x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le vendredi 27 février 2009 | Le Repère

1ère école des surdoués d`Afrique - Victor Dago (Directeur scientifique) : "Nous avons environ 100.000 surdoués en Côte d`Ivoire qui sont négligés"

Ouvert au grand public depuis trois ans, l'institut geniocratique Dago Lewis Norton, sis à Cocody les II Plateaux, est la première école de promotion des enfants surdoués appelés communément "génies". Son directeur de la recherche scientifique, Victor Dago en parle.


Qu'est-ce qu’un surdoué ? Pourquoi avez ouvert une école spéciale pour ce genre d'enfants?

Les enfants surdoués, appelés également à hauts potentiels, talentueux ou intellectuellement précoces, sont des enfants ayant un rythme de développement intellectuel supérieur à celui de la moyenne des enfants de leur âge. Et ils sont capables de réaliser des performances qui sont celles d'enfants plus âgés. Le seuil admis pour définir un enfant surdoué est un quotidien intellectuel supérieur à 150, ce qui représente 0,5% de la population. Pour la Côte d'ivoire, on peut estimer cette population entre 100.000, mais seuls 0,03% d'entre eux sont encadrés et 0,2% détectés. Où sont les autres ? Ils sont là, mais ils n'ont pas été détectés. Ils ne peuvent donc pas exprimer leur génie. Et nous nous sommes donné pour devoir de les détecter et leur donner l'encadrement qu'il faut pour qu'ils puissent développer ce qu'ils ont en eux de très positif, c'est-à-dire leur génie. L'idée de la création de cette école est partie du fait que tout pays aspire au développement et notre pays doit également aspirer au développement. Mais, le développement est basé sur quoi ? Il est basé sur le cerveau.


Quelle politique d'intégration sociale pour ces enfants une fois en fin d'étude?

N'oublions pas que le cerveau lui-même peut créer des conditions de l'emploi. Une fois ces enfants vont émerger, ils vont commencer à exprimer leur propre génie. Ce sont eux qui vont créer leur propre emploi. Et donc, ce sont eux qui vont peut-être donner de l'emploi. Je prends par exemple Dago Norton Lewis que nous avons connu le premier et qui a inspiré la création de cette école qui porte d'ailleurs son nom. Par sa pensée, nous avons compris tout de suite qu'on pouvait créer une école pareille. Aujourd'hui, l'institut vaut un emploi pour ceux qui y travaillent.


Et Norton le surdoué qui a eu son BAC à 12 ans, que devient-il ?

Norton a fait cinq formations d'Ingénieur, il a eu ses deux diplômes mais il continue de faire les trois autres. Il est professeur ici à l'Institut géniocratique et nous aide à mettre tout le programme au point. Parallèlement, il est sur un projet qui consiste dit-il de transformer l'eau de robinet en électricité.


Quelle est la différence entre un doué, un surdoué et celui qu'on appelle quelques fois un génie ?

Il y a des enfants précoces. C'est-à-dire qu’on peut soit marcher vite, mais ce n'est pas parce qu'on n'est précoce qu'on est surdoué. Parlant de la précocité intellectuelle, on a, par exemple, un enfant qui n'arrive même pas à lacer ses chaussures, mais quand il vous parle, on a l'impression que c'est un adulte. On dit alors que cet enfant parle comme un vieux mais qu’il n'arrive pas à joindre cela à ses actes. Ça voudra dire que son côté biologique est en retard sur son côté intellectuel. Celui-là fait partie des surdoués. L'enfant doué est simplement celui là dont le quotidien intellectuel est compris entre 130 et 150. Qui est à cheval entre les surdoués moyens et les surdoués. Les génies sont ceux-là qui ont marqué leur époque à travers, par exemple, une invention. Je vous donne l'exemple de Albert Einstein, qui pour moi est un génie qui a marqué le monde avec ses nombreuses théories.


Peut-on savoir l'âge requis pour intégrer l'institut Dago Norton ?

Ici, on ne raisonne pas en termes d’âge biologique mais plus tôt en âge mental. Si l'enfant a quatre ans en âge mental, nous disons que cet enfant peut déjà commencer les cours. Il y a des enfants de deux ans et demi qui sont dans des classes de niveau I. Or notre niveau I correspond à CP1-CP2 et cet enfant de façon mentale a un âge de quatre ans c'est-à-dire que c'est une personne de quatre ans qui se trouve dans un corps de deux ans et demi. Celui-là, il peut déjà commencer les cours. En somme, il faut avoir un minimum d'âge mental de quatre ans. Nous vous apprenons ici et maintenant que l'institut n'est pas exclusivement réservé qu'aux seuls surdoués. Il y a presque toutes les catégories. Les moyens, les doués et les surdoués. Par cette politique, nous préparons une bonne intégration socio-professionnelle à nos surdoués. Qu'ils apprennent et comprennent dès maintenant qu'ils ne peuvent pas seuls constituer la société. Alors, pour une saine collaboration avec les autres dans le futur, il faut dès maintenant une collaboration dans le travail et même en dehors du travail.


Que devient aussi le gamin Gonhi Ehouman Jacques Hervé admis dans votre établissement ?

En fait Ehouman Jacques Hervé est un surdoué. Moi, j'ai appris comme ça par les médias ses performances. Un enfant qui retient beaucoup, doté d'une grande capacité de mémorisation et d'assimilation…. C'est un enfant comme tout autre seulement que son quotidien intellectuel est en avance sur son âge. C'est tout. Pour ce qui est de Gonhi, quand il a atteint ses quatre ans comme âge mental, on l'a inscrit ici. Il venait d'avoir ses trois ans le 16 décembre dernier. Mais aujourd'hui il est au niveau I qui correspond à CP1-CP2, il a fini une partie de son programme et il lui reste juste un peu pour passer au niveau II. Et à 5 ans, il présentera son entrée en sixième.

Interview réalisée par Dieusmonde TAdé
Dieusmonde@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ