Est-ce la loi du plus fort qui règne à Ouellé ? C’en a tout l’air. En tout cas, suite à la plainte déposée contre lui devant le tribunal militaire pour abus de pouvoir, extorsion de fonds, violence, voie de fait et vol, le commandant de brigade de la gendarmerie de Ouellé a décidé de se venger. Hier tôt le matin, à 5h 30, en représailles, l’adjudant chef Kouakou Yao Adolphe a fait enlever le vieux Dramane Sangaré et sa femme Aïssata Sangaré. Leur crime est de s’être portés partie civile dans une affaire où ils ont été victimes du racket et des abus de l’indélicat gendarme. Le sexagénaire malade et son épouse ont été aussitôt placés, après leur transfert à la maison d’arrêt et de correction de Bongouanou, sous mandat de dépôt avec la complicité du procureur Lucien Oulaï. Actuellement, le commandant de brigade et ses hommes multiplient les perquisitions au sein de la communauté malinké. Depuis hier, plusieurs familles ont déjà reçu la visite de l’adjudant chef Kouakou Yao et ses hommes. Ces derniers affirment être à la recherche de faux papiers administratifs pour débusquer tous les étrangers qui veulent voler la nationalité ivoirienne. Mais en réalité, vu la tournure des événements, cette descente musclée vise à fabriquer des preuves contre le couple Sangaré contre qui le procureur Lucien Oulaï et son complice l’adjudant chef Kouakou Yao n’ont rien. Vivement que la hiérarchie intervienne rapidement dans cette affaire avant qu’il ne soit trop tard pour le vieux Dramane Sangaré malade qui a besoin actuellement de soins. Cela est d’autant nécessaire qu’il s’agit ici d’un cas manifeste d’abus de pouvoir. Car en matière de nationalité, le juge pénal n’est pas compétent. Seul le juge civil l’est. C’est pourquoi, il faut vite agir pour mettre fin à cette injustice.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
