Le Patriote : Le 21ème Fespaco perpétue la mémoire de Ousmane Sembène. Une Avenue de Ouaga porte désormais son nom. Dimanche, un panel et une exposition lui ont été consacrés. Pensez-vous que le Fespaco fait-il assez pour votre père ?
Alain Sembène : Assez, c’est relatif. Je suis sûr que les Burkinabés voudraient encore faire plus. Je suis vraiment étonné par la grandeur de cet hommage qui est pour moi immense. Il y a eu une Avenue "Sembène Ousmane", une statue, la chambre Une de l’hôtel Indépendance en son nom, ses portraits partout... C’était tout simplement grandiose. Pour moi, c’est une histoire d’amour entre Sembène Ousmane et le Burkina Faso.
L.P : Avez-vous le sentiment que son ombre plane le Fespaco 2009 ?
A.S : Ah oui, Son ombre est partout. J’ai un fort sentiment, comme s’il y avait un étouffement, il est partout. J’étais allé souper dans un restaurant, il n’y a pas longtemps et il y avait son portrait en face de moi. Il est partout et en même temps, il n’est nulle part. Il y a ce sentiment de plein et de vide. Parce que je pense qu’il manque aussi.
L.P : Vous avez annoncé, samedi, votre volonté de transformer la demeure de votre illustre père en un musée. Quelle sera sa vocation principale ?
A.S : Je tiens à préciser que c’était la volonté de mon père d’avoir cet espace et de faire de sa maison de Galle Ceddo, un espace culturel. L’idée est donc venue de lui. Cet espace aura deux parties. Il y aura la maison elle-même, là où il a vécu, où il a créé la plupart de ses œuvres cinématographiques. Cet espace permettra à ceux qui le désirent d’entrer dans l’intimité de l’artiste, de voir comment il a vécu. Il y aura un autre espace qui sera centré vers le futur. On lui rendra naturellement hommage en présentant ses photos, ses trophées, mais on rendra aussi hommage à ceux qui sont aussi disparus. Je pense à Paulin Soumanou Vieira, Djibril Diop, Babacar Samba… et autres. J’ai eu la chance de les connaître. C’étaient mes tontons. Il s’agira aussi de permettre aux jeunes générations de faire connaissance avec toutes ses œuvres et permettre le développement du cinéma africain. Cet espace viendra aussi en aide à l’art et au cinéma en Afrique.
L.P : Allez-vous faire de la production cinématographique ?
A.S : Pour l’heure, ce n’est pas à l’ordre du jour. On ne peut pas tout faire. Je ne suis pas encore de la profession.
L.P : Justement, parmi ses enfants, y en a-t-il qui ont des prédispositions pour les métiers du cinéma ?
A.S : Non. Pas pour le moment. Nous sommes trois. Et personne n’est dans le cinéma.
L.P : Ce milieu vous effraie t-il ?
A.S : Il y a peut-être un peu de tout ça. Mais parfois, le destin nous pousse à faire des choses qu’on ne pensait pas réaliser.
L.P : L’Afrique connaît le cinéaste. Mais qui était l’homme Sembène Ousmane ?
A.S : C’était une personne qui avait un caractère bien trempé. Ce n’était pas une personne de compromission. Pour moi, il était très très rigoureux. Il aimait travailler. Je l’ai toujours connu travailleur et rigoureux. Avec lui, à la maison, il fallait toujours travailler, être sincère dans le travail, être autonome, s’assumer.
L.P : Votre père voulait réaliser un film sur Samory Touré. Allez-vous donner suite à ce projet ?
A.S : Pour le moment, nous préférons gérer le projet du Musée et on verra.
Réalisée par Yacouba Sangaré (Envoyé spécial à Ouaga) Y. Sangaré (Envoyé spécial)
Alain Sembène : Assez, c’est relatif. Je suis sûr que les Burkinabés voudraient encore faire plus. Je suis vraiment étonné par la grandeur de cet hommage qui est pour moi immense. Il y a eu une Avenue "Sembène Ousmane", une statue, la chambre Une de l’hôtel Indépendance en son nom, ses portraits partout... C’était tout simplement grandiose. Pour moi, c’est une histoire d’amour entre Sembène Ousmane et le Burkina Faso.
L.P : Avez-vous le sentiment que son ombre plane le Fespaco 2009 ?
A.S : Ah oui, Son ombre est partout. J’ai un fort sentiment, comme s’il y avait un étouffement, il est partout. J’étais allé souper dans un restaurant, il n’y a pas longtemps et il y avait son portrait en face de moi. Il est partout et en même temps, il n’est nulle part. Il y a ce sentiment de plein et de vide. Parce que je pense qu’il manque aussi.
L.P : Vous avez annoncé, samedi, votre volonté de transformer la demeure de votre illustre père en un musée. Quelle sera sa vocation principale ?
A.S : Je tiens à préciser que c’était la volonté de mon père d’avoir cet espace et de faire de sa maison de Galle Ceddo, un espace culturel. L’idée est donc venue de lui. Cet espace aura deux parties. Il y aura la maison elle-même, là où il a vécu, où il a créé la plupart de ses œuvres cinématographiques. Cet espace permettra à ceux qui le désirent d’entrer dans l’intimité de l’artiste, de voir comment il a vécu. Il y aura un autre espace qui sera centré vers le futur. On lui rendra naturellement hommage en présentant ses photos, ses trophées, mais on rendra aussi hommage à ceux qui sont aussi disparus. Je pense à Paulin Soumanou Vieira, Djibril Diop, Babacar Samba… et autres. J’ai eu la chance de les connaître. C’étaient mes tontons. Il s’agira aussi de permettre aux jeunes générations de faire connaissance avec toutes ses œuvres et permettre le développement du cinéma africain. Cet espace viendra aussi en aide à l’art et au cinéma en Afrique.
L.P : Allez-vous faire de la production cinématographique ?
A.S : Pour l’heure, ce n’est pas à l’ordre du jour. On ne peut pas tout faire. Je ne suis pas encore de la profession.
L.P : Justement, parmi ses enfants, y en a-t-il qui ont des prédispositions pour les métiers du cinéma ?
A.S : Non. Pas pour le moment. Nous sommes trois. Et personne n’est dans le cinéma.
L.P : Ce milieu vous effraie t-il ?
A.S : Il y a peut-être un peu de tout ça. Mais parfois, le destin nous pousse à faire des choses qu’on ne pensait pas réaliser.
L.P : L’Afrique connaît le cinéaste. Mais qui était l’homme Sembène Ousmane ?
A.S : C’était une personne qui avait un caractère bien trempé. Ce n’était pas une personne de compromission. Pour moi, il était très très rigoureux. Il aimait travailler. Je l’ai toujours connu travailleur et rigoureux. Avec lui, à la maison, il fallait toujours travailler, être sincère dans le travail, être autonome, s’assumer.
L.P : Votre père voulait réaliser un film sur Samory Touré. Allez-vous donner suite à ce projet ?
A.S : Pour le moment, nous préférons gérer le projet du Musée et on verra.
Réalisée par Yacouba Sangaré (Envoyé spécial à Ouaga) Y. Sangaré (Envoyé spécial)