La dépouille du président du Cnca est arrivée, hier, à 21 h 50 à l’aéroport. Elle a été conduite à Ivosep, en attendant les obsèques. Nuit noire. Nuit douloureuse. Nuit de larmes. Combien sont-ils les journalistes qui n’ont pu se retenir pour ne pas éclater en sanglots ? Aucun. Les rédactions ont été vidées de la quasi-totalité des journalistes. Ils étaient donc nombreux, hier, du côté du salon d’honneur de l’aéroport Félix Houphouet-Boigny, pour accueillir celui qu’ils continuent d’appeler tous affectueusement, mais plus encore respectueusement, président. Le président, pardon la dépouille du président du Conseil national de la communication audiovisuelle est arrivée à Abidjan, pour entreprendre son dernier voyage. Plus jamais, nous ne le verrons debout, marchant vers les siens. Plus jamais, nous n’entendrons sa voix, à la fois grave et profonde, moqueuse et sérieuse. S’étant rendu à Tunis, il y a un peu plus de trois semaines, pour des soins médicaux. Diegou Bailly y a rendu l’âme. Au grand désespoir de tous, surtout de ses confrères. Qui lui ont réservé un accueil digne de son nom, une mobilisation digne de son rang de grand homme des médias. La reconnaissance de la grandeur d’un homme s’éprouve – malheureusement – aussi dans ces moments de douleur et de souffrance.
Diégou Bailly n’appartenait pas qu’à la grande famille de la presse. Il appartient aussi à d’autres corporations. Et ils étaient aussi là, également nombreux: enfants, parents, amis, connaissances…
Au passage du corbillard de l’Ivosep, des cris et pleurent fusaient de la foule. Très lourde, était devenue l’atmosphère. A l’arrivée de la veuve qu’accompagnait une délégation, ce fut l’émoi dans toute la foule. La douleur se lisait sur les visages. Les gens se jetaient dans les bras des uns et des autres pour se consoler. Dure, fut cette nuit noire d’hier. Insupportable, fut cette nuit du retour du président. Douloureuse, fut cette nuit que nos mémoires de journalistes n’oublieront pas, de si tôt. Comme nous n’oublierons pas Diégou Bailly.
Jusqu’à la date officielle de ses obsèques, son corps repose à Ivosep.
Marie-Chantal Obindé
Tel un masque sacré
Dans les sociétés négro-africaines, le masque sacré sort généralement la nuit. Parce que seuls les adultes, les initiés notamment les hommes, peuvent et doivent le voir. Les enfants et les femmes sont gardés à l’écart.
Hier à l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny de Port-Bouët, 21 h 50, la dépouille mortelle du président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca), Jérôme Diégou Bailly, est accueillie par de nombreux confrères, parents, amis et connaissances, les visages fermés de douleur. L’heure est grave. Le président s’en est allé. Le maître a cessé de professer. L’ami ne fera plus de confidences. L’époux et le père laisse une famille désemparée. Une veuve grande dans la douleur, accueillie, cependant hier en personne éplorée. Mais aussi et surtout en grande dame qui, comme l’écrivait récemment notre consoeur Agnès Kraidy, a su donner la vie à la vie en acceptant d’offrir un de ses reins à son époux. Hélas ! cet effort surhumain a été vain car le bénéficiaire est celui-là même que nous pleurons aujourd’hui et … même ce dimanche 1er février, jour de son décès. Mais l’on gardera encore longtemps de la veuve Mawa l’image d’une grande âme, de celle qui sait se faire abstraction pour l’existence de son prochain.
Diégou Bailly est arrivé donc hier à 21 h 50 à bord d’un vol de Tunis Air de son ultime voyage, couché inerte dans un cercueil. Cette arrivée pas comme les autres, a suscité la présence de plusieurs aînés de la presse et du monde des médias ivoiriens.
Telle la sortie du masque sacré, l’arrivée de la dépouille fut l’occasion de grandes retrouvailles entre initiés, vieilles et jeunes générations, tous unis dans et pour la même cause. Le ministre Sy Savané, Silvère Nebout, Aly Coulibaly, Kébé Yacouba, Ouattara Gnonzié, Simplice Zinsou, Ahmed Touré, Raphaël Lakpé, Yao Noël, Eugenie Douayéré, Roger Kocan, représentant le président Laurent Dona-Fologo; Alfred Dan-Moussa, Maurice Lohourougnon, Ouattara Hegaud, bref, la vieille garde de la presse ivoirienne était là pour accueillir un des siens. Et les jeunes confrères étaient à leurs côtés, eux qui ont accepté de marcher dans leurs pas. Pour pérenniser le métier de journalisme, ce noble métier qui était si cher à Diégou Bailly.
Abel Doualy
Diégou Bailly n’appartenait pas qu’à la grande famille de la presse. Il appartient aussi à d’autres corporations. Et ils étaient aussi là, également nombreux: enfants, parents, amis, connaissances…
Au passage du corbillard de l’Ivosep, des cris et pleurent fusaient de la foule. Très lourde, était devenue l’atmosphère. A l’arrivée de la veuve qu’accompagnait une délégation, ce fut l’émoi dans toute la foule. La douleur se lisait sur les visages. Les gens se jetaient dans les bras des uns et des autres pour se consoler. Dure, fut cette nuit noire d’hier. Insupportable, fut cette nuit du retour du président. Douloureuse, fut cette nuit que nos mémoires de journalistes n’oublieront pas, de si tôt. Comme nous n’oublierons pas Diégou Bailly.
Jusqu’à la date officielle de ses obsèques, son corps repose à Ivosep.
Marie-Chantal Obindé
Tel un masque sacré
Dans les sociétés négro-africaines, le masque sacré sort généralement la nuit. Parce que seuls les adultes, les initiés notamment les hommes, peuvent et doivent le voir. Les enfants et les femmes sont gardés à l’écart.
Hier à l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny de Port-Bouët, 21 h 50, la dépouille mortelle du président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca), Jérôme Diégou Bailly, est accueillie par de nombreux confrères, parents, amis et connaissances, les visages fermés de douleur. L’heure est grave. Le président s’en est allé. Le maître a cessé de professer. L’ami ne fera plus de confidences. L’époux et le père laisse une famille désemparée. Une veuve grande dans la douleur, accueillie, cependant hier en personne éplorée. Mais aussi et surtout en grande dame qui, comme l’écrivait récemment notre consoeur Agnès Kraidy, a su donner la vie à la vie en acceptant d’offrir un de ses reins à son époux. Hélas ! cet effort surhumain a été vain car le bénéficiaire est celui-là même que nous pleurons aujourd’hui et … même ce dimanche 1er février, jour de son décès. Mais l’on gardera encore longtemps de la veuve Mawa l’image d’une grande âme, de celle qui sait se faire abstraction pour l’existence de son prochain.
Diégou Bailly est arrivé donc hier à 21 h 50 à bord d’un vol de Tunis Air de son ultime voyage, couché inerte dans un cercueil. Cette arrivée pas comme les autres, a suscité la présence de plusieurs aînés de la presse et du monde des médias ivoiriens.
Telle la sortie du masque sacré, l’arrivée de la dépouille fut l’occasion de grandes retrouvailles entre initiés, vieilles et jeunes générations, tous unis dans et pour la même cause. Le ministre Sy Savané, Silvère Nebout, Aly Coulibaly, Kébé Yacouba, Ouattara Gnonzié, Simplice Zinsou, Ahmed Touré, Raphaël Lakpé, Yao Noël, Eugenie Douayéré, Roger Kocan, représentant le président Laurent Dona-Fologo; Alfred Dan-Moussa, Maurice Lohourougnon, Ouattara Hegaud, bref, la vieille garde de la presse ivoirienne était là pour accueillir un des siens. Et les jeunes confrères étaient à leurs côtés, eux qui ont accepté de marcher dans leurs pas. Pour pérenniser le métier de journalisme, ce noble métier qui était si cher à Diégou Bailly.
Abel Doualy