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Politique Publié le vendredi 30 janvier 2009 | Le Repère

De la transition à l`alternance -Le rêve et l`espoir brisés d`une reconversion politique déjà difficile !!!

Nos pays africains, depuis leur accession à l´indépendance, tentent diversement avec peine et habilité de s´octroyer un type de fonctionnement humain désintéressé capable de les propulser parmi les démocraties économiquement développées dans le monde. En toile de fond dans tout ce processus, il se pose la question de l´intégration de l´homme tout court. Moteur de tout processus économique de développement durable, l´épanouissement sociopolitique des humains est souvent à la base de grands bouleversements observés dans l´évolution de notre humanité.

Quitte à juger les tenants et autres aboutissants de tels bouleversements, le constat, lui, ne se fait pas attendre. Nos pays africains mal lotis pour le reste, comme dans un cycle infernal, sont soumis à la quête de Sisyphe. Dans un élan de perpétuel recommencement, ils entonnent les chants du déshonneur humain pour demeurer éternellement la main tendue. Et pourtant tous les espoirs pour y remédier sont en train de s´assombrir. Tous les acquis démolis.

Qu´avons-nous donc fait pour subir un tel sort ? Serait-on tenté de demander. La réponse à une telle interrogation se trouve inévitablement dans l´approche et la compréhension des africains du partage et de la gestion du pouvoir d´Etat. Cette approche et cette compréhension de la gestion et du partage du pouvoir central deviennent crucialement problématiques chez nous en Afrique noire tout particulièrement quand on sait que nos pays sont l´assemblage de communautés liées inlassablement à la fibre tribale et ethnique.

Nos traditions et coutumes sont telles que leur phagocytose se réalise difficilement. Tant que l´ethnie, le village, la région et la communauté joueront un rôle ascendant et prépondérant dans notre volonté politique, c´est difficilement que nous réaliserons le rêve de reconvertir nos sociétés suffisamment hétéroclites. Il est même à craindre l´implosion et l´effritement définitifs de nos pays à long terme. Et ce, vu la forte revendication sociale trop prononcée aux allures ethnocentristes.

Dans un pays comme la Côte d´Ivoire avec plus de 60 ethnies, c´est très facilement que des conflits à relents ethniques trouvent l´expression de leur avènement. Et nos pseudo intellectuels le savent. Malheureusement, tous leurs actes qu´ils posent quotidiennement nous convainquent que la solution tant recherchée qui nous achemine vers une coexistence et une pacification de la vie communautaire sera d´une très longue mais vaine attente.

Trop portés sur des considérations égocentriques qui nous éloignent de la consolidation d´une nation résolument décidée à aller de l´avant, nous voilà confinés dans des cycles de guerre interethnique et civile à ne pas en finir. Et à chaque fois que ces situations se présentent à nous, dans la manipulation et l´endoctrinement nous trouvons toujours des boucs émissaires pour justifier nos forfaits et autres faiblesses. Ces faiblesses qui s´observent dans notre capacité de sincérité et d´honnêteté avec nous-mêmes.

La Côte d´Ivoire, à cause des visions politiques éphémères des partis politiques significatifs mais aussi de leurs premiers responsables, a raté ce tournant très essentiel à sa restauration et à sa restructuration politiques. Cette restauration et cette restructuration politiques qui appellent à l´abandon des chapelles fragiles. Cette restauration et cette restructuration politiques qui augurent de nouveaux horizons porteurs de visions plus larges sur l´avenir.

Avec la disparition de son premier président, la Côte d´Ivoire avec le pluralisme politique devrait se saisir de cette immense opportunité pour renoncer aux vieilles pratiques qui bloquaient la manifestation d´un réel projet politique qui lui assigne de nouveaux défis à relever. Que non ! L´alternance politique, dans son amorce, se confronte à la grave guerre de succession entre les héritiers d´Houphouët foncièrement intolérables les uns les autres. Tous préoccupés par la conquête et la gestion du pouvoir d´Etat, c´est à peine qu´ils se soucient du quotidien de leurs compatriotes livrés à eux-mêmes. Un peuple dont la seule valeur et la seule utilité aux yeux de ses dirigeants se trouvent dans l´expression de son suffrage. Transformé en bétail électoral, ce peuple est chauffé à blanc pour reprendre le refrain de la discorde sociale entonné depuis les quartiers généraux des partis politiques majeurs de l´échiquier politique Ivoirien.

Dans le partage des rôles à assumer, c´est dos à dos qu´ils retournent vers les bases embellies pour les grandes occasions. Dans ce décor supplanté par la fibre ethnique et régionaliste, la rébellion vient pour achever ce qu´ils ont beau scruter comme étant le meilleur apanage pour disloquer le tissu social Ivoirien. Désormais en Côte d´Ivoire, l´on parle du Bedieland, du Gueiland, du Gbagboland et du Ouattaraland. Avec un goût très prononcé de la pensée unique. Dans ces länders, ils ont achevé de convaincre que l´enfer des hommes sur terre c´est bel et bien les autres. Là-bas, personne n´a le droit de lever le moindre doigt pour dénoncer une malversation de quelque nature qu´elle soit. C´est tous pour oui et oui pour tous. Il n´y a pas de contrepartie.
Dans notre pays encore au 21ème siècle, nos hommes politiques actuels ont réussi à y instaurer les germes de l´intolérance et l´immoralité. Mieux, ils y ont imposé le " si tu n´es pas avec moi, tu es contre moi ". Et les Ivoiriens se regardent désormais en chiens de faïence à la grande satisfaction de ces héritiers d´Houphouët.

Hautement inconscients que les grands changements intervenus dans l´évolution de notre humanité, l´ont été grâce à la grande capacité des hommes à se pardonner, à s´accepter dans la différence et à se tolérer mutuellement. Inconscients tout simplement que les grands changements survenus dans la condition humaine, le sont que grâce à la volonté des grands hommes politiques à se respecter dans le besoin de consolider les bases de la conscience du destin commun.

Dans cet environnement très hostile, les escadrons de la mort et les milices politiques prospèrent et veillent à l´accomplissement des vœux des différents camps. À l´accomplissement du mot d´ordre reçu. La chienlit et le désordre entretenu sont les corollaires du quotidien hanté de nos concitoyens. La Côte d´Ivoire, pour laquelle ils se livrent ces guerres larvées, dégringole, se dégrade, s´enfonce dans les ténèbres de la méchanceté humaine. Qu´à cela n´en tienne ou peu importe. Ils auront réussi leur challenge. Et dans notre paysage politique actuel, les mots sont devenus les maux qui gangrènent et rongent fortement notre société au quotidien. Malheureusement, de la transition à l´alternance, le rêve et l´espoir d´une reconversion politique déjà difficile se sont effrités. Et le pays tout entier avec.

Jean Dekpai
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