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Politique Publié le mercredi 4 février 2009 | Notre Voie

Affrontement entre éléments de Forces nouvelles à Man : Ce qui s`est réellement passé

Depuis avant-hier, les éléments des Forces nouvelles s`affrontent à Man. Notre Voie a pu obtenir des informations sur les dessous de cette affaire grave.

C`est désormais connu de tous. Depuis le 31 janvier, des éléments des Forces nouvelles à man sont en prison suite à des attaques criminelles de domiciles au quartier Grand Gbapleu à Man. Suivra une tentative de libération des prisonniers qui a occasionné trois morts dont deux dans le camp de ceux qui voulaient libérer les prisonniers. Les Forces nouvelles sont donc dans la tourmente, d`autant que le cerveau de ce qui apparaît comme une vaste opération contre la réunification du pays, est toujours en cavale. Et le commandant Losseni Fofana, maître de la région de Man qui affirme n`avoir eu qu`un blessé léger de son côté est sans équivoque. «Oui, nous avons pu les identifier et certains ont fait des aveux», a-t-il déclaré dans une interview accordée au site Internet des Forces nouvelles.

L`homme n`a pas voulu en dire plus. Mais des sources très proches du dossier affirment que derrière ce coup en apparence anodin, se cache une véritable opération de déstabilisation de la zone CNO en vue d`annuler ou de perturber l`opération de réunification du pays.

De fait, à la suite de deux attaques de domiciles perpétrées au quartier grand Gbapleu de man par des éléments armés, une victime est allée se plaindre à la direction des Forces nouvelles. C`est qu`elle a formellement reconnu ses agresseurs. Ceux-ci sont rapidement identifiés et mis aux arrêts. Les uns et les autres pensent alors à une banale affaire de banditisme. Mais l`interrogatoire des mis en cause permettra de découvrir une monstruosité.

Chose curieuse, au lieu d`attendre la fin des enquêtes, le chef Doumbia Mohamed Lamine, commandant de l`unité LAMCO à laquelle appartiennent les éléments arrêtés, exige leur libération rapide. Doumbia Lamine est bien connu à Man parce que bien avant la guerre, il était un bon danseur de Goumbé. Quand on lui dit que ceux-ci se sont rendus coupables de malversations et qu`ils doivent être interrogés puis être punis pour leurs actes, il s`entête. Il refuse formellement de voir ses hommes interrogés et mis en prison. Le Com Zone, le commandant Losseni, n`entend pas les choses de cette oreille et maintient les malfrats en détention à la prison civile de Man. C`est alors que Doumbia Mohamed Lamine se propose de libérer ses hommes par la force. La suite, on la connaît. Trois morts dont deux parmi les assaillants.

Pourquoi Mohamed a-t-il refusé, avec autant d`obstination, que ses hommes soient mis en prison, encore moins interrogés ? Là se trouve toute la clef du mystère. De source très proche du dossier, on apprend que l`interrogatoire des bandits a permis de mettre à la lumière, des projets funestes contre le processus de sortie de crise et, surtout, contre la réunification du pays.
En effet, suite à leur interrogatoire, les mis en cause ont affirmé qu`ils appartiennent à un groupe de rebelles fermement opposés à la réunification du pays. Et que, pour mener des actions de subversion, ils disposent de caches d`armes dans la ville. Ils iront jusqu`à conduire les enquêteurs à ces caches d`armes. Leurs dires sont désormais crédibles. Et leurs révélations, encore plus. «Nous ne voulons pas de la réunification du pays sans que notre avenir soit assuré. Notre objectif était de prendre le pouvoir à Man ici, après avoir tué le chef Losséni Fofana. La même action allait être engagée dans les autres régions de la Zone CNO. Ainsi, nous allions reprendre tout le processus», indiquent-ils.

Pour l`heure, l`information est gardée secrète par les Forces nouvelles, puisqu`une vaste opération de ratissage est engagée pour prendre toutes les personnes impliquée dans cette action.

On comprend enfin pourquoi le chef Losséni Fofana, pour une affaire apparente de banditisme, parle de déstabilisation des forces nouvelles. Et il va plus loin. «Je profite pour dire aux populations et à ces individus que l`Accord de Ouagadougou est irréversible. Et quoi qu`il en soit, nous, Forces nouvelles, nous sommes déterminées à aller à la paix avec cet accord. Ce n`est pas en ciblant les différents chefs de guerre pour les assassiner, qu`on va arrêter ce processus. Si moi, commandant Losseni Fofana, je suis assassiné, les Forces nouvelles iront à la paix, et ce sera le sacrifice que nous ferons pour aller à la paix».

A ne pas négliger, les assaillants ont affirmé au cours de leur interrogatoire, que leur opération s`étend sur toute l`étendue de la zone CNO. Des actions urgentes s`imposent donc. Et le forces nouvelles sont en ce moment à pied d`œuvre. Un couvre feu a été instauré à Man.


Paul D. Tayoro
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