Cette lettre est le cri du cœur d'une jeune ivoirienne qui est désemparée devant le traitement infligé à son compagnon. Alors je voudrais m'adresser à l'entourage du chef de l'Etat, et spécifiquement au président de la République lui-même. Monsieur le président, Je suis Mlle Djédjé Marie Chantal, citoyenne ivoirienne résidant à Paris. Vous ressentirez, Monsieur le président, mon émotion, mon angoisse et mon amertume si j'étais en face de vous. Je suis la compagne d'Elie Hallassou, communément appelé " le Libanais de Gbagbo ", celui qui a aujourd'hui tout perdu, y compris sa dignité et son honneur pour avoir voulu à votre suite défendre les Institutions de la République quand celles-ci étaient menacées. En effet, Monsieur le président, je suis moralement abattue par certains faits et par le drame et les injustices que vit mon compagnon. Elie Hallassou, depuis quatre ans, a perdu son emploi pour, dit-on, s'être engagé en politique aux côtés de Gbagbo, pire, il a été rejeté puis excommunié par sa communauté d'origine pour les mêmes motifs. Malgré tout, il a estimé que c'est la survie de la Nation qui importe d'abord. Sans calcul, il a donc décidé de s'humilier et de se sacrifier pour que la Côte d'Ivoire reste debout. Au péril de son honneur et de son emploi, il a continué à soutenir vos actions et votre combat. Mais voilà. Aujourd'hui, sans nécessairement attendre quelque chose en retour, il a l'impression de mener un combat pour quelqu'un qui ne sait rien de son existence. Quand il s'est agi de ses camarades de la galaxie patriotique qui ont été l'objet de brimades de la part de certains éléments de votre garde rapprochée, vous n'aviez pas hésité un seul instant à les recevoir pour les réconforter. L'année passée, Eugène Djué a été bastonné, par la suite, vous l'avez reçu, lui et ses parents. Hier encore, c'est Touré Al Moustapha qui se faisait tabasser par vos gardes. Vous lui avez également apporté votre compassion. Elie Hallassou, sans tambour, ni grelots, a décidé de manifester pacifiquement en observant une grève de la faim pour dénoncer publiquement les manigances de Satoci, son ancien employeur qui, jusque-là refuse de lui payer ses indemnités de licenciement abusif. Pendant près d'une semaine, Elie Hallasou, devant la maison de Dieu (l'Eglise Saint Jean de Cocody), a bravé le soleil, la pluie et le déchirement moral pour interpeller la conscience de l'opinion publique nationale sur le drame que vit quelqu'un qui a commis un seul péché : avoir défendu les Institutions de la République. Monsieur le Président, la Bible nous enseigne " Qu'il n'y a de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime " (Jean15, verset 13). Aujourd'hui, Elie Hallassou a donné sa vie pour vous et pour la Côte d'Ivoire. Sans revendiquer une récompense de quelque nature que ce soit, " votre Libanais " mérite égard et considération. Je vous prie, Monsieur le Président, au travers de cette lettre ouverte, de le recevoir et échanger avec lui pour qu'après cette rencontre, il puisse donner une nouvelle orientation à sa vie.
Djédjé Marie Chantal
Compagne de Elie Hallassou
02 33 30 10
machadje@yahoo.fr
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