La vie n’est certainement pas clémente avec le régime de Laurent Gbagbo, qui met à nu tous ses travers et dérives. Pris en flagrant délit de mauvaise gouvernance dans la gestion des biens de la République, notamment la nébuleuse qui entoure la filière café cacao et les récentes affaires d’escroquerie de la secrétaire particulière de Laurent Gbagbo et les emplois fictifs à la Présidence de la République, le régime dit socialiste a maille à partir avec la France. Le contentieux porte sur l’opacité qui entoure la commercialisation du pétrole. En effet, selon une source diplomatique, la France a décidé d’être très regardante sur la gestion de notre pétrole. Ainsi, si en 2006, le pétrole représentait un tiers des importations françaises en Côte d’Ivoire, il faut reconnaître que les chiffres ont tendance à baisser désormais. Depuis cette date, les échanges sur le pétrole portent uniquement sur la somme de 7,2 millions d’euros. Soit une chute de 90% des recettes antérieures engrangées par la Côte d’Ivoire. Selon notre source, cette nouvelle tournure des choses s’explique par le voile noir qui entoure la vente du pétrole par les autorités ivoiriennes. En effet, la refondation qui n’aime pas les choses claires, a choisi de vendre son pétrole au marché noir, contournant les circuits traditionnels et officiels existants. Fort de ce constat, la France a décidé d’acheter la majeure partie de ses besoins pétroliers au Nigeria, en Angola et en Guinée Equatoriale. A dire vrai, le geste de la France vient apporter de l’eau au moulin des Ivoiriens qui ne cessent de dénoncer la loi du silence qui prévaut dans le camp présidentiel sur les ressources apportées par cette matière. De 2000 à 2007, l’argent du pétrole n’a jamais figuré dans le budget de l’Etat. Il a fallu la levée de boucliers de l’opinion nationale et internationale, pour que le régime sorte de son silence coupable, pour annoncer des chiffres en total déphasage avec la réalité. Pour narguer les Ivoiriens et pour masquer sa gêne, Laurent Gbagbo a cru bon de dire que « la Côte d’Ivoire n’est pas le Koweit ». Mais personne n’est dupe. Comme la filière café cacao, le pétrole constitue une grande poche d’enrichissement des pontes de la refondation, au détriment de notre pays. Là également, un audit s’impose, pour mettre un terme à la saignée de l’économie nationale. D’ailleurs, ce dossier est mille fois plus important que celui des emplois fictifs. Les sommes concernées n’ont rien à avoir avec les « broutilles » dont on parle actuellement.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga