Un vent de mécontentement généralisé souffle sur le projet d'abattoir d'Anyama. Le ministre Alphonse Douati est accusé de machination.
Le projet de construction de l'abattoir d'Anyama cristallise toutes sortes de tensions. A la suite de la Société industrielle de viande de Côte d'Ivoire (Sivici), le district d'Abidjan exprime sa vive colère contre le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques. Le premier vice-gouverneur accuse Alphonse Douati de marcher sur la plate-bande de la collectivité territoriale. «La convention signée pour le compte du gouvernement entre le ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques et Century group corporation l'a été en violation flagrante de la loi parce que le ministère n'a, en l'espèce et en la matière, aucune qualité pour le faire», s'indigne Eléonore Danho, ajoutant que la seule personne morale qui ne peut pas et ne doit pas être exclue de la signature de cette convention est le district, principale autorité compétente pour construire et gérer les abattoirs. Elle fait observer que sur cette base, le projet aurait dû lier prioritairement le district et la société américaine avec uniquement les signatures d'approbation des ministères techniques représentant l'Etat. «Douati nous a floués. S'il persiste à nous mépriser, nous allons le traduire devant la justice. Il nous faut faire respecter les lois de la République», explique Mme Danho.
Bataille de compétence
La collaboratrice de Pierre Djedji Amondji est d'autant plus remontée que le ministre de la Production animale se serait emparé d'un projet qui n'est pas le sien. Selon elle, c'est à l'issue de plusieurs missions de prospection que les autorités du district ont rencontré Mme Samantha Rughia, Présidente directrice générale (Pdg) de Century group corporation qui s'est déclarée intéressée par le projet. Il s'en est suivi la signature d'une lettre d'intention matérialisant l'accord de principe des deux parties. Toutefois, ajoute-t-elle, la société américaine a proposé au district et au Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd) pour analyse et avis, l'ensemble des études financières et techniques inhérentes au projet de construction de l'abattoir marché à bétail d'Anyama. Au terme de différentes séances de travail, le district a signé le 11 juin 2008, le protocole d'accord portant construction de l'édifice économique. S'étant engagé contractuellement vis-à-vis de Century group corporation à obtenir auprès des ministères techniques, les exonérations de taxes sur l'importation du matériel et équipements ainsi que les exonérations d'impôts liés à l'apurement des droits coutumiers et, surtout à l'effet d'accompagner la réalisation de ce projet, le district aurait saisi les parties concernées dont le ministère de la Production animale. En réaction, Alphonse Douati aurait suggéré au district des séances de travail en vue de maîtriser les contours du dispositif à mettre en place avant la pose de la première pierre. «Ces manœuvres étaient destinées à ignorer les prérogatives et les droits du district. Mais nous allons continuer la bataille. Nous ne pouvons pas aller chercher les financements pour que le ministre prenne les retombées de notre labeur», a-t-elle souligné, dénonçant par ailleurs la volonté de Douati de démolir l'abattoir de Port-Bouët. «Nous n'accepterons jamais cela», a conclu Mme Danho.
Lanciné Bakayoko
Le projet de construction de l'abattoir d'Anyama cristallise toutes sortes de tensions. A la suite de la Société industrielle de viande de Côte d'Ivoire (Sivici), le district d'Abidjan exprime sa vive colère contre le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques. Le premier vice-gouverneur accuse Alphonse Douati de marcher sur la plate-bande de la collectivité territoriale. «La convention signée pour le compte du gouvernement entre le ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques et Century group corporation l'a été en violation flagrante de la loi parce que le ministère n'a, en l'espèce et en la matière, aucune qualité pour le faire», s'indigne Eléonore Danho, ajoutant que la seule personne morale qui ne peut pas et ne doit pas être exclue de la signature de cette convention est le district, principale autorité compétente pour construire et gérer les abattoirs. Elle fait observer que sur cette base, le projet aurait dû lier prioritairement le district et la société américaine avec uniquement les signatures d'approbation des ministères techniques représentant l'Etat. «Douati nous a floués. S'il persiste à nous mépriser, nous allons le traduire devant la justice. Il nous faut faire respecter les lois de la République», explique Mme Danho.
Bataille de compétence
La collaboratrice de Pierre Djedji Amondji est d'autant plus remontée que le ministre de la Production animale se serait emparé d'un projet qui n'est pas le sien. Selon elle, c'est à l'issue de plusieurs missions de prospection que les autorités du district ont rencontré Mme Samantha Rughia, Présidente directrice générale (Pdg) de Century group corporation qui s'est déclarée intéressée par le projet. Il s'en est suivi la signature d'une lettre d'intention matérialisant l'accord de principe des deux parties. Toutefois, ajoute-t-elle, la société américaine a proposé au district et au Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd) pour analyse et avis, l'ensemble des études financières et techniques inhérentes au projet de construction de l'abattoir marché à bétail d'Anyama. Au terme de différentes séances de travail, le district a signé le 11 juin 2008, le protocole d'accord portant construction de l'édifice économique. S'étant engagé contractuellement vis-à-vis de Century group corporation à obtenir auprès des ministères techniques, les exonérations de taxes sur l'importation du matériel et équipements ainsi que les exonérations d'impôts liés à l'apurement des droits coutumiers et, surtout à l'effet d'accompagner la réalisation de ce projet, le district aurait saisi les parties concernées dont le ministère de la Production animale. En réaction, Alphonse Douati aurait suggéré au district des séances de travail en vue de maîtriser les contours du dispositif à mettre en place avant la pose de la première pierre. «Ces manœuvres étaient destinées à ignorer les prérogatives et les droits du district. Mais nous allons continuer la bataille. Nous ne pouvons pas aller chercher les financements pour que le ministre prenne les retombées de notre labeur», a-t-elle souligné, dénonçant par ailleurs la volonté de Douati de démolir l'abattoir de Port-Bouët. «Nous n'accepterons jamais cela», a conclu Mme Danho.
Lanciné Bakayoko