Quarante jours pour prier, jeûner et faire l’aumône. C’est une période de sacralisation de premier ordre que les fidèles chrétiens ont abordée depuis le mardi. Au bout, il y aura la Pâques qui marque la résurrection du Christ. Les privations et les dévotions qui les accompagnent cette année sont plus que par le passé, nécessaires à la Côte d’Ivoire. Un pays de croyants plongé depuis plusieurs années dans le sentier pas du tout lumineux de la déchirure humaine. Naguère carré pour lequel la paix a été érigée en seconde religion des habitants, le pays de Félix Houphouët Boigny jure actuellement avec les vertus qui avait fait sa réputation. La mort est devenue une banalité. La faim et la misère, le lot de la grande majorité de la population. Le mal, a un nom : la putréfaction morale de la société. Pas de tabou. Pas de limite dans les dérives. Les scandales se succèdent. Dans le café cacao, des barons, en réalité beaucoup de délinquants au col blanc ont fait main basse sur les revenus des planteurs. Pendant de longues années, des personnes et des organisations ont vainement tiré sur la sonnette d’alarme. Du haut de la colline, le grand chef s’est fermé les oreilles. L’Etat perçoit ses taxes. Le reste est une affaire privée s’est-il contenté de dire. Puis un matin, des personnes ont été arrêtées et jetées en prison. Soupçonnées d’avoir puisé dans les caisses des structures qui géraient les sous des paysans.
… une résurrection
Et depuis, elles attendent un procès qui n’est pas pressé de s’ouvrir. Le pays a bien connu également l’affaire des déchets toxiques. Des dizaines de morts, de milliers d’intoxiqués sans qu’aucun des principaux acteurs et complices de la tragédie ne réponde à la barre. Un autre exploit de cette nation. Groggy comme un boxeur sur le ring qui reçoit de tous les côtés les coups, les Ivoiriens ont été réveillés un matin par une affaire d’escroquerie dont le principal cerveau est une secrétaire du prince. La victime a été précipitamment expulsée et la dame par qui tout arriva a pris cinq ans de prison ferme. Mais, ce n’était là apparemment qu’un aspect de la poubelle nationale. Du palais a surgi une fois de plus une histoire d’emplois fictifs. Combien sont-elles ces personnes qui émargent sur les fonds publics au nom de la plus auguste des institutions de la République sans exercer d’emploi ? Le nombre fait l’objet de spéculation. Mais les faits sont d’une implacable dureté. Dans la rue et dans les services notamment dans les hôpitaux et les écoles, les travailleurs, les vrais ceux -là, qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts crient leur misère par grèves récurrentes. Il faut sortir de cette « damnation ». L’esprit et la force du carême peuvent beaucoup pour la résurrection de ce pays. La Côte d’Ivoire a besoin d’un coup de pouce du ciel. Absolument.
Dembélé Al Seni
… une résurrection
Et depuis, elles attendent un procès qui n’est pas pressé de s’ouvrir. Le pays a bien connu également l’affaire des déchets toxiques. Des dizaines de morts, de milliers d’intoxiqués sans qu’aucun des principaux acteurs et complices de la tragédie ne réponde à la barre. Un autre exploit de cette nation. Groggy comme un boxeur sur le ring qui reçoit de tous les côtés les coups, les Ivoiriens ont été réveillés un matin par une affaire d’escroquerie dont le principal cerveau est une secrétaire du prince. La victime a été précipitamment expulsée et la dame par qui tout arriva a pris cinq ans de prison ferme. Mais, ce n’était là apparemment qu’un aspect de la poubelle nationale. Du palais a surgi une fois de plus une histoire d’emplois fictifs. Combien sont-elles ces personnes qui émargent sur les fonds publics au nom de la plus auguste des institutions de la République sans exercer d’emploi ? Le nombre fait l’objet de spéculation. Mais les faits sont d’une implacable dureté. Dans la rue et dans les services notamment dans les hôpitaux et les écoles, les travailleurs, les vrais ceux -là, qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts crient leur misère par grèves récurrentes. Il faut sortir de cette « damnation ». L’esprit et la force du carême peuvent beaucoup pour la résurrection de ce pays. La Côte d’Ivoire a besoin d’un coup de pouce du ciel. Absolument.
Dembélé Al Seni