après son accident. Ma seconde question est relative à l'Africa. Il y a 3 ans, ils avaient assiégé la fédération. Il y a 2 ans, ils étaient entrés en conflit ouvert avec Orange. Et curieusement cette année, le meilleur dirigeant des clubs est le président de l'Africa. Est-ce à dire que ce sont seulement les résultats qui conditionnent le choix du meilleur dirigeant de l'année ? Parlant de votre bilan, je dirai qu'en 2004, sous votre gestion, la Côte d'Ivoire a connu son premier revers. Parce que depuis 20 ans, la Côte d'ivoire était toujours à la CAN. En 2006 vous avez réussi le coup d'éclat en qualifiant les Eléphants au Mondial. C'est seulement la Coupe du monde qu'on peut retenir comme satisfaction dans votre bilan. Rendez-vous compte que vous avez beaucoup de moyens, mais que vos résultats ne sont pas en adéquation ? Pourquoi la formation ne produit-elle plus de bons joueurs ?
C'est pour des questions de décence que nous ne voulons pas communiquer sur la santé du directeur général de la FIF. En Europe, on peut se permettre de donner le bilan de santé de certains patients. En Afrique, on n'a pas encore cette maturité. Je ne peux pas me permettre chaque semaine de faire un point de presse sur le bilan de santé de mon Dg. Ce que vous devez savoir, c'est qu'au niveau de la Fédération ivoirienne de football, nous ferons tout ce qui est humainement possible pour qu'il retrouve la santé. Nous avons déjà mis tous les moyens pour qu'il puisse être évacué. Pour le moment, sa santé est un peu stationnaire. On attend que les choses s'améliorent un peu plus. Pourquoi le dirigeant de l'Africa a reçu le prix du meilleur dirigeant alors que vous avez cité toute une série de déboires ? C'est la démocratie. Si c'était moi qui devais choisir le meilleur dirigeant de Côte d'Ivoire, ou le meilleur joueur, peut-être que ce ne serait pas ces choix-là que j'aurais faits. Mais dans toutes ces institutions, que ce soit le meilleur joueur au monde ou en France, les meilleurs joueurs de l'année, il y a toujours un collège de personnes qui déterminent la personne qui a ce titre. Moi, je suis un démocrate. Je peux vous le dire, je n'ai pas de honte à le dire aujourd'hui. Je n'ai pas choisi le président de l'Africa comme le meilleur dirigeant de 2008. Compte tenu de tout ce qui a eu lieu au cours de ce championnat. Peut-être que lui-même le sait. Mais quand les journalistes sportifs ont répondu aux questionnaires qu'on leur a envoyés, ils ont dit que c'est M. Kuyo Téa Narcisse et de très loin. Le choix des présidents de club a indiqué que c'est M. Kuyo Téa Narcisse. Le choix des entraîneurs qui ont répondu à ce questionnaire, c'est Kuyo Téa Narcisse. Alors, ne demandez pas au président que je suis d'infirmer ce choix. Moi, je ne voulais pas le faire. Mais si ceux à qui on a demandé de nous aider à faire ces oscars chaque année, nous donnent le 1er, le 2ème et le 3ème, je suis obligé de me conformer à ces choix. Voilà l'explication. Je le dis, chaque fois qu'on doit nommer le meilleur joueur ou le meilleur dirigeant, ou le meilleur entraîneur, que ce n'est pas forcément le champion de Côte d'Ivoire qui doit avoir le meilleur entraîneur. Ce n'est pas forcément l'équipe championne de Côte d'Ivoire qui doit avoir le meilleur dirigeant. Depuis qu'on a créé ces oscars, c'est à peu près ce qu'on me donne chaque année. Je leur dis que ce ne sont pas de critères suffisants pour moi. Si moi, je dois choisir des dirigeants, rien qu'en première division, je peux vous dire que des gens comme Karim Diabagaté qui sont en première division depuis presque 20 ans, sans l'appui de la mairie, sans l'appui de quiconque, je l'aurais désigné meilleur dirigeant de l'année. Parce que même malade, loin de son club, c'est le seul qui s'occupe de son équipe. Il a aujourd'hui une santé qui n'est pas très reluisante. Malgré cela, le Sabé a terminé le championnat dans de bonnes conditions. La SOA, qui vient à peine de monter, termine africaine. Pourquoi ne pas encourager les dirigeants ou l'entraîneur de ce club ? Malheureusement, ce n'est pas moi qui choisis. Il y a des gens à qui je confie ce choix. Au niveau des bilans, je ne juge jamais les équipes ou les dirigeants par rapport au nombre de trophées. C'est mon principe. Je serais très heureux que celui qui arrive et qui a très peu de moyen rafle tout. Parce que, ce qu'on oublie, c'est qu'en 1992, j'y étais. Et je n'étais pas le personnage le moins influent de la Fédération à cette époque. Mais c'est l'équipe la plus mauvaise, la moins performante de la Côte d'Ivoire qui nous a ramené la CAN. Les condi pe. Ça aussi, il faut que les choses soient claires, et les moyens qu'on me donne ne sont pas obligatoirement pour aller gagner des trophées, c'est pour le développement du football ivoirien. Ce développement, ça commence par les infrastructures, par l'organisation des clubs, ça comprend les championnats et aussi l'équipe nationale. Je peux vous assurer qu'il n'y avait pas tous ces moyens dont vous parlez aujourd'hui. L'année 2008, nous avons financé les diverses équipes nationales pour 1 milliard 4. Ce n'est pas de notre ressort. Je dis bien 1 milliard 4. Avec 1 milliard 4, je construis un synthétique à Yopougon et à Abobo. Peut-être que je ne gagnerai pas le CHAN ou la prochaine CAN, j'aurai au moins deux terrains qui me permettront de jouer à Yopougon, à Abobo du matin au soir, qui me permettront de faire jouer l'Africa à Yopougon où je suis garanti que si l'Africa jouait à Yopougon, j'aurais plus de spectateurs qu'au Champroux, et si je fais jouer l'Asec Mimosas à Abobo, j'aurais plus de spectateurs qu'au Champroux ou au Parc des Sports. Voilà à quoi servent les projets. Vous pensez que moi je n'ai pas envie de gagner une coupe ? Quand je vois le résultat de notre équipe junior, je suis le premier malheureux, mais j'assume. Ce que vous dites-là, vous n'êtes pas le premier à me le dire. Pas plus tard qu'hier, j'ai reçu des messages qui disent que depuis que je suis-là, je n'ai rien gagné. Bon, c'est vrai que je n'ai rien gagné. Mais comme je ne suis pas venu pour être au football toute ma vie, mon mandat finit dans deux ans et je vais arrêter puisque je n'ai rien gagné. Et ceux qui vont venir après moi, je leur souhaite de gagner quelque chose. Peut-être que c'est moi qui apporte la poisse aux Ivoiriens. Mais les moyens que nous mettons aujourd'hui au niveau du football, vous savez, si quelqu'un me donne l'argent, c'est qu'il a confiance en moi. Et je mets au défi quiconque de me démontrer que c'est la présidence qui finance les compétitions ivoiriennes. Dans notre bilan annuel, la présidence n'intervient que pour le salaire des entraîneurs expatriés. Et tout ça, nous avons arrêté depuis pratiquement deux ans. Les salaires des expatriés sont pris directement sur nos sponsors. C'est ça ma fierté. C'est d'avoir rendu aujourd'hui le football aux Ivoiriens. Je dis bien pratiquement autonome. Si je me contentais seulement de mon championnat, de la formation des jeunes, du développement et de l'amélioration des entraîneurs, je n'aurais même pas eu de problèmes. Mais quand en même temps l'équipe nationale junior qu'on vient d'éliminer, il y a eu deux jours à Kigali, financés par qui ? Les Jeux Olympiques, parlons-en. C'est vrai que je n'ai pas eu de trophées, mais aujourd'hui, en Chine, on sait où est située la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas un trophée, mais ce que j'ai comme satisfaction, c'est de faire flotter mon drapeau pendant un mois aux J. O, ça n'a pas de prix. C'est comme le Mondial, ça dépend de l'humeur de certains journalistes. Quelquefois, on pense qu'on s'en est tiré à bon compte, quelquefois, c'est humiliant les résultats qu'on a eus au mondial. Mais là avec ce qu'on a vu, je ne vais pas m'asseoir tous les jours devant vous pour dire ça ne va pas. Mais le rang auquel nous avons mis la Côte d'Ivoire, moi, avant 2002, je n'ai pas vu un seul journal donner le rang de la Côte d'Ivoire, le classement de la Côte d'Ivoire FIFA. C'est depuis 2002, que lorsqu'on perd 1 point, c'est à la 1ère page de certains journaux. Si on n'avait pas mis le football à ce niveau, personne ne s'en serait préoccupé. Donc il y a quand même de petites satisfactions. Aujourd'hui, on joue bientôt les qualificatifs pour le Mondial, et nous étions tête de poule, ce n'est pas arrivé depuis un moment. Il y a quand même de petites satisfactions, même avec l'épisode des juniors face au Nigeria. C'est malheureux, car ce sont ces mêmes joueurs qui vont participer au CHAN. Si c'est pour venir me donner ce spectacle, alors que le gouvernement se saigne pour nous organiser cet évènement, je ne serai pas d'accord avec eux. Mais bon, moi je ne joue pas, je ne peux que prendre des sanctions, encourager les gens. On dépense beaucoup d'argent au niveau de la fédération. Le football féminin qui a joué les éliminatoires de la CAN cette année, nous n'avons rien reçu d'ailleurs, ça a été entièrement financé par la fédération. Les cadets, quand nous sommes allés au Ghana, aujourd'hui on me demande de faire le bilan financier. Aujourd'hui, on nous doit presque 400 millions. Mais nous demandons aux sponsors de nous aider, de nous donner les moyens pour nos équipes nationales, sinon, ce sont les joueurs qui vont en pâtir car c'est eux qu'on exhibe. Je dis bien 1,4 milliard. Nous allons bientôt faire l'Assemblée générale. Par rapport à la situation du football ivoirien, tout le monde a suivi les difficultés avant notre départ pour le Rwanda. Pour une fois, j'ai dû lever le ton pour dire que " s'il n'y a pas d'argent, on n'y va pas ". La somme qu'il fallait pour faire la première semaine au Burundi et la deuxième, au Rwanda, on ne l'a pas eue. Le jour même où l'équipe partait, comme d'habitude, nous avons fouillé dans nos caisses. Pour donner les moyens pour participer à cette compétition. Tout ça, on ne vient pas sur la place publique pour en parler. J'aimerais que celui qui arrive demain, ait beaucoup de moyens pour faire fonctionner la fédération. Mais ce n'est pas évident. C'est vrai, on va encore aller chercher une deuxième qualification historique, on va aller à la CAN, en Angola avec une équipe que tout le monde qualifie de meilleure équipe d'Afrique, mais moi, ça ne me convient pas parce que la meilleure équipe d'Afrique c'est celle qui a le premier rang au classement FIFA et qui a gagné la dernière CAN. C'est vrai qu'on a de très bons joueurs que n'importe quel entraîneur, n'importe quel pays, a envie d'avoir mais malheureusement, les résultats ne suivent pas forcément. La formation, depuis 2002, c'est la première fois que j'ai dit qu'on ne jouera pas le championnat des jeunes en 2008, parce que je veux voir un peu clair dans ce qui se passe, je ne peux pas accepter que dans notre pays, il y ait près de 600 centres de formations. Ce n'est pas possible, puisque lorsqu'on regarde l'équipe nationale, c'est peut-être trois ou quatre centres de formations qui sont représentés. Ça veut dire qu'il y a problème. Ceux qui sont partis à Kigali au Rwanda, il y a pratiquement 10 joueurs d'Asec. Tous les présidents ont été unanimes que ce n'est pas forcément la meilleure équipe qui est partie au Rwanda. A leur retour, nous allons nous asseoir avec les techniciens pour qu'ils justifient le choix des joueurs. Car, je n'interviens jamais dans le choix des joueurs. Cette année, nous allons reprendre la formation. Je ne peux pas accepter que tout le monde s'appelle "centres de formation", parce qu'il y a aussi des règles. Quand vous vous taxez de centres de formation, vous devez être centre de formation d'un club. Il y en a plein et on se rend compte que ce sont le plus souvent, des centres d'animation. Donc, on a besoin de mettre un peu d'ordre, d'objectivité dans les choix des athlètes qui vont nous représenter. Parce que ça aussi, c'est un problème. C'est pour cela que les athlètes se bagarrent pour arriver en équipe nationale. Parce qu'aujourd'hui pour avoir de l'importance, pour être transféré, il faut avoir joué en équipe nationale Junior, Senior ou Espoir. Il faut regarder un peu de ce côté-là. Il faut y mettre un peu de sérieux. Les 10 ans de 1990 à 2000 ne sont pas les années de 2000 à 2008. Je veux dire que dans cette période-là, nous avions 7 internationaux nigérians et ghanéens titulaires à l'Africa et titulaires aussi dans leur équipe nationale. Il y avait la même chose à l'Asec. Il y avait de la bonne graine. Les gens avaient les moyens pour recruter des joueurs. A cette époque, nous n'attendions pas de subvention de la Fédération. Savez-vous combien les D2 avaient quand j'arrivais ? En 1990-1991, les D2 avaient 75.000FCFA par an, les D1 ont commencé avec 750.000FCFa par an. Aujourd'hui nous sommes à 38 millions par an par club. J'ai été trésorier général de l'Asec pendant 2 ans. A cette époque, nous n'attendions pas la subvention de la Fédération. Avez-vous déjà entendu un dirigeant de club lever le ton pour dire que la subvention de la Fédération qu'on donne n'est pas suffisante ? Ce n'est plus du tout la même chose. On ne doit pas trop comparer des époques qui ne sont pas du tout pareilles. On a des moyens, c'est vrai. Mais ces moyens, nous les mettons au profit du football ivoirien…En 2005, j'ai décidé de ne plus me présenter si je ne gagne pas de trophée. Je vois déjà les titres de journaux après mon départ. La première coupe que nous avons eue alors que nous participions depuis. C'était encourageant pour ceux qui ont gagné, notamment les jeunes, mais également pour les dirigeants, les entraîneurs. C'est vrai que participer à un Mondial, au premier tour ou passer le deuxième tour, ce n'est pas la même chose. En 6 ans, j'ai envoyé la Côte d'Ivoire à plusieurs compétitions, Can Junior, Can cadets, Mondial Cadets, Mondial Junior, J. O, dans des conditions que nous savons. C'est vrai qu'on n'a pas eu les résultats escomptés mais au moins, la Côte d'Ivoire a eu l'honneur de participer à plusieurs compétitions importantes. J'ai toujours ma philosophie : je n'interviendrais pas sur le choix des athlètes, parce que ce sont des gens qui sont payés pour faire leur travail. Désolé de ne pas pouvoir vous donner de titres, mais je pense que d'ici 2011, on pourra sourire.
Eddy Péhé
Merci président de terminer sur cette note d'espoir. Permettez-moi de vous demander si l'organisation des compétitions internationales telles que le CHAN qui arrive est une course vers un déficit financier, alors que gagne la Côte d'ivoire à y aller ? Je voudrais également savoir qui s'occupe des infrastructures sportives en Côte d'Ivoire ? Enfin, Monsieur le président, y'a-t-il des problèmes entre la FIF et le ministère des Sports ? Vous avez dit qu'on vous doit encore 400 millions ! Qui est "on" ?
Je pensais avoir été clair tout à l'heure. Que gagne la Côte d'Ivoire à organiser une telle compétition ? Je pense qu'aujourd'hui, la Côte d'Ivoire, grâce à certaines compétitions, est connue dans beaucoup de pays où ce n'était pas le cas. Elle a une certaine ouverture internationale. Le Chan à divers niveaux, politique, des infrastructures, apporte un plus à la Côte d'Ivoire. Je pense qu'organiser une telle manifestation, dans un pays engagé dans un processus de sortie de crise, c'est important. Et la Côte d'Ivoire gagne gros à le faire. Politiquement donc, le pays gagne un plus. Qui construit les infrastructures sportives en Côte d'Ivoire ? Mais cher frère, ce n'est pas moi. C'est soit l'Etat, soit une municipalité. Je n'ai pas dit que les moyens qu'on me donne, je les utilise pour construire des infrastructures. J'ai dit que les moyens me permettent de développer le sport, notamment le football, parce que ces moyens me permettent d'avoir des arbitres, de faire des séminaires, organiser le football féminin…Le personnel de la FIF, quand j'arrivais, était à 20 agents, aujourd'hui, on paie plus de 40 personnes…
Ce n'est pas la fédération qui doit construire les stades, ni les entretenir, ni proposer leur construction. Mais comme c'est moi le premier utilisateur, on a quelquefois l'impression qu'il y a un conflit entre la fédération et le ministère. Je ne peux pas rester indifférent quand une infrastructure que je dois utiliser est en mauvais état. C'est tout sinon il n'y a pas de conflit ministère-fédération. Moi, je n'en connais pas. Seulement, j'ai mon franc-parler qui fait croire qu'il y a problème. Est-ce que vous m'avez vu un jour poser un acte qui est du ressort ou du domaine du ministre ? Si c'était le cas, il serait le premier à m'interpeller. On peut avoir des divergences d'approche. Que ce soit moi ou quelqu'un d'autre, il y en aura toujours. Moi-même, je suis au comité exécutif de la Fifa, vice-président de la commission des associations, c'est elle seule qui règle tous les différends dans les fédérations du monde entier. 98% des problèmes qu'on a dans le monde entier où nous sommes appelés à trancher au niveau de la commission de la Fifa, c'est toujours des ministres contre des présidents de fédération. Je n'ai pas dit "ministère", je dis "ministre". Cela veut dire qu'il y a un problème dans le monde entier au niveau de la cohabitation entre les fédérations et les ministères. Cela n'est donc pas particulier à la Côte d'Ivoire. Et je le dis, c'est peut-être mon franc-parler qui dérange. Un ministre de la Jeunesse, des sports et des loisirs dans certains pays même, on ajoute la culture, ne peut pas se comporter comme le président de la fédération de football parce que ce n'est non seulement la seule discipline, mais ce n'est même pas de son ressort, c'est tout. Mais à côté de cela, l'Etat a l'obligation d'assister les équipes nationales. Dans le monde entier, c'est ainsi. Donc, il n'y a pas de problème entre le ministre et moi. Quand je dis, par exemple, que s'il n'y a pas d'argent, l'équipe ne bouge pas, évidemment, vous trouvez toujours un petit malin à côté qui pense que le président de la Fif vient braver le ministre des Sports parce que c'est lui qui doit trouver les moyens. Je ne brave personne. Sachez que, un match, que ce soit en basket, en handball ou au rugby, quand c'est l'équipe nationale, il y a ce qu'on appelle la communication. Vous, fédération, vous dites : je vais au Rwanda, voilà mon budget. Dans ce budget, il y a les billets d'avion, la prime des joueurs,l'hébergement , les frais de mission de la délégation, tout ça, on liste .On fait le budget , on prépare la communication qu'on envoie au ministère des Sports, le ministre signe ; ça va au ministère des Affaires étrangères, il signe ; ensuite aux Finances, et après on achemine au Conseil des Ministres et après chez le secrétaire général du gouvernement qui fait une attestation, puis celui-ci l'envoie au Budget pour qu'on donne l'accord de financer et finalement au Trésor pour qu'on sorte l'argent. Pendant ce temps, la composition est finie. Alors quand tu arrives là-bas, on vous retourne la Communication pour vous demander de la refaire en tenant compte des dépenses réelles. Voyez-vous tout le temps qu'on perd ? Quelquefois si le ministre des Finances est gentil avec vous, avant même que ce long processus aboutisse, il peut vous avancer un peu d'argent pour vous permettre de partir. Dans 90% des cas, cela arrive rarement. Donc, en disant à l'Etat de financer une compétition, ce n'est pas me mettre en opposition avec le ministre des Sports. Voyez-vous un peu la nuance ? Certains petits malins utilisent cela pour faire croire que je suis en opposition avec le ministre. Or, quand je dis, s'il n'y pas d'argent, l'équipe ne va pas, que ce soit vous ou Marc ou De Bouaffo ou les autres, cela est une réalité. Imaginez-vous un instant si l'équipe junior n'était pas partie au Rwanda, pensiez-vous qu'on parlerait de ministre ? A Youpougon, à Abobo ou à Tengrela, on allait demander la démission de Jacques Anouma. Dans une telle situation, c'est moi qu'on insulte tous les jours. Voici pourquoi, je prends toujours mes responsabilités. Je fais des choix, des propositions qui concernent le football parce que c'est mon département. Même dans le choix de l'entraîneur, prenons le cas du Togo où c'est le ministère qui est en train de recruter les entraîneurs. Avez-vous vu cela dans un pays développé ? Mais comme il y avait une crise au niveau de la fédération togolaise, le ministère a commencé. Qu'est-ce qui prouve que le choix du ministère sera celui de la fédération qui vient d'être mis en place ? Le ministère ou le gouvernement pourrait dire, comme c'est nous qui payons l'entraîneur, on veut avoir un droit de regard. Si les ministres raisonnent de la sorte, on ne s'en sortira jamais. Parce que si le ministère du Sport participe au choix de l'entraîneur, s'il y a échec, on ne demandera pas la démission seule du président de la fédération, mais aussi celle du ministre. Et dans mon cas, comme je veux que ce soit la fédération de football qui gère le football, quand il y aura échec, Jacques Anouma rend le tablier et s'en va. C'est cela que beaucoup n'ont pas compris. Quand je dis que je démissionne si…, ce n'est pas parce que je lance un défi aux gens, je pense que c'est de ma responsabilité. Si je vous dis, mon objectif principal c'est la coupe du monde 2010, si on y arrive, je pense avoir atteint mon objectif et je serai heureux. Si on n'y arrive pas, je serai le premier à dire aux Ivoiriens, je vous ai promis cela, mais ça n'a pas marché, excusez-moi je m'en vais. Ce n'est pas un acte de défiance, c'est normal. Quand vous échouez, ayez le courage de dire, j'ai échoué je m'en vais. C'est peut-être les autres qui diront, tu n'as pas échoué, parce que ce n'est pas ta faute. Tout ceci pour vous garantir que je n'ai pas de problème personnel avec Banzio. Je pense qu'il y a une collaboration intelligente entre nous. Mais ce sont nos actes qui sont exploités par d'autres personnes à des fins telles qu'ils le veulent. Moi, je ne rentre pas dans ces conflits-là. La preuve, j'ai demandé au ministre pour que tous les travaux des stades qu'on fait pour le Chan, soient sous notre responsabilité. Parce que si cela échoue, je ne veux pas que ce soit lui le ministre qui échoue. On doit dire M. Anouma, vous avez échoué et la tutelle doit être au-dessus.
En ce qui concerne le bilan des préparatifs, à la date d'aujourd'hui, je peux dire, après quelques coups de gueule, que les choses vont prendre une autre tournure et on devrait pouvoir respecter les échéances. L'essentiel sera fait parce que l'Etat joue sa participation. Je peux vous assurer que ce n'est pas par manque de moyen que les travaux n'avancent pas. Jusqu' à la période de maintenant, ce que nous avons demandé, nous l'avons obtenu. Le problème se situait au niveau de l'effectif des employés. Nous avons demandé aux entrepreneurs de multiplier les effectifs en travaillant nuit et jour. Je veille personnellement chaque jour en allant sur le chantier et en participant aux réunions de chantiers. Je peux donc vous rassurer que, nous sommes en train de faire tout ce qu'il y a lieu pour que la Côte d'Ivoire respecte ses engagements et n'aie pas honte. Que ce soit le Bnetd, le ministère des Sports, nous-même et les entrepreneurs, avons pris tous les engagements pour que la Côte d'Ivoire n'aie pas honte et nous n'aurons pas honte parce que moi-même je n'aime pas la honte. On fera tout pour que les choses marchent. Déjà, je peux vous assurer que les pelouses que j'ai visitées à Bouaké et à Abidjan, selon moi, il y a de quoi à être optimiste. Maintenant, il faudra attendre comme je l'ai dit aux journalistes la dernière fois, j'attends de voir les premiers tacles sur la pelouse pour mesurer la qualité des travaux. Car il nous aurait fallu dix mois ou un an pour planter le gazon. Nous n'avons eu que 4 mois. Comme dit l'adage, la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a. Il y a aussi la responsabilité de l'entrepreneur qui est engagée. Si ça ne marche pas c'est Jacques Anouma mais je ne serai pas le seul, l'entrepreneur qui a pris l'engagement de faire sera responsable et toute la Côte d'Ivoire saura qui est bon ou mauvais. Chacun est donc mis devant ses responsabilités.
Est-ce par intuition que le président de la Fif a négocié l'organisation du Chan pour Février 2009 sachant que les élections devraient se tenir le 30 novembre ?
Non, pas du tout. Vous savez, au moment où on nous donnait le Chan, les élections étaient prévues pour le 30 juin, après on est passé au 30 novembre. Donc pour moi, c'était la cerise sur le gâteau. C'est-à-dire on sort des élections, on a un nouveau président, tout le monde est réconcilié et puis comme le football est toujours ce facteur de mobilisation, ce sera vraiement la cerise sur le gâteau. En tout cas, il n'y avait pas de calcul. Vous savez, les compétitions de la Caf se programment pour janvier ou février. On aurait pu dire qu'on n'organise pas. A la vérité, à un moment on s'est posé la question mais le bon sens a voulu qu'on respecte cet engagement pris devant la communauté internationale. C'est en cela que je remercie le Chef de l'Etat d'avoir affirmé que la Côte d'Ivoire a pris un engagement et qu'il faut le tenir. Cela aurait été bien que ce soit après les élections malheureusement cela n'a pas été le cas. Cela ne doit pas gâcher la fête.
Propos recueillis par la Rédaction
Photo olga ottro
A quel niveau se situe le soutien de la CAF dans cette compétition ?
Nous voudrons que les choses soient claires. Pour organiser la Can Junior ou des Seniors ou le CHAN comme cette première édition, il y a un cahier des charges. Le cahier des charges est simple, vous devez prendre en charge une série de personnes. C'est-à-dire toutes les équipes participantes, limitées à trente personnes par délégation. Et puis, tout un certain nombre de personnes en ce qui concerne la délégation officielle de la CAF. Nous en avons une soixantaine à peu près. Il y a une partie de ces 65 dont vous avez la charge d'acheter les billets aller comme retour et même de donner des perdiems. En tout cas, il y a tout une série de choses qui vous incombent comme par exemple la commission télévision. Ce n'est pas la télévision locale qui est chargée de produire cette compétition. La compétition ne nous appartient pas. Elle appartient à la CAF. C'est elle qui lance un appel d'offres et la société, qui est retenue, produit le spectacle. Mais c'est vous, organisateur, qui payez. Vous n'avez même pas à discuter sur le nombre de personnes qu'on vous envoie. Rien qu'en télévision, ils sont au moins 50 personnes que vous devez loger et véhiculer. On prévoit à peu près 16 cameramen par match. La CAF a donc des exigences qu'il faut satisfaire. Mais en contrepartie, à la fin de la compétition, vous bénéficiez des droits des recettes, publicités, marketings et autres. Aujourd'hui, on est incapable de vous dire quel est le retour. Mais en tout cas, il y a au moins un million de dollars qui sont garantis. On est aujourd'hui à peine à 500 millions. Ça représente 10% de ce que nous allons mettre dedans. Parce que la CAF ne s'occupe pas des infrastructures. Vous devez simplement justifier le budget de l'organisation. On vous laisse vos recettes de match, on vous laisse une partie du marketing que vous allez faire sur place. Tout ça tient à ce que vous avez dépensé pour organiser votre compétition. A valeur d'exemple, en dehors des stades que la CAF ne prend pas en compte, le Ghana, quand on prend les recettes de matches, plus le marketing, plus les divers, moins les dépenses effectuées pour recevoir tout ce monde dont j'ai parlé, le Ghana a fait un déficit de 10 millions de dollars. C'est-à-dire 5 milliards. C'est un cahier des charges qu'on vous présente. Et que vous acceptez en sachant que toutes les dépenses sont à la charge de l'Etat. Vous voyez ce qui se passe en Afrique du Sud avec la Coupe du monde. C'est un véritable casse-tête chinois, pour le gouvernement sud-africain. Moi-même, je suis membre de la Commission d'organisation de la Coupe du monde. Je peux vous assurer que les efforts financiers que fait l'Afrique du sud aujourd'hui, je ne sais s'il y a beaucoup de pays africains capables de les supporter. Mais malgré cela, on est toujours sous la menace de certaines personnes qui pensent que nous ne sommes pas en mesure d'organiser une Coupe du monde en Afrique. Mais nous allons y arriver, je pense.
Marc Koffi
Quel est le niveau de la santé du directeur général de la FIF, évacué après son accident. Ma seconde question est relative à l'Africa. Il y a 3 ans, ils avaient assiégé la fédération. Il y a 2 ans, ils étaient entrés en conflit ouvert avec Orange. Et curieusement cette année, le meilleur dirigeant des clubs est le président de l'Africa. Est-ce à dire que ce sont seulement les résultats qui conditionnent le choix du meilleur dirigeant de l'année ? Parlant de votre bilan, je dirai qu'en 2004, sous votre gestion, la Côte d'Ivoire a connu son premier revers. Parce que depuis 20 ans, la Côte d'ivoire était toujours à la CAN. En 2006 vous avez réussi le coup d'éclat en qualifiant les Eléphants au Mondial. C'est seulement la Coupe du monde qu'on peut retenir comme satisfaction dans votre bilan. Rendez-vous compte que vous avez beaucoup de moyens, mais que vos résultats ne sont pas en adéquation ? Pourquoi la formation ne produit-elle plus de bons joueurs ?
C'est pour des questions de décence que nous ne voulons pas communiquer sur la santé du directeur général de la FIF. En Europe, on peut se permettre de donner le bilan de santé de certains patients. En Afrique, on n'a pas encore cette maturité. Je ne peux pas me permettre chaque semaine de faire un point de presse sur le bilan de santé de mon Dg. Ce que vous devez savoir, c'est qu'au niveau de la Fédération ivoirienne de football, nous ferons tout ce qui est humainement possible pour qu'il retrouve la santé. Nous avons déjà mis tous les moyens pour qu'il puisse être évacué. Pour le moment, sa santé est un peu stationnaire. On attend que les choses s'améliorent un peu plus. Pourquoi le dirigeant de l'Africa a reçu le prix du meilleur dirigeant alors que vous avez cité toute une série de déboires ? C'est la démocratie. Si c'était moi qui devais choisir le meilleur dirigeant de Côte d'Ivoire, ou le meilleur joueur, peut-être que ce ne serait pas ces choix-là que j'aurais faits. Mais dans toutes ces institutions, que ce soit le meilleur joueur au monde ou en France, les meilleurs joueurs de l'année, il y a toujours un collège de personnes qui déterminent la personne qui a ce titre. Moi, je suis un démocrate. Je peux vous le dire, je n'ai pas de honte à le dire aujourd'hui. Je n'ai pas choisi le président de l'Africa comme le meilleur dirigeant de 2008. Compte tenu de tout ce qui a eu lieu au cours de ce championnat. Peut-être que lui-même le sait. Mais quand les journalistes sportifs ont répondu aux questionnaires qu'on leur a envoyés, ils ont dit que c'est M. Kuyo Téa Narcisse et de très loin. Le choix des présidents de club a indiqué que c'est M. Kuyo Téa Narcisse. Le choix des entraîneurs qui ont répondu à ce questionnaire, c'est Kuyo Téa Narcisse. Alors, ne demandez pas au président que je suis d'infirmer ce choix. Moi, je ne voulais pas le faire. Mais si ceux à qui on a demandé de nous aider à faire ces oscars chaque année, nous donnent le 1er, le 2ème et le 3ème, je suis obligé de me conformer à ces choix. Voilà l'explication. Je le dis, chaque fois qu'on doit nommer le meilleur joueur ou le meilleur dirigeant, ou le meilleur entraîneur, que ce n'est pas forcément le champion de Côte d'Ivoire qui doit avoir le meilleur entraîneur. Ce n'est pas forcément l'équipe championne de Côte d'Ivoire qui doit avoir le meilleur dirigeant. Depuis qu'on a créé ces oscars, c'est à peu près ce qu'on me donne chaque année. Je leur dis que ce ne sont pas de critères suffisants pour moi. Si moi, je dois choisir des dirigeants, rien qu'en première division, je peux vous dire que des gens comme Karim Diabagaté qui sont en première division depuis presque 20 ans, sans l'appui de la mairie, sans l'appui de quiconque, je l'aurais désigné meilleur dirigeant de l'année. Parce que même malade, loin de son club, c'est le seul qui s'occupe de son équipe. Il a aujourd'hui une santé qui n'est pas très reluisante. Malgré cela, le Sabé a terminé le championnat dans de bonnes conditions. La SOA, qui vient à peine de monter, termine africaine. Pourquoi ne pas encourager les dirigeants ou l'entraîneur de ce club ? Malheureusement, ce n'est pas moi qui choisis. Il y a des gens à qui je confie ce choix. Au niveau des bilans, je ne juge jamais les équipes ou les dirigeants par rapport au nombre de trophées. C'est mon principe. Je serais très heureux que celui qui arrive et qui a très peu de moyen rafle tout. Parce que, ce qu'on oublie, c'est qu'en 1992, j'y étais. Et je n'étais pas le personnage le moins influent de la Fédération à cette époque. Mais c'est l'équipe la plus mauvaise, la moins performante de la Côte d'Ivoire qui nous a ramené la CAN. Les condi pe. Ça aussi, il faut que les choses soient claires, et les moyens qu'on me donne ne sont pas obligatoirement pour aller gagner des trophées, c'est pour le développement du football ivoirien. Ce développement, ça commence par les infrastructures, par l'organisation des clubs, ça comprend les championnats et aussi l'équipe nationale. Je peux vous assurer qu'il n'y avait pas tous ces moyens dont vous parlez aujourd'hui. L'année 2008, nous avons financé les diverses équipes nationales pour 1 milliard 4. Ce n'est pas de notre ressort. Je dis bien 1 milliard 4. Avec 1 milliard 4, je construis un synthétique à Yopougon et à Abobo. Peut-être que je ne gagnerai pas le CHAN ou la prochaine CAN, j'aurai au moins deux terrains qui me permettront de jouer à Yopougon, à Abobo du matin au soir, qui me permettront de faire jouer l'Africa à Yopougon où je suis garanti que si l'Africa jouait à Yopougon, j'aurais plus de spectateurs qu'au Champroux, et si je fais jouer l'Asec Mimosas à Abobo, j'aurais plus de spectateurs qu'au Champroux ou au Parc des Sports. Voilà à quoi servent les projets. Vous pensez que moi je n'ai pas envie de gagner une coupe ? Quand je vois le résultat de notre équipe junior, je suis le premier malheureux, mais j'assume. Ce que vous dites-là, vous n'êtes pas le premier à me le dire. Pas plus tard qu'hier, j'ai reçu des messages qui disent que depuis que je suis-là, je n'ai rien gagné. Bon, c'est vrai que je n'ai rien gagné. Mais comme je ne suis pas venu pour être au football toute ma vie, mon mandat finit dans deux ans et je vais arrêter puisque je n'ai rien gagné. Et ceux qui vont venir après moi, je leur souhaite de gagner quelque chose. Peut-être que c'est moi qui apporte la poisse aux Ivoiriens. Mais les moyens que nous mettons aujourd'hui au niveau du football, vous savez, si quelqu'un me donne l'argent, c'est qu'il a confiance en moi. Et je mets au défi quiconque de me démontrer que c'est la présidence qui finance les compétitions ivoiriennes. Dans notre bilan annuel, la présidence n'intervient que pour le salaire des entraîneurs expatriés. Et tout ça, nous avons arrêté depuis pratiquement deux ans. Les salaires des expatriés sont pris directement sur nos sponsors. C'est ça ma fierté. C'est d'avoir rendu aujourd'hui le football aux Ivoiriens. Je dis bien pratiquement autonome. Si je me contentais seulement de mon championnat, de la formation des jeunes, du développement et de l'amélioration des entraîneurs, je n'aurais même pas eu de problèmes. Mais quand en même temps l'équipe nationale junior qu'on vient d'éliminer, il y a eu deux jours à Kigali, financés par qui ? Les Jeux Olympiques, parlons-en. C'est vrai que je n'ai pas eu de trophées, mais aujourd'hui, en Chine, on sait où est située la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas un trophée, mais ce que j'ai comme satisfaction, c'est de faire flotter mon drapeau pendant un mois aux J. O, ça n'a pas de prix. C'est comme le Mondial, ça dépend de l'humeur de certains journalistes. Quelquefois, on pense qu'on s'en est tiré à bon compte, quelquefois, c'est humiliant les résultats qu'on a eus au mondial. Mais là avec ce qu'on a vu, je ne vais pas m'asseoir tous les jours devant vous pour dire ça ne va pas. Mais le rang auquel nous avons mis la Côte d'Ivoire, moi, avant 2002, je n'ai pas vu un seul journal donner le rang de la Côte d'Ivoire, le classement de la Côte d'Ivoire FIFA. C'est depuis 2002, que lorsqu'on perd 1 point, c'est à la 1ère page de certains journaux. Si on n'avait pas mis le football à ce niveau, personne ne s'en serait préoccupé. Donc il y a quand même de petites satisfactions. Aujourd'hui, on joue bientôt les qualificatifs pour le Mondial, et nous étions tête de poule, ce n'est pas arrivé depuis un moment. Il y a quand même de petites satisfactions, même avec l'épisode des juniors face au Nigeria. C'est malheureux, car ce sont ces mêmes joueurs qui vont participer au CHAN. Si c'est pour venir me donner ce spectacle, alors que le gouvernement se saigne pour nous organiser cet évènement, je ne serai pas d'accord avec eux. Mais bon, moi je ne joue pas, je ne peux que prendre des sanctions, encourager les gens. On dépense beaucoup d'argent au niveau de la fédération. Le football féminin qui a joué les éliminatoires de la CAN cette année, nous n'avons rien reçu d'ailleurs, ça a été entièrement financé par la fédération. Les cadets, quand nous sommes allés au Ghana, aujourd'hui on me demande de faire le bilan financier. Aujourd'hui, on nous doit presque 400 millions. Mais nous demandons aux sponsors de nous aider, de nous donner les moyens pour nos équipes nationales, sinon, ce sont les joueurs qui vont en pâtir car c'est eux qu'on exhibe. Je dis bien 1,4 milliard. Nous allons bientôt faire l'Assemblée générale. Par rapport à la situation du football ivoirien, tout le monde a suivi les difficultés avant notre départ pour le Rwanda. Pour une fois, j'ai dû lever le ton pour dire que " s'il n'y a pas d'argent, on n'y va pas ". La somme qu'il fallait pour faire la première semaine au Burundi et la deuxième, au Rwanda, on ne l'a pas eue. Le jour même où l'équipe partait, comme d'habitude, nous avons fouillé dans nos caisses. Pour donner les moyens pour participer à cette compétition. Tout ça, on ne vient pas sur la place publique pour en parler. J'aimerais que celui qui arrive demain, ait beaucoup de moyens pour faire fonctionner la fédération. Mais ce n'est pas évident. C'est vrai, on va encore aller chercher une deuxième qualification historique, on va aller à la CAN, en Angola avec une équipe que tout le monde qualifie de meilleure équipe d'Afrique, mais moi, ça ne me convient pas parce que la meilleure équipe d'Afrique c'est celle qui a le premier rang au classement FIFA et qui a gagné la dernière CAN. C'est vrai qu'on a de très bons joueurs que n'importe quel entraîneur, n'importe quel pays, a envie d'avoir mais malheureusement, les résultats ne suivent pas forcément. La formation, depuis 2002, c'est la première fois que j'ai dit qu'on ne jouera pas le championnat des jeunes en 2008, parce que je veux voir un peu clair dans ce qui se passe, je ne peux pas accepter que dans notre pays, il y ait près de 600 centres de formations. Ce n'est pas possible, puisque lorsqu'on regarde l'équipe nationale, c'est peut-être trois ou quatre centres de formations qui sont représentés. Ça veut dire qu'il y a problème. Ceux qui sont partis à Kigali au Rwanda, il y a pratiquement 10 joueurs d'Asec. Tous les présidents ont été unanimes que ce n'est pas forcément la meilleure équipe qui est partie au Rwanda. A leur retour, nous allons nous asseoir avec les techniciens pour qu'ils justifient le choix des joueurs. Car, je n'interviens jamais dans le choix des joueurs. Cette année, nous allons reprendre la formation. Je ne peux pas accepter que tout le monde s'appelle "centres de formation", parce qu'il y a aussi des règles. Quand vous vous taxez de centres de formation, vous devez être centre de formation d'un club. Il y en a plein et on se rend compte que ce sont le plus souvent, des centres d'animation. Donc, on a besoin de mettre un peu d'ordre, d'objectivité dans les choix des athlètes qui vont nous représenter. Parce que ça aussi, c'est un problème. C'est pour cela que les athlètes se bagarrent pour arriver en équipe nationale. Parce qu'aujourd'hui pour avoir de l'importance, pour être transféré, il faut avoir joué en équipe nationale Junior, Senior ou Espoir. Il faut regarder un peu de ce côté-là. Il faut y mettre un peu de sérieux. Les 10 ans de 1990 à 2000 ne sont pas les années de 2000 à 2008. Je veux dire que dans cette période-là, nous avions 7 internationaux nigérians et ghanéens titulaires à l'Africa et titulaires aussi dans leur équipe nationale. Il y avait la même chose à l'Asec. Il y avait de la bonne graine. Les gens avaient les moyens pour recruter des joueurs. A cette époque, nous n'attendions pas de subvention de la Fédération. Savez-vous combien les D2 avaient quand j'arrivais ? En 1990-1991, les D2 avaient 75.000FCFA par an, les D1 ont commencé avec 750.000FCFa par an. Aujourd'hui nous sommes à 38 millions par an par club. J'ai été trésorier général de l'Asec pendant 2 ans. A cette époque, nous n'attendions pas la subvention de la Fédération. Avez-vous déjà entendu un dirigeant de club lever le ton pour dire que la subvention de la Fédération qu'on donne n'est pas suffisante ? Ce n'est plus du tout la même chose. On ne doit pas trop comparer des époques qui ne sont pas du tout pareilles. On a des moyens, c'est vrai. Mais ces moyens, nous les mettons au profit du football ivoirien…En 2005, j'ai décidé de ne plus me présenter si je ne gagne pas de trophée. Je vois déjà les titres de journaux après mon départ. La première coupe que nous avons eue alors que nous participions depuis. C'était encourageant pour ceux qui ont gagné, notamment les jeunes, mais également pour les dirigeants, les entraîneurs. C'est vrai que participer à un Mondial, au premier tour ou passer le deuxième tour, ce n'est pas la même chose. En 6 ans, j'ai envoyé la Côte d'Ivoire à plusieurs compétitions, Can Junior, Can cadets, Mondial Cadets, Mondial Junior, J. O, dans des conditions que nous savons. C'est vrai qu'on n'a pas eu les résultats escomptés mais au moins, la Côte d'Ivoire a eu l'honneur de participer à plusieurs compétitions importantes. J'ai toujours ma philosophie : je n'interviendrais pas sur le choix des athlètes, parce que ce sont des gens qui sont payés pour faire leur travail. Désolé de ne pas pouvoir vous donner de titres, mais je pense que d'ici 2011, on pourra sourire.
Eddy Péhé
Merci président de terminer sur cette note d'espoir. Permettez-moi de vous demander si l'organisation des compétitions internationales telles que le CHAN qui arrive est une course vers un déficit financier, alors que gagne la Côte d'ivoire à y aller ? Je voudrais également savoir qui s'occupe des infrastructures sportives en Côte d'Ivoire ? Enfin, Monsieur le président, y'a-t-il des problèmes entre la FIF et le ministère des Sports ? Vous avez dit qu'on vous doit encore 400 millions ! Qui est "on" ?
Je pensais avoir été clair tout à l'heure. Que gagne la Côte d'Ivoire à organiser une telle compétition ? Je pense qu'aujourd'hui, la Côte d'Ivoire, grâce à certaines compétitions, est connue dans beaucoup de pays où ce n'était pas le cas. Elle a une certaine ouverture internationale. Le Chan à divers niveaux, politique, des infrastructures, apporte un plus à la Côte d'Ivoire. Je pense qu'organiser une telle manifestation, dans un pays engagé dans un processus de sortie de crise, c'est important. Et la Côte d'Ivoire gagne gros à le faire. Politiquement donc, le pays gagne un plus. Qui construit les infrastructures sportives en Côte d'Ivoire ? Mais cher frère, ce n'est pas moi. C'est soit l'Etat, soit une municipalité. Je n'ai pas dit que les moyens qu'on me donne, je les utilise pour construire des infrastructures. J'ai dit que les moyens me permettent de développer le sport, notamment le football, parce que ces moyens me permettent d'avoir des arbitres, de faire des séminaires, organiser le football féminin…Le personnel de la FIF, quand j'arrivais, était à 20 agents, aujourd'hui, on paie plus de 40 personnes…
Ce n'est pas la fédération qui doit construire les stades, ni les entretenir, ni proposer leur construction. Mais comme c'est moi le premier utilisateur, on a quelquefois l'impression qu'il y a un conflit entre la fédération et le ministère. Je ne peux pas rester indifférent quand une infrastructure que je dois utiliser est en mauvais état. C'est tout sinon il n'y a pas de conflit ministère-fédération. Moi, je n'en connais pas. Seulement, j'ai mon franc-parler qui fait croire qu'il y a problème. Est-ce que vous m'avez vu un jour poser un acte qui est du ressort ou du domaine du ministre ? Si c'était le cas, il serait le premier à m'interpeller. On peut avoir des divergences d'approche. Que ce soit moi ou quelqu'un d'autre, il y en aura toujours. Moi-même, je suis au comité exécutif de la Fifa, vice-président de la commission des associations, c'est elle seule qui règle tous les différends dans les fédérations du monde entier. 98% des problèmes qu'on a dans le monde entier où nous sommes appelés à trancher au niveau de la commission de la Fifa, c'est toujours des ministres contre des présidents de fédération. Je n'ai pas dit "ministère", je dis "ministre". Cela veut dire qu'il y a un problème dans le monde entier au niveau de la cohabitation entre les fédérations et les ministères. Cela n'est donc pas particulier à la Côte d'Ivoire. Et je le dis, c'est peut-être mon franc-parler qui dérange. Un ministre de la Jeunesse, des sports et des loisirs dans certains pays même, on ajoute la culture, ne peut pas se comporter comme le président de la fédération de football parce que ce n'est non seulement la seule discipline, mais ce n'est même pas de son ressort, c'est tout. Mais à côté de cela, l'Etat a l'obligation d'assister les équipes nationales. Dans le monde entier, c'est ainsi. Donc, il n'y a pas de problème entre le ministre et moi. Quand je dis, par exemple, que s'il n'y a pas d'argent, l'équipe ne bouge pas, évidemment, vous trouvez toujours un petit malin à côté qui pense que le président de la Fif vient braver le ministre des Sports parce que c'est lui qui doit trouver les moyens. Je ne brave personne. Sachez que, un match, que ce soit en basket, en handball ou au rugby, quand c'est l'équipe nationale, il y a ce qu'on appelle la communication. Vous, fédération, vous dites : je vais au Rwanda, voilà mon budget. Dans ce budget, il y a les billets d'avion, la prime des joueurs,l'hébergement , les frais de mission de la délégation, tout ça, on liste .On fait le budget , on prépare la communication qu'on envoie au ministère des Sports, le ministre signe ; ça va au ministère des Affaires étrangères, il signe ; ensuite aux Finances, et après on achemine au Conseil des Ministres et après chez le secrétaire général du gouvernement qui fait une attestation, puis celui-ci l'envoie au Budget pour qu'on donne l'accord de financer et finalement au Trésor pour qu'on sorte l'argent. Pendant ce temps, la composition est finie. Alors quand tu arrives là-bas, on vous retourne la Communication pour vous demander de la refaire en tenant compte des dépenses réelles. Voyez-vous tout le temps qu'on perd ? Quelquefois si le ministre des Finances est gentil avec vous, avant même que ce long processus aboutisse, il peut vous avancer un peu d'argent pour vous permettre de partir. Dans 90% des cas, cela arrive rarement. Donc, en disant à l'Etat de financer une compétition, ce n'est pas me mettre en opposition avec le ministre des Sports. Voyez-vous un peu la nuance ? Certains petits malins utilisent cela pour faire croire que je suis en opposition avec le ministre. Or, quand je dis, s'il n'y pas d'argent, l'équipe ne va pas, que ce soit vous ou Marc ou De Bouaffo ou les autres, cela est une réalité. Imaginez-vous un instant si l'équipe junior n'était pas partie au Rwanda, pensiez-vous qu'on parlerait de ministre ? A Youpougon, à Abobo ou à Tengrela, on allait demander la démission de Jacques Anouma. Dans une telle situation, c'est moi qu'on insulte tous les jours. Voici pourquoi, je prends toujours mes responsabilités. Je fais des choix, des propositions qui concernent le football parce que c'est mon département. Même dans le choix de l'entraîneur, prenons le cas du Togo où c'est le ministère qui est en train de recruter les entraîneurs. Avez-vous vu cela dans un pays développé ? Mais comme il y avait une crise au niveau de la fédération togolaise, le ministère a commencé. Qu'est-ce qui prouve que le choix du ministère sera celui de la fédération qui vient d'être mis en place ? Le ministère ou le gouvernement pourrait dire, comme c'est nous qui payons l'entraîneur, on veut avoir un droit de regard. Si les ministres raisonnent de la sorte, on ne s'en sortira jamais. Parce que si le ministère du Sport participe au choix de l'entraîneur, s'il y a échec, on ne demandera pas la démission seule du président de la fédération, mais aussi celle du ministre. Et dans mon cas, comme je veux que ce soit la fédération de football qui gère le football, quand il y aura échec, Jacques Anouma rend le tablier et s'en va. C'est cela que beaucoup n'ont pas compris. Quand je dis que je démissionne si…, ce n'est pas parce que je lance un défi aux gens, je pense que c'est de ma responsabilité. Si je vous dis, mon objectif principal c'est la coupe du monde 2010, si on y arrive, je pense avoir atteint mon objectif et je serai heureux. Si on n'y arrive pas, je serai le premier à dire aux Ivoiriens, je vous ai promis cela, mais ça n'a pas marché, excusez-moi je m'en vais. Ce n'est pas un acte de défiance, c'est normal. Quand vous échouez, ayez le courage de dire, j'ai échoué je m'en vais. C'est peut-être les autres qui diront, tu n'as pas échoué, parce que ce n'est pas ta faute. Tout ceci pour vous garantir que je n'ai pas de problème personnel avec Banzio. Je pense qu'il y a une collaboration intelligente entre nous. Mais ce sont nos actes qui sont exploités par d'autres personnes à des fins telles qu'ils le veulent. Moi, je ne rentre pas dans ces conflits-là. La preuve, j'ai demandé au ministre pour que tous les travaux des stades qu'on fait pour le Chan, soient sous notre responsabilité. Parce que si cela échoue, je ne veux pas que ce soit lui le ministre qui échoue. On doit dire M. Anouma, vous avez échoué et la tutelle doit être au-dessus.
En ce qui concerne le bilan des préparatifs, à la date d'aujourd'hui, je peux dire, après quelques coups de gueule, que les choses vont prendre une autre tournure et on devrait pouvoir respecter les échéances. L'essentiel sera fait parce que l'Etat joue sa participation. Je peux vous assurer que ce n'est pas par manque de moyen que les travaux n'avancent pas. Jusqu' à la période de maintenant, ce que nous avons demandé, nous l'avons obtenu. Le problème se situait au niveau de l'effectif des employés. Nous avons demandé aux entrepreneurs de multiplier les effectifs en travaillant nuit et jour. Je veille personnellement chaque jour en allant sur le chantier et en participant aux réunions de chantiers. Je peux donc vous rassurer que, nous sommes en train de faire tout ce qu'il y a lieu pour que la Côte d'Ivoire respecte ses engagements et n'aie pas honte. Que ce soit le Bnetd, le ministère des Sports, nous-même et les entrepreneurs, avons pris tous les engagements pour que la Côte d'Ivoire n'aie pas honte et nous n'aurons pas honte parce que moi-même je n'aime pas la honte. On fera tout pour que les choses marchent. Déjà, je peux vous assurer que les pelouses que j'ai visitées à Bouaké et à Abidjan, selon moi, il y a de quoi à être optimiste. Maintenant, il faudra attendre comme je l'ai dit aux journalistes la dernière fois, j'attends de voir les premiers tacles sur la pelouse pour mesurer la qualité des travaux. Car il nous aurait fallu dix mois ou un an pour planter le gazon. Nous n'avons eu que 4 mois. Comme dit l'adage, la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a. Il y a aussi la responsabilité de l'entrepreneur qui est engagée. Si ça ne marche pas c'est Jacques Anouma mais je ne serai pas le seul, l'entrepreneur qui a pris l'engagement de faire sera responsable et toute la Côte d'Ivoire saura qui est bon ou mauvais. Chacun est donc mis devant ses responsabilités.
Est-ce par intuition que le président de la Fif a négocié l'organisation du Chan pour Février 2009 sachant que les élections devraient se tenir le 30 novembre ?
Non, pas du tout. Vous savez, au moment où on nous donnait le Chan, les élections étaient prévues pour le 30 juin, après on est passé au 30 novembre. Donc pour moi, c'était la cerise sur le gâteau. C'est-à-dire on sort des élections, on a un nouveau président, tout le monde est réconcilié et puis comme le football est toujours ce facteur de mobilisation, ce sera vraiement la cerise sur le gâteau. En tout cas, il n'y avait pas de calcul. Vous savez, les compétitions de la Caf se programment pour janvier ou février. On aurait pu dire qu'on n'organise pas. A la vérité, à un moment on s'est posé la question mais le bon sens a voulu qu'on respecte cet engagement pris devant la communauté internationale. C'est en cela que je remercie le Chef de l'Etat d'avoir affirmé que la Côte d'Ivoire a pris un engagement et qu'il faut le tenir. Cela aurait été bien que ce soit après les élections malheureusement cela n'a pas été le cas. Cela ne doit pas gâcher la fête.
Propos recueillis par la Rédaction
Photo olga ottro