Korhogo : Inhumation de Kassoum Coulibaly - La grande mobilisation, avant l’ultime adieu

Même après sa mort, Kassoum Coulibaly continue de marquer d’une lourde empreinte la ville de Korhogo. Depuis l’annonce de son décès, le rythme de la vie des korhogolais est fortement influencé par les préparatifs des obsèques. Dès les premiers jours, qui ont suivi l’annonce de sa disparition survenue le mardi 06 janvier dernier, la mairie de Korhogo, sur instruction du maire Amadou Gon Coulibaly, et l’opérateur économique Koné Daouda Soukpafolo, ont entrepris d’immenses travaux de réhabilitation de la ville. Les grandes artères et de nombreuses rues envahies de nids de poule recevront la visite des graviers retirés des chantiers pour l’urgence de la cause. Très vite, de nombreuses voies de la ville seront nivelées et arrosées de mélasse pour combattre la poussière du temps d’harmattan qui prévaut en cette période dans la partie nord du pays. Des équipes de la compagnie d’électricité CIE seront déployées sur le terrain pour redonner vie à tous les lampadaires qui ont rendu l’âme. Des résidences, comme la présidence et la préfecture, seront dépoussiérées pour recevoir les hôtes. Ces travaux conduits, nuit et jour avec diligence et ampleur, ont fait de la cité du Poro une ville fin prête à recevoir le déferlement humain annoncé pour les obsèques du fils, de l’homme politique, du leader, du bâtisseur de l’opérateur économique…bref, de l’une des plus grandes figures des descendants du fondateur de Korhogo, le vieux Naguin. Premier acte de ces grands rendez-vous d’adieu à Kassoum Coulibaly, l’arrivée de la dépouille mortelle, dimanche 25 janvier dernier, à Korhogo. Il est environ 18h15 lorsque le cortège funèbre entre dans la ville natale du défunt, l’on note la présence des autorités administratives de la ville dont le préfet et ses collaborateurs, les chefs locaux des Forces Nouvelles dont les éléments assurent le volet sécuritaire. Les dignitaires religieux et coutumiers sont également présents, ainsi que de nombreux élus de la région, et la population sortie le long des voies depuis l’entrée de la ville jusqu’au domicile du patriarche Gbon Coulibaly, en face du musée. Un cortège émaillé par la mise en relief des actions de celui qui s’était taillé une réputation de généreux bienfaiteur. Ainsi, l’on voyait une dizaine de jeunes gens en costume, tout de noir vêtus montant les motos qu’ils ont reçues de Kassoum Coulibaly. On n’oublie surtout pas la tradition. La communauté Koyaka par le jeu des alliances arrête à deux reprises la procession. Le député sera exposé dans un lit mortuaire conçu dans le pur style akan par des spécialistes qui seraient venus d’Abengourou…
Depuis donc lundi, la cour familiale du patriarche Gbon et le domicile du défunt ne désemplissent pas. On y assiste à un ballet incessant d’autorités administratives, militaires, coutumières, religieuses, étrangères, de leaders d’opinions, les organisations de la société civile, Tous viennent présenter leurs condoléances à la famille éplorée. Entre-temps, les hôtels affichent complet. Pour Kassoum, les querelles politiques, les différends entre personnes se sont évanouis pour faire place à un deuil commun. Hier jeudi, à partir de 15 h, un long cortège a conduit le corps à travers de nombreuses artères de la ville pour un tour d’adieu entre Kassoum et ses concitoyens. Aujourd’hui, ce sera la séparation. La cérémonie mortuaire aura lieu au stade municipal en présence du Chef de l’Etat, du Premier ministre, de nombreux membres du gouvernement et autres personnalités du pays. Et aucun car de transport ne quittera Korhogo pour d’autres villes avant lundi.

Mack Dakota, Correspondant