Impératifs budgétaires et évolutions géostratégiques obligent, la France annonce le désengagement partiel de ses forces militaires à l'étranger, notamment en Côte d'Ivoire et au Liban. Plus de 13.000 soldats français sont engagés dans des opérations extérieures (les "Opex"), dont près de 3.000 au Tchad et en République centrafricaine voisine, 2.800 en Afghanistan, 2.000 en Côte d'Ivoire, 1.850 au Liban et 1.800 au Kosovo. Le coût de ces Opex s'est élevé à près de 860 millions d'euros en 2008, alors qu'une enveloppe de 475 millions d'euros avait été inscrite au budget. "Ces interventions ont un coût croissant - coût humain et coût financier. Leur éloignement grandissant renchérit leur soutien logistique", a expliqué le Premier ministre, François Fillon, lors du débat à l'Assemblée sur la prolongation de cinq opérations extérieures françaises. Il s'agit d'une première institutionnelle consécutive à la révision de la Constitution de juillet 2008 qui impose désormais au gouvernement d'informer le Parlement des interventions militaires à l'étranger - dans les trois jours suivant le début de l'opération - et de leur prolongation si elles dépassent quatre mois. Les députés français devaient donner leur feu vert à la prolongation des opérations au Liban, en Côte d'Ivoire, au Kosovo, au Tchad et en République centrafricaine. Les élus socialistes, engagés dans une guérilla parlementaire contre le gouvernement, ont décidé de boycotter le scrutin. Ces cinq missions regroupent actuellement 95% des soldats français déployés à l'étranger. Les opérations libanaise et ivoirienne vont être revues à la baisse.
"Dans tous les cas, notre engagement militaire doit être la contrepartie d'un engagement politique actif, susceptible de tirer de l'impasse les pays concernés", a souligné François Fillon, réaffirmant la seule légitimité de l'Onu pour tout recours à la force, hors légitime défense. Ainsi les effectifs de "Licorne", opération entamée à l'automne 2002 en Côte d'Ivoire, seront réduits de 1.800 à 900 d'ici à l'été. "Les enjeux sécuritaires ont perdu de leur intensité et l'attente d'échéances électorales toujours incertaines ne justifie plus le maintien de notre dispositif militaire en l'état", a expliqué le chef du gouvernement. Les 200 soldats français déployés dans le cadre de l'opération de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) rentreront en France cette année. Au Liban, les deux navires de guerre français engagés dans les opérations maritimes de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) "seront bientôt dirigés vers d'autres missions". La France maintient ses forces terrestres sur le territoire libanais dans le cadre de la Finul renforcée. "Le rôle stabilisateur" de la présence française "ne se dément pas".
Reuters
"Dans tous les cas, notre engagement militaire doit être la contrepartie d'un engagement politique actif, susceptible de tirer de l'impasse les pays concernés", a souligné François Fillon, réaffirmant la seule légitimité de l'Onu pour tout recours à la force, hors légitime défense. Ainsi les effectifs de "Licorne", opération entamée à l'automne 2002 en Côte d'Ivoire, seront réduits de 1.800 à 900 d'ici à l'été. "Les enjeux sécuritaires ont perdu de leur intensité et l'attente d'échéances électorales toujours incertaines ne justifie plus le maintien de notre dispositif militaire en l'état", a expliqué le chef du gouvernement. Les 200 soldats français déployés dans le cadre de l'opération de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) rentreront en France cette année. Au Liban, les deux navires de guerre français engagés dans les opérations maritimes de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) "seront bientôt dirigés vers d'autres missions". La France maintient ses forces terrestres sur le territoire libanais dans le cadre de la Finul renforcée. "Le rôle stabilisateur" de la présence française "ne se dément pas".
Reuters