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Politique Publié le jeudi 29 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Kouadio Konan Bertin dit KKB (Président national de la JPDCI) : "La JPDCI est au travail. Je ne réponds pas aux tracts"

Le président national de la jeunesse du PDCI-RDA, Kouadio Konan Bertin, KKB, ne banalise pas le travail abattu, depuis qu'il est à la tête de cette structure de son parti. Face aux nombreuses critiques formulées contre sa gestion suite au document à nous transmis par un groupe de jeunes du PDCI, nous avons invité le président national de la JPDCI à réagir. KKB déclare avancer sur la voie normale pour aider le candidat du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, à revenir au pouvoir d'Etat. A la présidentielle prochaine en Côte d'Ivoire. Interview d’un KKB très amer.


M. le président, depuis quelques temps, vous êtes l'objet de beaucoup d'attaques au niveau de la JPDCI. Qu'est-ce qui se passe réellement au niveau de votre bureau ?

Merci. Je constate comme vous que depuis quelques temps, des groupuscules de jeunes gens parcourent les rédactions des journaux pour tenter de me salir, de me vilipender. Je constate en même temps que vous la situation. Mais, que voulez-vous que je dise? Je suis un soldat. Je veux faire de la politique. Si je ne voulais pas qu'on parle de moi, en mal comme en bien, je ne me mettrai pas au-devant de la scène publique. Cela fait quand même un moment que je suis là. Depuis le coup d'Etat de 1999, je crois que chacun de nous sait, au PDCI-RDA ce que nous avons apporté. Et c'est la 1ère fois qu'au PDCI-RDA, un bureau politique se réunit pour reconduire le mandat d'un président des jeunes. Sinon le PDCI depuis la JRDACI est habitué à dissoudre ses mouvements de jeunesse. C'est la première fois que le Bureau politique du PDCI se réunit et décide de reconduire un bureau après l'avoir félicité. Donc ce n'est pas dans les tracts que j'ai fait mon bilan. Ce n'est pas dans les journaux des autres que j'ai fait mon bilan. Mon bilan, c'est la tête de la JPDCI, c'est auprès des militants du PDCI, c'est auprès de la direction du parti. Pour l'instant, je ne me plains pas.


Ce n'est ni dans les journaux, ni dans les tracts que vous faites votre bilan, mais il n'y a jamais de fumée sans feu comme on le dit. Est-ce à dire que vous n'avez rien à vous reprocher ? Est-ce que la JPDCI fonctionne comme vous le voulez ? Vous, la jeunesse du PDCI et vos proches collaborateurs?

Mais, la jeunesse du PDCI fonctionne. Je pars ce week-end à Abengourou à l'invitation des jeunes de cette localité, aussi bien à Sankadiokro qu'à Amélékia. J'anime deux (2) meetings. Un le samedi, et l'autre dimanche. Dès mon retour, je convoquerai tout mon bureau et vous allez aviser. Je n'ai pas à répondre aux maux par les mots. Dès mon retour, je convoquerai tout mon bureau et nous serons tous là pour aviser.


Ceux qui vous reprochent des choses vous taxent d'avoir tué la JPDCI, d'avoir mené une politique dans laquelle vous êtes tout seul au centre, vous avez écarté les autres. Qu'est-ce que vous répondez à tous ceux-là. Qu'est-ce que cela veut dire écarter les autres ? De multiples noms, des noms bien connus de votre bureau qui aujourd'hui ne sont plus avec vous. Vous semblez esseulé, enfin c'est ce qu'ils vous reprochent. Et votre politique également a inspiré d'autres personnes à créer des associations telles que "le Forum" et autres. Concrètement, ce sont des faits qui disent que cela ne marche pas comme il se doit.

N'ayons pas la mémoire courte. Vous vous souvenez au moins des conditions dans lesquelles "le Forum" est né. Vous pouvez faire l'état des lieux de la naissance du "Forum". Savez-vous qui sont ceux qui ont présidé la naissance du Forum ? C'est à moi que vous voulez imputer cela ? N'ayons pas la mémoire courte ! J'imagine bien que les gens veulent me faire parler. Je ne suis pas venu là pour parler. J'ai un seul objectif. Comment aider Bédié à revenir au pouvoir. Si je dois parler c'est face à Laurent Gbagbo. Mais personne ne m'induira en erreur.


On dit que votre façon de procéder ne peut pas aider le Président Bédié à revenir au pouvoir. Et qu'au PDCI, vous qui êtes de fer de lance, vous n'êtes pas sur terrain comme il se doit. Alors aujourd'hui on voit en face beaucoup de propos qui viennent de la galaxie patriotique par exemple et bien d'autres jeunes. Alors concrètement, pourquoi tous ces bruits ? On dit même que la JPDCI s'est embourgeoisée?

Croyez-vous à tout cela ? M. Parfait Tadjau, c'est à vous que je pose la question ! Pouvez-vous me dire que la JPDCI n'est pas sur le terrain ? Y-a-t-il en Côte d'Ivoire un seul parti, une jeunesse de parti politique qui occupe plus le terrain que la JPDCI ? Pouvez-vous me dire cela ?


On reproche par rapport à l'identification, d'avoir été absent sur le terrain. Aucune action.
Quelles actions les gens auraient voulu que je mène ?


Il n'y a pas eu de préparation de l'opinion ?

Quelle préparation ? Mais vous voulez faire du mimétisme. Parce que Blé Goudé a habillé des jeunes gens à la télévision que les gens ont vu, des jeunes gens tombent en transe ! Mais attendez, nous sommes une structure spécialisée. Et j'ai passé deux (2) années durant à mettre des structures solides et fiables sur le terrain. Allez-y dans toutes les communes, dans toutes les délégations, les coordonnateurs de la JPDCI sont en rapport avec les délégués qui sont sur le terrain et ils travaillent. Qu'est-ce que les gens auraient voulu que je fasse ? Vous allez à Yopougon I, vous avez un coordonnateur, qui s'occupe de l'identification avec son délégué. Vous allez à Yopougon Toit-rouge, il y a un coordonnateur. Vous allez à Port-Bouët, à Mankono, vous allez partout, vous trouverez un coordinateur de la JPDCI. Quand M. Bédié tourne, vous félicitez la JPDCI tous les jours. Vrai ou faux ? Bédié était récemment à Kouassikouassikro. Dans vos propres journaux, vous avez félicité la JPDCI. C'est ma tête que vous voulez ? C'est ma tête que vous voulez ? Mais nous sommes en train de répondre aux gens. Ou bien, c'est ma tête que vous voulez. Mais je ne vous comprends plus. A longueur de journée dans "Le Nouveau Réveil" vous vous mettez à féliciter la JPDCI. La JPDCI, c'est qui ?


On vous reproche aussi de n'avoir pas installé les JPDCI locales au niveau des zones centre, nord, ouest (CNO). Qu'est-ce que vous répondez ?

Est-ce que vous savez qu'aujourd'hui, le PDCI lui-même continue de faire des délégués ? Vous avez vu dans vos journaux ici le président Bédé signer des décrets de nomination des délégués. Vous savez que c'est seulement avant-hier que dans vos propres journaux que le délégué de M'Bahiakro a renouvelé les sections du parti en zone CNO dans sa délégation. C'est quand ils ont fini de renouveler que moi je vais y rattacher une JPDCI. Le savez-vous au moins ? Qu'est-ce que les gens veulent que je fasse ? Ils me demandent l'impossible.


C'est vos camarades qui vous le demandent

C'est vrai que j'ai posé le problème au président du parti quant à la présence de la JPDCI sur le terrain en zone CNO. Evidemment, le PDCI fait la politique de ses moyens. Jusqu'à présent, nous n'avons pas été autorisé, dans un cadre formel, pour aller au nord. Mais les jeunes au nord existent. Je suis en rapport avec les jeunes toujours. Donnez-moi un seul nom dans le parti. Dans le parti lui-même, le président Bédié n'a pas encore mis les pieds au Nord. Le secrétaire général du PDCI n'a pas encore mis les pieds au Nord.


Il était à Korhogo

Oui, d'accord ! Mais moi, je suis allé à Bouaké, à Katiola, j'ai été jusqu'à Fronan, j'ai été à Dabakala. Il n'y a pas une seule ville dans la région de Bouaké qui ne m'a pas vu. Je repars encore à Bouaké pour un travail définitif.


Donc, le président des jeunes est au travail ?

Le président des jeunes est au travail ! Je suis surpris. Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de rage. Mais enfin ! Ce sont des propos, des accusations non fondées.


Peut-on revenir à l'unité autour de vous. Il y a des membres influents de votre bureau qu'on ne voit plus à vos côtés. Qu'est-ce qui explique tout cela ?
Des membres du bureau qu'on ne voit plus ?…


Il y a l'un de vos collaborateurs, notamment Doua Goré qui a fait récemment une sortie dans “Le Nouveau Réveil”. Il a mis le doigt sur l'inactivité au sein de la JPDCI. Cela ne vous interpelle-t-il pas ?

Doua Goré est vice-président chargé de la formation. Nous sommes en démocratie. Il a émis un point de vue. Je vous dis, je ne peux pas nommer des amis dans un bureau et les juger sur la place publique. Ce n'est pas à moi de les juger sur la place publique. Je pars en voyage, je vais à Abengourou, nous reviendrons, nous allons nous retrouver. Si tel est qu'il y a des choses à se dire dans ce bureau, on va écouter ensemble.

Avez-vous l'assurance que vos amis seront présents à votre convocation?

S'ils sont membres du bureau, ils seront là. Je n'en doute pas du tout puisque nous sommes tout le temps en rapport.


Vous avez donc de bons rapports ?

La dernière fois où on a fait la présentation des vœux, j'ai tenu une réunion. Doua Goré était assis à ma droite, Kamagaté à ma gauche. Simone Ayeri était assise à mes côtés. Qu'est-ce que les gens ont ?


Ils vous reprochent des choses au point où ils font des sorties dans les journaux ?

Il n'y a pas eu des sorties, il y en a eu une seule. Doua Goré a fait une sortie.


Une sortie d'importance, il faut le dire.

C'est vous qui accordez une importance à cette sortie.


Hormis Doua Goré, il y a d'autres membres de votre bureau qu'on ne voit plus à vos côtés.
Mais non ! Je dois reconnaître quand même que nous avons entamé ce combat depuis 2 mois. Je sais que les occupations des uns et des autres sont telles tout le monde ne peut pas être disponible au même moment. Le secrétariat général du parti lui-même, allez-y demander si tout le monde vient aux réunions comme au début. Non ! Je peux vous assurer, je n'ai aucun problème avec mes amis.


Les signataires de la déclaration demandent votre démission. Ils demandent un nouveau bureau. Quel est votre avis ?

C'est par respect pour vous que je vais parler de cela. Mais je n'ai pas à répondre aux tracts. Ma responsabilité est engagée dans ça parce que tant qu'on n'aura pas réuni la formation politique et qu'on est responsable, on est toujours mis en cause de tout ce qui se passe. Mais là, ils font étalage de leur inculture politique. Vous avez-vous-même rendu compte des assises du Bureau politique qui ont décidé qu'aucun congrès ne se tienne au parti jusqu'à la fin de toutes les élections générales. Ce n'est pas une faveur qui m'a été faite. Le PDCI-RDA, en âme et conscience, en toute lucidité, en parti responsable, a décidé qu'on ne parle pas de congrès au sein du parti. Cela est valable pour la JPDCI, pour l'UFPDCI, pour le parti lui-même jusqu'à la fin des élections générales. Mais il ne m'appartient pas de juger les autres structures du parti. Entre nous, pourquoi c'est autour de moi que les gens font beaucoup de bruits ? Je suis à m'interroger. Mais ils perdent leur temps. Parce qu'on ne m'apprend pas à moi KKB à faire la grimace. Je sais où tout cela se conçoit. Je connais les objectifs, les animateurs. Je sais où on veut m'amener, mais je ne tomberai pas dans leur jeu.


Pouvez-vous être beaucoup plus clair ?

S'ils sont plus responsables, qu'ils s'attaquent au président du parti


A qui faites-vous allusion ?

Je ne peux pas savoir. Ce sont des lâches qui manipulent les jeunes gens qui n'ont aucune formation. Ils alimentent les rédactions tous les jours avec les tracts de ce genre. Vous voulez que je m'occupe de cela ?


Qui combat KKB ?

Pour l'instant, ce que je sais, c'est que j'ai pris le pari de défendre le président Bédié jusqu'au bout. Tant que je n'ai pas fini cela, je ne regarde ni à gauche, ni à droite. Moi j'avance. Mais le moment venu, on verra bien.


Voulez-vous dire donc que la JPDCI n'a pas de problème dans son combat pour le retour du président Bédié au pouvoir ?

Non ! La JPDCI n'a pas de problème.


Est-elle bien organisée ?

Allez à Koumassi, à Marcory, interrogez les jeunes. Allez à Port-Bouët, dans toutes les communes, passez outre moi pour vous assurer de la santé de la JPDCI. Pensez-vous que la JPDCI se limite à 70 jeunes ? Vous pensez que la santé de la JPDCI se mesure à la maison du parti ? Vous étiez récemment à la tournée du président Bédié. Vous avez vu comment les jeunes se sont bien comportés, admirablement à Bassam, à Bonoua à la surprise générale. A Tiapoum, partout, à Aboisso. Pensez-vous que les jeunes que j'ai nommés, que je fréquente tous les jours sur le terrain, ne font rien ? Mais attendez ! Savez-vous que quand j'apparais en public au PDCI-RDA, je suis un moins que rien ? Que les gens, surtout les jeunes, me boudent quand on est en public ? Non, c'est trop artificiel, trop visible.


Les militants vous reprochent votre silence ces temps-ci. Blé Goudé attaque le président de votre parti et il n'y a aucune réaction de votre part. Pourquoi ce silence ?

Vous voulez que je parle où et dans quoi ? Vous voulez que j'aille parler dans “Notre Voie” ?


Vous avez "Le Nouveau Réveil"

Depuis combien de temps je ne parle pas dans ce journal ?


Les portes de "Le Nouveau Réveil" vous sont pourtant grandement ouvertes

Vous savez que j'ai pris la parole au meeting du président Bédié à Aboisso ?


Nous en avons fait le compte rendu

Vous avez fait le compte rendu. Vous savez que partout où le président est passé j'ai pris la parole ?


"Le Nouveau Réveil" a toujours fait l'écho de vos sorties

Si je parle et que personne ne rend compte, je parle pour moi et pour ceux qui m'ont écouté. Mais ne m'accusez pas d'être silencieux.


Blé Goudé a utilisé la tribune de Grand Bassam pour lancer ses invectives contre le président de votre parti. En retour qu'avez-vous fait ?

J'ai été à Guibéroua, j'ai failli être frappé. Pourquoi ? Je suis allé m'amuser à Guibéroua ? Blé Goudé n'est pas ma cible, il faut que vous le sachiez. Ma cible c'est Laurent Gbagbo. Ceux qui n'ont pas d'ambition peuvent ruer dans les brancards et se suffir dans les jeux comme ça. Ma cible n'est ni à gauche ni à droite. Qui s'appelle Blé Goudé en Côte d'Ivoire ? Il est garant de quel régime ? Blé Goudé ne s'attaque pas à moi.


Mais il attaque le président de votre parti

Moi, j'attaque Gbagbo. Pensez-vous que je joue avec Gbagbo, moi ?


Vous soutenez que Blé Goudé n'est rien pourtant vous avez signé avec lui une convention de non violence?

Je ne dis pas qu'il n'est rien. Je dis bien ce n'est pas lui ma cible. Moi je combats un régime qui est incarné par Laurent Gbagbo. Vraiment ne ramenez pas à ce niveau-là. Ne rabaissez pas mon combat à ça. Pourquoi Blé Goudé ne s'attaque pas à moi ? Parce que je ne suis pas sa cible. Laissez-moi faire preuve d'élévation d'esprit dans le combat que je mène.


Les militants de votre parti retiennent que Blé Goudé insulte le président de votre parti et vous le président des jeunes, vous ne dites rien ?

Blé Goudé ne fait pas cadeau à Bédié. Il a aussi avoué dans vos colonnes qu'il ne fait pas de cadeau à Bédié, moi aussi je ne fais pas de cadeau à Gbagbo. Bédié était au pouvoir, Blé Goudé l'insultait tout le temps. Ce n'est pas maintenant que Bédié est dans l'opposition que vous allez voir Blé Goudé le caresser. Celui qui attend cela perd son temps.


Quel est l'état de votre amitié ?

Cela ne m'intéresse pas du tout. En quoi cela est important ici, nos rapports ?

Certains pensent que c'est parce que vous êtes amis que vous observez le silence
Voilà que vous êtes plus franc et direct avec moi. Vous voulez donc dire que c'est parce que je suis ami à Blé Goudé Charles qu'il insulte Bédié et que je ne réponds pas ?


C'est cela que pensent des Ivoiriens

Parce que les Ivoiriens auraient voulu que mon combat se limite à m'attaquer à Blé Goudé. Evidemment, ces Ivoiriens doivent comprendre une chose. Le jour où ils sentiront dans mes propos, dans mon comportement que je triche vis-à-vis de Laurent Gbagbo, alors ils seront en droit de me juger. Affi N'guessan insulte Bédié tous les jours, pourquoi on ne parle pas ? Pourquoi les gens veulent qu'on rabaisse mon combat à Blé Goudé ?


Peut-être parce que vous êtes de la même génération

Blé Goudé a parlé de Bédié, suivez-moi à Abengourou ce week-end. Vous allez m'entendre parler de Gbagbo.


On a l'impression que bien des fois, Blé Goudé tue vos actions. Que répondez-vous ?

Blé Goudé ne peut pas tuer mes actions. Cela voudrait dire qu'il est plus intelligent que moi. C'est ce que vous voulez dire ? Je vais dire une chose, la dernière action en date. J'ai été tenir un meeting à Guibéroua. Au cours de ce meeting, il y a eu des incidents. Guibéroua est la ville natale de Charles Blé Goudé. Moi, je fais la politique. Quand Laurent Gbagbo a reçu les Baoulé il n'y a pas deux semaines, il leur a dit bientôt vous allez regagner vos plantations. A Dimbokro, je l'ai dit, cela a failli me coûter la prison. J'ai toujours dénoncé la situation que vivent les Baoulé dans cette localité. Ce que je recherche en tant qu'homme politique, c'est le vote de tous les Ivoiriens partout où ils se retrouvent. Je ne cherche pas forcément l'affrontement avec X ou Y. Si je peux éviter l'affrontement pour atteindre mon but, oui j'aurai été un bon élève de Félix Houphouët-Boigny et d'Henri Konan Bédié dont je suis l'élève bien entendu au PDCI-RDA. Je ne fuis pas mon combat. J'ai été à Guibéroua, je n'ai pas fui devant le danger. Blé Goudé est venu me voir, il a dit à ses parents que la politique n'est pas la guerre. Il a aussi dit je ne fais pas de cadeau à Bédié, ne vous attendez pas que Bertin fasse des cadeaux à Gbagbo. Bertin doit pouvoir dire à Guibéroua ce qu'il dit partout. Il a dit cela à Guibéroua et je l'ai salué. S'il peut continuer à dire de façon à amener ses parents à éviter d'empêcher que les Baoulé aillent voter, c'est ce que je recherche. Cela ne veut pas dire que Blé Goudé peut tuer mes actions. Je suis désolé. Je fais la politique, je suis militant du PDCI-RDA. Je ne suis pas secrétaire non plus, je suis ouvert. Dans ce pays, je peux le dire, depuis que Bédié a perdu le pouvoir, personne dans ce parti ne peut me faire de leçon de fidélité, de courage, d'honnêteté et d'engagement. Personne. Je n'accepterai pas cela du tout. Je suis dans ma pauvreté, ce que je ne peux pas accepter, c'est qu'on dise que KKB triche. Ceux qui veulent tricher le font au grand jour. Vous voyez Gnamien Yao, grand défenseur de Bédié hier chez Gbagbo aujourd'hui avec des Baoulé. Moi je suis au PDCI, je défends Bédié. Dans ma conscience, je sais que je suis en harmonie avec moi-même. Je n'écoute pas les ragots des uns et des autres. Mais ne me détournez pas de mon combat. Mon combat depuis dix ans Gbagbo est là. Personne ne bouge. Ce ne sont pas les mots d'ordre qu'on n'a pas lancés. Le président Bédié encore moins moi-même avons lancé des mots d'ordre. Mais est-ce que les Ivoiriens ont compris qu'il faut qu'ils prennent leur destin en main ? Voilà ce qui m'angoisse, m'intrigue, trouble mon sommeil. Mon combat, mon objectif, ce n'est pas de répondre à Blé Goudé. Ne me diminuez pas s'il vous plait.


Revenons sur l'affaire de Bongouanou !

Etes-vous sûr de pouvoir publier ce que je vais dire ?


Soyez rassuré !

Je voudrais qu'on ne revienne plus sur l'affaire de Bongouanou. C'est un dossier classé. Je défends Bédié, c'est tout… Chacun de nous prétend défendre Bédié.


Laurent Gbabo se réclame héritier de Kragbé Gnagbé. Comment réagissez-vous à ses propos ?
C'est une question importante. J'ai suivi cela avec beaucoup, beaucoup de peine. J'ai été très peiné de voir le chef de l'Etat, à la télévision ivoirienne qui, recevant ses parents, leur dit : " Je suis l'héritier de Kragbé Gnagbé, et de Dignan Bailly ". J'étais scandalisé, alors même que c'est Gbagbo qui faisait prendre, il n'y a pas longtemps, une loi contre le tribalisme. Quand Gbagbo se sent acculé, il va remuer, un peu, la fibre tribale au village. Il rappelle à ses parents qu'il est l'héritier de Kragbé Gnagbé et Dignan Bailly avec à la clé, quelques millions. Les gens dansent, ils s'en vont et après. Les Bété ne vivent pas de cela. Les Bété ont besoin qu'il leur donne des mairies comme il l'a fait hier (ndlr : Mardi).


A Ouragahio…

Ils se sont trahis eux-mêmes. A la télévision, une dame a dit de remercier le chef de l'Etat d'avoir offert l'édifice qu'il a inauguré. Alors Laurent Gbagbo voulait forcément dire aux Ivoiriens que les cadres se sont cotisés pour le construire. Gbagbo a donné une mairie, c'est une bonne chose, on veut le juger sur ce qu'il peut faire. Parce qu'il dit qu'il est l'héritier de Kragbé Gnagbé et de Dignan Bailly et les Koulango, les Attié, les Lobi. Devant de telles déclarations, nous avons tous peur. Le lendemain, il reçoit les Baoulé, mais je m'attendais à ce qu'il leur dise qu'il est l'héritier d'Abla Pokou pour que les Baoulé se sentent aussi en sécurité auprès de lui. Mais non, il leur dit " vous allez bientôt regagner vos plantations ".


Mais il y a des Baoulé qui font le jeu du chef de l'Etat. C'est le cas de Gnamien Yao, N'zi Paul David… qui ont convoyé des Baoulé chez Gbagbo.

Mais, ce ne sont pas Gnamien Yao, N'zi Paul David qui m'intéressent. Ce sont tous les Baoulé qui sont partis. Et qui ont besoin de se comporter de la sorte pour avoir la paix, pour la tranquillité dans la région de Gbagbo. A ce niveau, de toutes les façons, je suis serein, je n'ai pas de crainte. Il le sait. Il est arrivé dans des campements baoulé, il a été bien reçu, avec des moutons et bien d'autres choses. Mais il a eu zéro voix au vote. C'est cela, la démocratie. On peut chercher à avoir X ou Y avec soi. Mais les Baoulé ne sont pas obligés de se comporter ainsi pour qu'on leur promette le retour dans leurs plantations. Pour qu'ils soient certains qu'ils vont vivre en paix, qu'ils soient certains qu'ils vont se faire identifier. En espérant qu'un jour, ils iront voter sans qu'on leur dresse des barricades. Mais les Baoulé ne sont pas dupes. C'est pour cela que je le mets en garde.


Vous étiez absent à la cérémonie d'hommage au vice-président du PDCI, Kassoum Coulibaly. Un problème ?

C'est pour cela que je suis fâché un peu avec vous. Vous devez suivre un peu mon parcours. Vous devez savoir que depuis Anyamé, je suis malade. Au meeting d'Assinie, grâce à Mme Aka Anghui (que je salue au passage) qui a dû m'interner dans l'une de ses chambres où les médecins de SAMU m'ont posé un ballon et par la suite j'ai été évacué sur Abidjan. C'est une grippe mal soignée. Tenez-vous bien. Le Président Bédié part en tournée à partir du 10. Cela veut dire qu'un mois avant, je suis sur le terrain. Je n'y vais pas avec les caméras et les journaux. Mais nous avons fait les mêmes tronçons, dans la poussière. Je prends une grippe que je n'ai pas eu le temps de soigner comme il se devait. Et soudain ça s'est compliqué. Ce qui fait que je ne pouvais pas être aux obsèques de Kassoum. Mais la JPDCI était représentée par Koffi Amani. Comment, vous dites que je suis seul dans mon bureau. Vous avez vu quand même quelqu'un qui a parlé au nom du bureau et qui est bien connu des membres du secrétariat général du parti. Donc Kassoum Coulibaly est un pionnier du PDCI dont je salue la mémoire. Nul ne peut ignorer son degré d'engagement aux côtés du PDCI et tous les combats qu'il a menés pour le parti. Surtout au nom de la Côte d'Ivoire, il était l'un de nos espoirs. Nous avions de bons échos qui nous parvenaient de Korhogo, sur tout le Nord sur les bienfaits de Kassoum Coulibaly dans cette région pendant la guerre. Et le PDCI était en droit d'attendre de récolter les lauriers vu les actions positives qu'il a posées pour reconquérir ce bastion-là. Malheureusement, Kassoum vient de partir (paix à son âme). Mais pour honorer la mémoire de Kassoum, il faut que le PDCI-RDA renaisse davantage dans cette localité. Il est mort au combat, parce qu'il n'a jamais baissé les bras. C'est un grand militant, très engagé et qui a fait ses preuves. Que peut-on attendre de mieux du vice-président du PDCI-RDA ? J'espère simplement que la terre de Korhogo lui soit légère.


On vous reproche d'avoir échoué à l'université. Que dites-vous ?

Pour échouer à l'université, il faut au moins avoir commencé quelque chose à l'université. Je vais être franc. Je suis moi-même issu de ce milieu il n'y a pas très longtemps, il faut avouer que la FESCI a réussi des choses extraordinaires que d'avoir réussi à imposer la pensée unique par la terreur. De telle sorte que les étudiants quand ils se réclament d'un parti politique autre que le FPI ne peuvent pas afficher leur militantisme au grand jour. Les quelques rares fois que nous avons essayé d'organiser les jeunes ; aussitôt qu'ils ont été responsabilisés, le lendemain, je les retrouvais tous à la maison du parti. Parce que vidés de leurs chambres lorsqu'ils ne sont pas blessés ou tués. Je ne peux pas envoyer les jeunes du PDCI à l'abattoir. Surtout que nous ne savons pas quand les élections devaient se tenir. J'ai décidé de me consacrer aux étudiants l'année dernière parce que je me disais qu'on n'était pas très loin des élections. Mais en les invitant à être courageux. Parce qu'un parti comme le PDCI, dans l'opposition, ne peut pas faire, hélas du social, son cheval de bataille. Le PDCI ne peut pas trouver des chambres, des studios pour tous les étudiants qui se réclament de lui et qui auraient été vidés des campus. Parce que simplement ils sont au pouvoir. Ils m'ont dit qu'ils sont courageux, qu'ils sont prêts à aller sur le terrain. Ils avaient fait une grande assemblée générale que vous avez couverte. Sauf que, des groupes se sont constitués de façon volontaire devant le vide pour occuper le terrain. On a dénombré une cinquantaine. Mais nous devons partir dans une unité d'action. J'ai proposé alors qu'ils tiennent un séminaire. Avec tous ces groupes qu'on va fédérer, une fois revenu, moi-même, devant, nous parcourrons toutes les résidences universitaires pour créer l'émulation et asseoir les structures. Ce séminaire n'a jamais pu se tenir, pas par ma faute. C'est une question de calendrier au PDCI-RDA. Et je leur ai promis. De toute façon, le secrétaire général et moi recevrons les étudiants. Et ils seront très fiers. Mais le PDCI va à son rythme. On ne peut pas me reprocher d'avoir échoué. D'ailleurs échoué en quoi.


Mais vous n'avez pas pu installer vos structures sur le campus ?

Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de structure qu'on n'ira pas sur le campus. Je vous dis qu'il y a des jeunes volontaires qui sont au sein d'une cinquantaine de groupes. J'ai même été sur le campus sur invitation de la FESCI elle-même pour un débat. J'aurais pu me décourager puisque c'est la FESCI elle-même qui m'invitait. Moi, je ne fuis jamais devant les difficultés. C'est quand c'est dur que j'y vais. Tous ceux qui écrivent les tracts et dans les journaux, qu'ils se dévoilent au grand jour. J'ai besoin d'eux pour savoir de quoi ils sont capables pour mener les combats à venir.

Interview réalisée par Parfait Tadjauet Paul Koffi
Coll : Serge Amani,
François Becanthy
Photos : Olga Ottro
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