Le constat est clair. Les carrefours abidjanais regorge de nombreux parcs autos de véhicules d’occasions. Une initiative qui n’est pas mauvaise dans la mesure où cela permet à des jeunes ivoiriens de se prendre en charge dans une Côte d’Ivoire où les autorités les incitent à entreprendre, sans pour autant mettre les moyens financiers à leur disposition.
Pour être propriétaire d’un parc autos, il faut avoir une autorisation du service ODP (Occupation de Domaine Publique) de la mairie. C’est à ce niveau que commence le calvaire de ces jeunes entrepreneurs. En effet, les mairies par le biais de leur service ODP, (Occupation de Domaine Publique fixent des taxes variables par commune aux gérants de parcs autos.
Marcory : l’exception
Même si pour la plupart des communes, l’espace occupé est taxé à 1000 FCFA le mètre carré (m²), il n’en demeure pas moins qu’à Marcory, les choses ne sont pas pareilles. Auparavant, « 300 m² valaient deux à trois millions » selon Evariste Gauze, gérant de parcs autos. Mais grâce aux vagues de protestations, la municipalité gérée par Assi Akanda est revenue à la « raison ». C’est désormais 500 mille de nos francs qu’il faut payer par an au service ODP quelle que soit la dimension de l’espace occupé. Montant que les gérants de parcs autos trouvent trop élevé. Un responsable de parc auto rencontré au grand carrefour de Marcory précise. « Ecoutez ! Ce n’est pas parce que les agents de la mairie voient les véhicules d’occasions bourrés dans mon parc qu’ils vont penser que mes affaires vont bon train. Si vous voulez, notez trois numéros matricules de trois différentes voitures. Allez et revenez dans trois mois, vous trouverez ces mêmes véhicules. Nous pouvons mettre trois mois pour revendre une voiture. Donc il faut nous faciliter les choses » nous a-t-il confié amèrement. C’est fort de tous ces murmures que la municipalité a encore revu à la baisse ce montant à 300 mille francs CFA pour l’année 2009. Toute chose qui prouve que les sous générés par le service ODP, serviraient à d’autres fins. En plus de cela, tous les revendeurs de véhicules sur le territoire ivoirien sont soumis à un impôt synthétique de 24.315 FCFA par mois.
Des véhicules fiables?
Concernant la fiabilité des véhicules d’occasions vendus, les avis divergent. A en croire dame Kanga Marina, rencontrée à bord de son véhicule, « les revendeurs de véhicules d’occasion nous arrangent beaucoup. Aujourd’hui avec la crise et même bien avant, on ne pouvait pas s’offrir le luxe de s’acheter un véhicule neuf. Alors qu’eux nous aident énormément » indique t-elle, non sans émettre quelques réserves. « Mais il faut être très prudent quand tu vas acheter des véhicules d’occasion. Moi, c’est mon mécanicien qui m’accompagne. Je prends le véhicule, nous l’essayons sur une longue distance. S’il n’y a pas de problème, alors je l’achète. Mais en priant qu’il ne tombera pas en panne tout de suite » Pour Henri Gongoua, la marge de fiabilité est très maigre. « Les revendeurs dans leur ensemble sont des truands. Ils vendent des véhiculent endommagés. Ça c’est si tu as de la chance, sinon à la limite, ce sont des véhicules volés. Moi j’ai retrouvé un de mes véhicules volés dans un parc auto à Yopougon. Depuis ce temps, je ne fais confiance à aucun revendeur de véhicules. A moins qu’il soit une connaissance qui veut revendre son véhicule, là je peux m’engager » explique-t-il. Mais les revendeurs, désormais réunis au sein du Syndicat des revendeurs de véhicules d’occasions de Côte d’Ivoire (Synarvo-ci), balaient ces accusations du revers de la main. Pour eux, les véhicules qu’ils possèdent proviennent pour la plupart d’Europe. Mais parfois des particuliers viennent déposer leurs véhicules qu’ils veulent revendre.
Encore les libanais
« Depuis que les Libanais ont commencé à faire les dons de sang, les ivoiriens ont le sens du commerce » selon Adama Dahico, artiste humoriste. En effet, les Libanais sont dans plusieurs secteurs d’activité en Côte d’Ivoire. Ce qui est révélateur de la bonne intégration de cette communauté en Côte d’Ivoire. On les retrouve dans le domaine du transport, principalement dans la revente de véhicules d’occasions. Mais que de manœuvres de leur part pour tuer le marché, du fait de la concurrence rude et déloyale qu’ils livrent aux nationaux qui se sont intéressés à ce secteur d’activité non sans grands moyens et soutien de l’Etat ! En effet, il leur est reproché d’être importateurs, transitaires et revendeurs à la fois. Ce qui n’est pas fait pour aider les ivoiriens. En plus de cela, ils refusent de rejoindre le Syndicat des revendeurs de véhicules d’occasions de Côte d’Ivoire (Synarvo-ci), comme cela se fait dans tout Etat de droit. Pour Evariste Gauze, premier responsable dudit syndicat « le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Car il faudrait que les Libanais nous laissent en paix. Nous ne nous opposons pas au fait qu’ils exercent ce métier. Non, pas du tout. Mais il faudrait qu’ils rejoignent le syndicat et qu’ils choisissent d’être simplement revendeurs de véhicules d’occasions » indique-t-il, très remonté. Ces propos sont révélateurs d’un fait. Le secteur de la revente de véhicules d’occasions est loin d’être structuré. Il est comparable à une jungle où les plus forts mangent les plus faibles avec la complicité de l’Etat qui octroie par copinage des autorisations aux plus offrants, qui seraient les Libanais. Un jeune Ivoirien travaillant avec un Libanais fait savoir que « les libanais envoient des véhicules même si on ne les achète pas, ils les font louer. Ce qui leur permet d’avoir un peu d’argent. Les ivoiriens devraient en faire autant au lieu de pleurnicher parce qu’ils n’ont pas la même surface financière que ces derniers » indique t-il. Avant de faire une précision de taille « Les libanais sont chers, mais on les préfère parce qu’ils ont le sens du commerce. Nos frères veulent gagner des millions sur une seule voiture. Non, ce n’est pas comme ça ! » souligne t-il. Toute chose qui laisse croire que les nationaux devraient avoir le sens d’imagination et de créativité avec bien sûr les moyens de bords afin de ne pas vivre dans la misère.
La Côte d’Ivoire du « laisser-aller »
On ne le dira jamais assez. Le désordre dans le milieu des transporteurs a atteint un niveau inquiétant. Un secteur d’activités truffé de voyous et de bras cassés, où les syndicats sont plus nombreux que les moyens de transports. Au grand plaisir des FDS, des mairies qui se frottent les mains. Désormais, le racket est officiellement aboli. Mais c’est sans compter avec la mauvaise foi des municipalités. Une complicité FDS, mairies… sans nom, qui ne permet pas toujours au premier venu, de comprendre le pillage à huis clos qui se fait dans un pays qui se veut ouvert sur l’extérieur. La Côte d’Ivoire du ‘’laisser-aller’’ gagnerait à faire le toilettage de tout ce qui concerne le domaine des transports. 700 milliards de perte en 2008, selon les transporteurs, cela devrait faire réfléchir plus d’une personne. Surtout les non nationaux qui ne lésinent pas sur les moyens pour contourner les textes qui régissent le transport en Côte d’Ivoire. Face à cette situation, une réorganisation du secteur de la revente de véhicules d’occasions et une subvention aux jeunes ivoiriens qui ont choisi ce domaine d’activité pour gagner leur pain s’imposent. Il y va de la diminution de la pauvreté et du chômage dans une Côte d’Ivoire où la jeunesse est obligée de s’en remettre au fameux refrain « c’est Dieu qui est fort » afin de voir ce que l’avenir lui réserve. Même si l’horizon émet déjà des signaux alarmants avec la crise financière mondiale qui pourrait frapper aux portes de l’Afrique.
Yenon R. Assi. assyelie@yahoo.fr
Pour être propriétaire d’un parc autos, il faut avoir une autorisation du service ODP (Occupation de Domaine Publique) de la mairie. C’est à ce niveau que commence le calvaire de ces jeunes entrepreneurs. En effet, les mairies par le biais de leur service ODP, (Occupation de Domaine Publique fixent des taxes variables par commune aux gérants de parcs autos.
Marcory : l’exception
Même si pour la plupart des communes, l’espace occupé est taxé à 1000 FCFA le mètre carré (m²), il n’en demeure pas moins qu’à Marcory, les choses ne sont pas pareilles. Auparavant, « 300 m² valaient deux à trois millions » selon Evariste Gauze, gérant de parcs autos. Mais grâce aux vagues de protestations, la municipalité gérée par Assi Akanda est revenue à la « raison ». C’est désormais 500 mille de nos francs qu’il faut payer par an au service ODP quelle que soit la dimension de l’espace occupé. Montant que les gérants de parcs autos trouvent trop élevé. Un responsable de parc auto rencontré au grand carrefour de Marcory précise. « Ecoutez ! Ce n’est pas parce que les agents de la mairie voient les véhicules d’occasions bourrés dans mon parc qu’ils vont penser que mes affaires vont bon train. Si vous voulez, notez trois numéros matricules de trois différentes voitures. Allez et revenez dans trois mois, vous trouverez ces mêmes véhicules. Nous pouvons mettre trois mois pour revendre une voiture. Donc il faut nous faciliter les choses » nous a-t-il confié amèrement. C’est fort de tous ces murmures que la municipalité a encore revu à la baisse ce montant à 300 mille francs CFA pour l’année 2009. Toute chose qui prouve que les sous générés par le service ODP, serviraient à d’autres fins. En plus de cela, tous les revendeurs de véhicules sur le territoire ivoirien sont soumis à un impôt synthétique de 24.315 FCFA par mois.
Des véhicules fiables?
Concernant la fiabilité des véhicules d’occasions vendus, les avis divergent. A en croire dame Kanga Marina, rencontrée à bord de son véhicule, « les revendeurs de véhicules d’occasion nous arrangent beaucoup. Aujourd’hui avec la crise et même bien avant, on ne pouvait pas s’offrir le luxe de s’acheter un véhicule neuf. Alors qu’eux nous aident énormément » indique t-elle, non sans émettre quelques réserves. « Mais il faut être très prudent quand tu vas acheter des véhicules d’occasion. Moi, c’est mon mécanicien qui m’accompagne. Je prends le véhicule, nous l’essayons sur une longue distance. S’il n’y a pas de problème, alors je l’achète. Mais en priant qu’il ne tombera pas en panne tout de suite » Pour Henri Gongoua, la marge de fiabilité est très maigre. « Les revendeurs dans leur ensemble sont des truands. Ils vendent des véhiculent endommagés. Ça c’est si tu as de la chance, sinon à la limite, ce sont des véhicules volés. Moi j’ai retrouvé un de mes véhicules volés dans un parc auto à Yopougon. Depuis ce temps, je ne fais confiance à aucun revendeur de véhicules. A moins qu’il soit une connaissance qui veut revendre son véhicule, là je peux m’engager » explique-t-il. Mais les revendeurs, désormais réunis au sein du Syndicat des revendeurs de véhicules d’occasions de Côte d’Ivoire (Synarvo-ci), balaient ces accusations du revers de la main. Pour eux, les véhicules qu’ils possèdent proviennent pour la plupart d’Europe. Mais parfois des particuliers viennent déposer leurs véhicules qu’ils veulent revendre.
Encore les libanais
« Depuis que les Libanais ont commencé à faire les dons de sang, les ivoiriens ont le sens du commerce » selon Adama Dahico, artiste humoriste. En effet, les Libanais sont dans plusieurs secteurs d’activité en Côte d’Ivoire. Ce qui est révélateur de la bonne intégration de cette communauté en Côte d’Ivoire. On les retrouve dans le domaine du transport, principalement dans la revente de véhicules d’occasions. Mais que de manœuvres de leur part pour tuer le marché, du fait de la concurrence rude et déloyale qu’ils livrent aux nationaux qui se sont intéressés à ce secteur d’activité non sans grands moyens et soutien de l’Etat ! En effet, il leur est reproché d’être importateurs, transitaires et revendeurs à la fois. Ce qui n’est pas fait pour aider les ivoiriens. En plus de cela, ils refusent de rejoindre le Syndicat des revendeurs de véhicules d’occasions de Côte d’Ivoire (Synarvo-ci), comme cela se fait dans tout Etat de droit. Pour Evariste Gauze, premier responsable dudit syndicat « le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Car il faudrait que les Libanais nous laissent en paix. Nous ne nous opposons pas au fait qu’ils exercent ce métier. Non, pas du tout. Mais il faudrait qu’ils rejoignent le syndicat et qu’ils choisissent d’être simplement revendeurs de véhicules d’occasions » indique-t-il, très remonté. Ces propos sont révélateurs d’un fait. Le secteur de la revente de véhicules d’occasions est loin d’être structuré. Il est comparable à une jungle où les plus forts mangent les plus faibles avec la complicité de l’Etat qui octroie par copinage des autorisations aux plus offrants, qui seraient les Libanais. Un jeune Ivoirien travaillant avec un Libanais fait savoir que « les libanais envoient des véhicules même si on ne les achète pas, ils les font louer. Ce qui leur permet d’avoir un peu d’argent. Les ivoiriens devraient en faire autant au lieu de pleurnicher parce qu’ils n’ont pas la même surface financière que ces derniers » indique t-il. Avant de faire une précision de taille « Les libanais sont chers, mais on les préfère parce qu’ils ont le sens du commerce. Nos frères veulent gagner des millions sur une seule voiture. Non, ce n’est pas comme ça ! » souligne t-il. Toute chose qui laisse croire que les nationaux devraient avoir le sens d’imagination et de créativité avec bien sûr les moyens de bords afin de ne pas vivre dans la misère.
La Côte d’Ivoire du « laisser-aller »
On ne le dira jamais assez. Le désordre dans le milieu des transporteurs a atteint un niveau inquiétant. Un secteur d’activités truffé de voyous et de bras cassés, où les syndicats sont plus nombreux que les moyens de transports. Au grand plaisir des FDS, des mairies qui se frottent les mains. Désormais, le racket est officiellement aboli. Mais c’est sans compter avec la mauvaise foi des municipalités. Une complicité FDS, mairies… sans nom, qui ne permet pas toujours au premier venu, de comprendre le pillage à huis clos qui se fait dans un pays qui se veut ouvert sur l’extérieur. La Côte d’Ivoire du ‘’laisser-aller’’ gagnerait à faire le toilettage de tout ce qui concerne le domaine des transports. 700 milliards de perte en 2008, selon les transporteurs, cela devrait faire réfléchir plus d’une personne. Surtout les non nationaux qui ne lésinent pas sur les moyens pour contourner les textes qui régissent le transport en Côte d’Ivoire. Face à cette situation, une réorganisation du secteur de la revente de véhicules d’occasions et une subvention aux jeunes ivoiriens qui ont choisi ce domaine d’activité pour gagner leur pain s’imposent. Il y va de la diminution de la pauvreté et du chômage dans une Côte d’Ivoire où la jeunesse est obligée de s’en remettre au fameux refrain « c’est Dieu qui est fort » afin de voir ce que l’avenir lui réserve. Même si l’horizon émet déjà des signaux alarmants avec la crise financière mondiale qui pourrait frapper aux portes de l’Afrique.
Yenon R. Assi. assyelie@yahoo.fr