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Société Publié le mercredi 4 mars 2009 | Le Temps

Journees de la justice - Les opérateurs économiques font le procès de la justice

Ouvertes hier, en présence du ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Koné Mamadou et de celui de l'Intégration africaine, les journées de la justice organisées par l'Union des grandes entreprises de Côte d'Ivoire (Ugeci), ont servi de prétexte aux opérateurs économiques privés de faire le procès de l'institution judiciaire ivoirienne. Qui, selon eux, est gangrenée par la corruption, le laxisme, le clientélisme, ainsi que la lenteur ou le renvoi abusif des dossiers des justiciables, constituant de ce fait un frein à l'épanouissement des investisseurs étrangers. " Insécurités judiciaires : quelles solutions ? ", tel est le thème qui a réuni à l'espace Crrae-Uemoa à Abidjan Plateau ces journées des opérateurs économiques issus de 23 grandes entreprises et groupes d'entreprises industrielles réalisant et contribuant annuellement à l'économie ivoirienne et des magistrats et des auxiliaires de justice. Ainsi, pendant deux jours (la clôture est prévue pour aujourd'hui), des travaux en atelier dont les grandes articulations sont la motivation des décisions de justice, garante d'équité, de paix sociale, indispensable pour assurer un développement humain réel pour une prospérité pour tous retiendront l'attention des participants dont les résolutions sont attendues. Après avoir dépeint le tableau peu reluisant de l'appareil judiciaire ivoirien, le vice-président de l'Ugeci, Sylla Mahamadou, a, au nom de la Commission compétitivité de ladite structure, indiqué que l'organisation desdites journées s'inscrit dans la logique de partenariat Etat/ secteur privé pour la recherche de solutions pragmatiques et concertées aux problèmes qui se posent aux opérateurs économiques en général et aux grandes entreprises industrielles en particulier ; la "compétitivité ayant besoin d'un environnement performant et sécurisant". C'est pourquoi, pour le président de l'Ugeci, Angora Tano, l'environnement judiciaire ivoirien est peu propice à l'instauration d'un climat des affaires sain. "Autant d'actes qui indiquent que l'entreprise ne peut exercer ses activités, garantir sa compétitivité et prospérer que si elle évolue dans un climat qui sécurise ses investissements, ses avoirs et ses contrats", a-t-il dit, soutenant que "le bon fonctionnement de l'appareil judiciaire reste le garant de la pérennité de ses activités". Ainsi, Angora a invité les hommes de droit à œuvrer pour un corps plus reluisant, vu qu'en 2009, la Côte d'Ivoire a reculé pour se placer au 161e rang sur 181 pays classés, dégradant sa position. " Combien de fois, les opérateurs n'ont-ils abattu la semelle dans les salles d'audience pour une affaire convoquée à 8 heures et qui passe en jugement à 12 heures, quand elle n'est pas renvoyée ? ", a déploré le président de l'Ugeci. Avouant que l'insécurité judiciaire crée sans conteste, des charges importantes pour les entreprises, ou encore crée un climat propice à la fraude. A l'instar de M. Angora, Me Charles N'Guini de Transparency international du Cameroun a relevé le dysfonctionnement de l'appareil judiciaire. Non sans dire : " Il n'est de vrai progrès que dans le domaine moral ". Quant au ministre de la justice, intervenant au nom du Premier ministre, parrain de la cérémonie, certes l'appareil judiciaire est malsain, mais l'on doit émettre des réserves. Et d'inviter à une compréhension mutuelle à l'effet de proposer " le meilleur pour la justice de Côte d'Ivoire ".

Toussaint N'Gotta
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