La directrice du Département Afrique du Fonds monétaire international fait une analyse approfondie
Il ne fait aucun doute que la crise financière mondiale touche l’Afrique subsaharienne de plein fouet. Pour cette année, le Fmi table sur un taux de croissance de 3,3 % seulement, soit environ la moitié de la moyenne de la dernière décennie.
La croissance mondiale est pratiquement au point mort, entraînant une baisse de la demande pour les produits africains. Lorsque, par exemple, les consommateurs européens et américains limitent leurs dépenses, l’Afrique exporte moins. Qui plus est, le cours des matières premières telles que le pétrole ou le cuivre s’est effondré.
De par le monde, les investisseurs revoient leurs plans à la baisse. Les marchés obligataires et boursiers africains ont déjà chuté. Vu la détérioration des perspectives de croissance et le resserrement sur les marchés du crédit, les investissements directs seront vraisemblablement en repli cette année, alors que jusqu’à présent leur vitalité était un heureux dividende du travail de réforme accompli. À cela s’ajoute l’assombrissement des perspectives d’emploi des ressortissants africains vivant à l’étranger, d’où le risque d’une réduction des transferts qu’ils envoient à leur famille.
Tout cela pèse lourdement sur les revenus des ménages mais aussi sur les budgets des États. Qui dit chute des exportations dit baisse du chiffre d’affaires des entreprises et, partant, des recettes fiscales.
Conjointement avec les autorités tanzaniennes, nous organisons une conférence à Dar-es-Salam les 10 et 11 mars prochains. Elle sera l’occasion pour les pays africains de partager les enseignements de leurs réussites, d’échanger leurs points de vue sur les meilleurs moyens de surmonter les conséquences de la crise financière mondiale et de nous éclairer sur la forme que devrait prendre l’action du Fmi en Afrique pour les aider à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés pour leur population.
La bonne nouvelle est que l’économie de nombreux pays africains est beaucoup plus saine aujourd’hui qu’il y a dix ans. De nombreux pays disposent de réserves de change suffisantes pour faciliter leur ajustement au nouvel environnement économique. Dans certains pays, la faiblesse de l’endettement public et l’existence d’une épargne importante permettent d’envisager de maintenir, voire d’augmenter, le niveau des dépenses et d’élargir les déficits publics, sans pour autant menacer la stabilité économique. Dans d’autres, en revanche, les contraintes de financement limitent ces possibilités.
Le Fmi accompagne ses États membres en Afrique pour les aider à faire en sorte que la crise mondiale n’efface pas les gains durement acquis ces dernières années. Pour ce faire, nous avons accru notre concours financiers aux pays gravement affectés par la flambée des prix énergétiques et alimentaires de l’année dernière, et avons récemment mis en place un mécanisme de financement plus flexible pour les pays qui subissent des chocs exogènes. Le Fmi est également actif sur le front de l’assistance technique, en dépêchant des experts auprès de nos États membres africains afin de les aider à renforcer leurs capacités en matière de gestion économique. Nous avons déjà établi trois centres régionaux d’assistance technique en Afrique et comptons en ouvrir deux autres. Enfin, forts de l’expérience acquise dans d’autres régions, nous offrons nos conseils de politique économique pour aider les pays africains à relever les défis liés au ralentissement de l’économie mondiale. Nous encourageons nos États membres à ne pas perdre de vue leurs objectifs de moyen terme, afin d’éviter qu’en répondant aux besoins du moment, les gouvernements n’hypothèquent leur avenir.
De manière plus générale, la communauté internationale a un rôle déterminant à jouer. En ces temps difficiles pour le continent, elle doit impérativement honorer ses engagements en matière d’aide au développement. De plus, il est vital pour la poursuite de son développement économique que l’Afrique puisse bénéficier d’un système commercial ouvert.
L’Afrique ne sera pas épargnée par les problèmes qui affaiblissent l’économie mondiale, mais en agissant ensemble nous pouvons l’aider à préserver la dynamique de ses récents acquis pour lui permettre de bénéficier, le moment venu, de la reprise mondiale.
Il ne fait aucun doute que la crise financière mondiale touche l’Afrique subsaharienne de plein fouet. Pour cette année, le Fmi table sur un taux de croissance de 3,3 % seulement, soit environ la moitié de la moyenne de la dernière décennie.
La croissance mondiale est pratiquement au point mort, entraînant une baisse de la demande pour les produits africains. Lorsque, par exemple, les consommateurs européens et américains limitent leurs dépenses, l’Afrique exporte moins. Qui plus est, le cours des matières premières telles que le pétrole ou le cuivre s’est effondré.
De par le monde, les investisseurs revoient leurs plans à la baisse. Les marchés obligataires et boursiers africains ont déjà chuté. Vu la détérioration des perspectives de croissance et le resserrement sur les marchés du crédit, les investissements directs seront vraisemblablement en repli cette année, alors que jusqu’à présent leur vitalité était un heureux dividende du travail de réforme accompli. À cela s’ajoute l’assombrissement des perspectives d’emploi des ressortissants africains vivant à l’étranger, d’où le risque d’une réduction des transferts qu’ils envoient à leur famille.
Tout cela pèse lourdement sur les revenus des ménages mais aussi sur les budgets des États. Qui dit chute des exportations dit baisse du chiffre d’affaires des entreprises et, partant, des recettes fiscales.
Conjointement avec les autorités tanzaniennes, nous organisons une conférence à Dar-es-Salam les 10 et 11 mars prochains. Elle sera l’occasion pour les pays africains de partager les enseignements de leurs réussites, d’échanger leurs points de vue sur les meilleurs moyens de surmonter les conséquences de la crise financière mondiale et de nous éclairer sur la forme que devrait prendre l’action du Fmi en Afrique pour les aider à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés pour leur population.
La bonne nouvelle est que l’économie de nombreux pays africains est beaucoup plus saine aujourd’hui qu’il y a dix ans. De nombreux pays disposent de réserves de change suffisantes pour faciliter leur ajustement au nouvel environnement économique. Dans certains pays, la faiblesse de l’endettement public et l’existence d’une épargne importante permettent d’envisager de maintenir, voire d’augmenter, le niveau des dépenses et d’élargir les déficits publics, sans pour autant menacer la stabilité économique. Dans d’autres, en revanche, les contraintes de financement limitent ces possibilités.
Le Fmi accompagne ses États membres en Afrique pour les aider à faire en sorte que la crise mondiale n’efface pas les gains durement acquis ces dernières années. Pour ce faire, nous avons accru notre concours financiers aux pays gravement affectés par la flambée des prix énergétiques et alimentaires de l’année dernière, et avons récemment mis en place un mécanisme de financement plus flexible pour les pays qui subissent des chocs exogènes. Le Fmi est également actif sur le front de l’assistance technique, en dépêchant des experts auprès de nos États membres africains afin de les aider à renforcer leurs capacités en matière de gestion économique. Nous avons déjà établi trois centres régionaux d’assistance technique en Afrique et comptons en ouvrir deux autres. Enfin, forts de l’expérience acquise dans d’autres régions, nous offrons nos conseils de politique économique pour aider les pays africains à relever les défis liés au ralentissement de l’économie mondiale. Nous encourageons nos États membres à ne pas perdre de vue leurs objectifs de moyen terme, afin d’éviter qu’en répondant aux besoins du moment, les gouvernements n’hypothèquent leur avenir.
De manière plus générale, la communauté internationale a un rôle déterminant à jouer. En ces temps difficiles pour le continent, elle doit impérativement honorer ses engagements en matière d’aide au développement. De plus, il est vital pour la poursuite de son développement économique que l’Afrique puisse bénéficier d’un système commercial ouvert.
L’Afrique ne sera pas épargnée par les problèmes qui affaiblissent l’économie mondiale, mais en agissant ensemble nous pouvons l’aider à préserver la dynamique de ses récents acquis pour lui permettre de bénéficier, le moment venu, de la reprise mondiale.