Côte d`Ivoire - Procréation médicale assistée : Les premiers bébés- éprouvette sont là

Des médecins ont réussi à faire naître des jumeaux par la procédure médicale assistée.
Voici une bonne nouvelle pour les couples stériles : une clinique de la place a enregistré hier, aux environs de 9h, le premier accouchement par Procréation médicale assistée (Pma) par la méthode d’injection intra-crytpplasmique (Icsi). Ce sont les premiers bébés-éprouvette made in Côte d’Ivoire, après plusieurs tentatives malheureuses dans certaines structures de la place. Une jeune dame âgée d’environ 30 ans qui n’arrivait pas à enfanter parce que son époux avait une anomalie spermatique a mis au monde, par voie de césarienne, des jumeaux : une fille dont le poids à la naissance est 2,400 kg et un garçon qui pèse 2,700 kg. Dr Bokossa Mambo, membre de l’équipe qui a réalisé cet exploit, a indiqué que l’avènement des techniques de Pma redonne espoir aux 80 millions de couples infertiles dans le monde. La Pma regroupe l’ensemble des techniques qui permettent la conception en dehors des voies génitales de la femme, pour des raisons d’infertilité, (notamment, les obstructions tubaires ou des anomalies au niveau de l’ovulation chez la femme et, les obstructions des voies spermatiques chez l’homme, avec en toile de fonds les infections). La Pma, résout désormais ce problème par une fécondation en laboratoire. Cela va consister à prélever les spermatozoïdes de l’homme, ainsi que les ovocytes de la femme et les croiser, pour la fécondation. Au bout de 48 ou 72 h, on aura des embryons, qui seront introduits dans l’utérus de la femme qui va porter sa grossesse normalement. Le taux de succès est de 20%, contre 25% dans les cas de grossesses naturelles. Le premier bébé est né en Angleterre en 1978, et en France en 1982. Du fait de la crise, c’est en 2008 que la Pisam a pu, grâce à l’aide de partenaires français, mettre en place son centre de la Pma. Les spécialistes ivoiriens en formation ont travaillé avec des partenaires camerounais et français notamment Dr Sandjon Guy et Dr Cassuto Guy. Le Directeur général de la Santé, Pr Anongba Simplice, a tenu à annoncer officiellement la nouvelle aux Ivoiriens. Vu que l’infertilité du couple constitue un véritable problème de santé publique en Côte d’Ivoire, et représente 1/3 des motifs de consultation en gynécologie. Le hic, c’est le coût de réalisation de l’opération qui varie de 1,4 à 1,7 million. Les femmes peuvent se soumettre à ce procédé de procréation jusqu’à l’âge de 50 ans. Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique travaille à l’élaboration de textes pour régir cette pratique afin d’éviter des dérives.



Marie-Adèle Djidjé