Une équipe divisée. C’est le visage que présente en ce moment le Conseil municipal d’Adjamé. A l’origine de la pomme de discorde, la résidence des Maires. Aujourd’hui, ce patrimoine n’appartient plus à la commune. Il a été rétrocédé au District d’Abidjan qui l’a vendu à son tour à un promoteur M. Zaarour Ymad. Mais, certains conseillers municipaux accusent le maire Youssouf Sylla de l’avoir « vendu sans le consentement du Conseil ». Une version que corroborent trois de ses adjoints. Dans le souci de l’équilibre de l’information, nous les avons rencontrés le lundi 26 janvier dernier à la mairie. Pour ces derniers, le maire Youssouf Sylla n’a informé le Conseil qu’au moment où l’opération était déjà consommée. Aux dires de M. Inza Fofana, 2e adjoint au maire, la loi de 1958 sur laquelle s’appuie le maire, a été abrogée par la loi n° 80-1182 du 17 octobre 1980 portant statut de la ville d’Abidjan. Cette loi en son article 27 stipule : « les meubles et immeubles appartenant au domaine de la ville d’Abidjan et se trouvant dans le ressort d’une commune sont affectés en priorité à celle-ci dans la mesure où ils sont nécessaires à son fonctionnement. » Entre-temps, le Gouverneur du District d’Abidjan avait exprimé le désir de récupérer le bâtiment pour y installer un contingent de police. C’est pourquoi, par la délibération n° 28/MAD/SG du 28 mai 2003, le Conseil municipal d’Adjamé a érigé les locaux en une Direction de la police municipale. Ce nouveau statut a été signifié par l’ancien ministre de l’Intérieur Paul Yao N’Dré qui a tranché la question, selon lui, en faveur de la municipalité d’Adjamé en se fondant sur l’article 27 de la loi n° 80-1182 du 17 octobre 1980. A ce sujet, un courrier, en réponse aux velléités hégémoniques du Gouverneur, lui a été adressé le 12 octobre 2004. Puis, plus rien ne s’est produit jusqu'au 25 février 2005 où, selon M. Farikou Soumahoro, le 3e adjoint, le maire écrit au promoteur , M. Zaarour Ymad , pour l’informer qu’il a fait droit à son désir de construire un centre commercial. M. Zaarour adresse à son tour trois jours après un courrier au Gouverneur pour lui soumettre son projet de construction. Pour M. Farikou Soumahoro, ces échanges de courriers sont la preuve d’une complicité avérée entre le maire Youssouf Soumahoro, le Gouverneur Pierre Amondji et l’acquéreur. Il fonde ses accusations sur le fait que le maire avait soutenu auparavant ne pas être informé des transactions entre le Gouverneur du District et le promoteur. De plus, les adjoints au maire et certains membres du conseil que nous avons rencontrés, dénoncent le fait que la résidence des maires ait été vendue à un opérateur privé et non affectée à un service annexe du District. Pour eux donc, il ne s’agit pas d’une affaire politique ni de succession comme veut faire croire le maire. Mais, d’un problème de mauvaise gestion.
Pour rappel, indiquons que le premier magistrat de la commune la plus commerciale du District d’Abidjan s’est expliqué à son tour dans nos colonnes. Dans une interview qu’il nous a accordée, le maire de la commune d’Adjamé, pour justifier la rétrocession au District d’Abidjan, a dit s’être appuyé sur une loi de 1958. Cette disposition légale confère un droit de propriété sur la résidence des Maires à la ville d’Abidjan avec en prime le titre de propriété numéro 2872. Le maire Youssouf Sylla a expliqué avoir cédé, après plusieurs tentatives de négociations et de conciliations, pour éviter l’humiliation et respecter la loi. Il a ajouté en outre avoir informé le conseil municipal régulièrement sur l’évolution du dossier.
Jean-Claude Coulibaly
Pour rappel, indiquons que le premier magistrat de la commune la plus commerciale du District d’Abidjan s’est expliqué à son tour dans nos colonnes. Dans une interview qu’il nous a accordée, le maire de la commune d’Adjamé, pour justifier la rétrocession au District d’Abidjan, a dit s’être appuyé sur une loi de 1958. Cette disposition légale confère un droit de propriété sur la résidence des Maires à la ville d’Abidjan avec en prime le titre de propriété numéro 2872. Le maire Youssouf Sylla a expliqué avoir cédé, après plusieurs tentatives de négociations et de conciliations, pour éviter l’humiliation et respecter la loi. Il a ajouté en outre avoir informé le conseil municipal régulièrement sur l’évolution du dossier.
Jean-Claude Coulibaly