L'affaire Gnagbé Gragbé a défrayé la chronique dans ce pays. Nous autres jeunes regardions de très loin les discordes qui divisaient nos politiciens parce que nous n'avions pas les détails de cette histoire qui a empoisonné la jeune vie de notre nation. Mais à lire la loi organique de l'Etat d'Eburnie et l'appel de Gragbé Gnagbé aux tribus dudit Etat, on a froid dans le dos. C'est un appel non maquillé à la sédition, à la haine tribale, au meurtre, à l'apocalypse.
Lorsqu'un individu sensé, chantre de la démocratie, qui évoque toujours le nom de Dieu soutient une telle aventure et s'en réclame même l'héritier, nous ne pouvons que souscrire à l'idée du " Nouveau Réveil " qui est de faire le bilan de santé de chaque leader en Côte-d'Ivoire. Quelqu'un qui est en bonne santé, en effet, ne peut magnifier un homme qui a dit ceci : " il faut se battre maintenant avec tous le moyens, dussions nous y mettre le prix en hommes et en sang. Le sang parle mieux aux masses, car c'est le vrai langage de la politique. Ecrasons pour toujours ces assassins et ces escrocs du PDCI. Frappez fort, cognez fort ". Nous cernons mieux aujourd'hui l'âme de notre président. Non ! Baoulés, n'allez plus au Palais présidentiel, le chef de l’Etat y a fait son quartier général. Il n'a besoin que de vos voix pour mieux vous oppresser, pour mieux vous " frapper ", ainsi que le lui a commandé son devancier. On sait avec quelles célérité et dextérité il a fait libérer Daloa. Quel est le sort de Bouaké, Sakassou, Béoumi… ? Pour lui, les rebelles se sont installés là parce que vous l'avez voulu. En un mot, vous êtes pro-rebelles. Pour vous narguer, il vous fait convoyer intempestivement soit à Mama, soit au Palais pour aller lui faire allégeance en échange pour la plupart d'un billet de 1000f . Quel est cet amour soudain pour vous ? Quelle est cette gestion tribale du pays où on reçoit telle ethnie le jour, telle autre la nuit? Vraisemblablement la haine viscérale que Laurent voue au PDCI vient du fait que ce parti ait réussi à mater sa rébellion dans les années 1970 là où il a échoué face à des dozos enragés. Gbagbo ne digère pas le Général Ouassenan, parce que ce jeune capitaine d'alors revenant de France, a récité magistralement ses cours en traquant efficacement les séditieux et leur chef Gnagbé Gragbé. Il n'a pas eu besoin de couper l'eau et l'électricité sur les populations du Guébié pendant deux semaines. Il n'a pas recouru à des MI-24 ou Sukkhoi pour ramener l'ordre dans le Guébié. C'était bien l'époque " où on chantait la paix au lieu de la construire ". En ce temps là, le PDCI a réussi quand même à infliger un revers à Gragbé et ses disciples.
Gbagbo aurait-il accepté que Soro Guillaume décrétât une république dans les zones CNO bien qu'il contrôlait les 60% du territoire ? Nous nous rappelons la parade des refondateurs et des " jeunes patriotes " forcenés à Abidjan lorsque ces rebelles ont été nommés simples ministres après Marcoussis. Pourquoi Gbagbo voulait donc que le PDCI caresse dans le sens du poil un monsieur qui avait décrété un Etat avec tous ses attributs ? Et aujourd'hui le bourreau est devenu la victime grâce au génie de Laurent Gbagbo : " peuples du Guébié, séchez vos larmes (…) je ne suis que l'héritier. Quand tu viens en fin de liste, tu as au moins l'avantage de voir pourquoi, et comment tes prédécesseurs ont échoué… ". L'héritier de Gnagbé Gragbé sait donc pourquoi la rébellion de 1970 n'a pas marché. On ne peut rien espérer d'un chef dont l'ambiguïté est sans pareil. Tantôt, il est démocrate, foncièrement opposé aux coup-d'Etats, tantôt il les trouve " républicains ".Les jours pairs il est héritier de Gnagbé Gragbé, les jours impairs, il est l'héritier d'Houphouët Boigny, ennemi juré de Gnagbé Gragbé.
Voici le portrait du chef des Ivoiriens. Nous avons eu le niveau que nous méritons avec chaque chef. Sous l'ère des présidents du PDCI, nous étions sur un piédestal envié en Afrique et nous avions l'estime du monde entier. Sous l'empire de Gbagbo, nous luttons pour être dans l'initiative " PPTE ". On a faim mais on ne peut pas marcher pour revendiquer cela sinon il va nous " cogner très fort ". Votre sang ne l'effraie pas. Il nous fait vivre le supplice mais gare à celui qui bronche ! Jusqu'à quand serons-nous des " zombies " ? C'est Gnagbé Kragbé qui nous interroge fiers ivoiriens: " Qui êtes-vous ? Des hommes ou des animaux pour trembler tant de peur ? "
Marckh Mankou
Lorsqu'un individu sensé, chantre de la démocratie, qui évoque toujours le nom de Dieu soutient une telle aventure et s'en réclame même l'héritier, nous ne pouvons que souscrire à l'idée du " Nouveau Réveil " qui est de faire le bilan de santé de chaque leader en Côte-d'Ivoire. Quelqu'un qui est en bonne santé, en effet, ne peut magnifier un homme qui a dit ceci : " il faut se battre maintenant avec tous le moyens, dussions nous y mettre le prix en hommes et en sang. Le sang parle mieux aux masses, car c'est le vrai langage de la politique. Ecrasons pour toujours ces assassins et ces escrocs du PDCI. Frappez fort, cognez fort ". Nous cernons mieux aujourd'hui l'âme de notre président. Non ! Baoulés, n'allez plus au Palais présidentiel, le chef de l’Etat y a fait son quartier général. Il n'a besoin que de vos voix pour mieux vous oppresser, pour mieux vous " frapper ", ainsi que le lui a commandé son devancier. On sait avec quelles célérité et dextérité il a fait libérer Daloa. Quel est le sort de Bouaké, Sakassou, Béoumi… ? Pour lui, les rebelles se sont installés là parce que vous l'avez voulu. En un mot, vous êtes pro-rebelles. Pour vous narguer, il vous fait convoyer intempestivement soit à Mama, soit au Palais pour aller lui faire allégeance en échange pour la plupart d'un billet de 1000f . Quel est cet amour soudain pour vous ? Quelle est cette gestion tribale du pays où on reçoit telle ethnie le jour, telle autre la nuit? Vraisemblablement la haine viscérale que Laurent voue au PDCI vient du fait que ce parti ait réussi à mater sa rébellion dans les années 1970 là où il a échoué face à des dozos enragés. Gbagbo ne digère pas le Général Ouassenan, parce que ce jeune capitaine d'alors revenant de France, a récité magistralement ses cours en traquant efficacement les séditieux et leur chef Gnagbé Gragbé. Il n'a pas eu besoin de couper l'eau et l'électricité sur les populations du Guébié pendant deux semaines. Il n'a pas recouru à des MI-24 ou Sukkhoi pour ramener l'ordre dans le Guébié. C'était bien l'époque " où on chantait la paix au lieu de la construire ". En ce temps là, le PDCI a réussi quand même à infliger un revers à Gragbé et ses disciples.
Gbagbo aurait-il accepté que Soro Guillaume décrétât une république dans les zones CNO bien qu'il contrôlait les 60% du territoire ? Nous nous rappelons la parade des refondateurs et des " jeunes patriotes " forcenés à Abidjan lorsque ces rebelles ont été nommés simples ministres après Marcoussis. Pourquoi Gbagbo voulait donc que le PDCI caresse dans le sens du poil un monsieur qui avait décrété un Etat avec tous ses attributs ? Et aujourd'hui le bourreau est devenu la victime grâce au génie de Laurent Gbagbo : " peuples du Guébié, séchez vos larmes (…) je ne suis que l'héritier. Quand tu viens en fin de liste, tu as au moins l'avantage de voir pourquoi, et comment tes prédécesseurs ont échoué… ". L'héritier de Gnagbé Gragbé sait donc pourquoi la rébellion de 1970 n'a pas marché. On ne peut rien espérer d'un chef dont l'ambiguïté est sans pareil. Tantôt, il est démocrate, foncièrement opposé aux coup-d'Etats, tantôt il les trouve " républicains ".Les jours pairs il est héritier de Gnagbé Gragbé, les jours impairs, il est l'héritier d'Houphouët Boigny, ennemi juré de Gnagbé Gragbé.
Voici le portrait du chef des Ivoiriens. Nous avons eu le niveau que nous méritons avec chaque chef. Sous l'ère des présidents du PDCI, nous étions sur un piédestal envié en Afrique et nous avions l'estime du monde entier. Sous l'empire de Gbagbo, nous luttons pour être dans l'initiative " PPTE ". On a faim mais on ne peut pas marcher pour revendiquer cela sinon il va nous " cogner très fort ". Votre sang ne l'effraie pas. Il nous fait vivre le supplice mais gare à celui qui bronche ! Jusqu'à quand serons-nous des " zombies " ? C'est Gnagbé Kragbé qui nous interroge fiers ivoiriens: " Qui êtes-vous ? Des hommes ou des animaux pour trembler tant de peur ? "
Marckh Mankou