Le Fespaco accorde un espace à la célébration de la musique, dans toute sa généralité. Les artistes occupent chaque soir la scène - Place de la Révolution - dans la capitale burkinabé. Avant leur spectacle le samedi prochain en France, Magic System, le groupe Zouglou, a honoré le mardi 3 mars l’invitation des organisateurs de la biennale de Ouagadougou. Un retour sur scène, à 1 H du matin, très apprécié du quatuor dans la capitale. Magic System gratifie en live les chansons reprises en chœur par le public. De la quinzaine de titres chantés, les quatre garçons d’Anoumabo n’oublient pas l’hymne de retour, chanté, à la paix, à l’union et à la bonne entente. C’est aussi une critique de la perte de certaines valeurs, cause de fracture sociale. Chanson d’invite à la persévérance et au travail, le lead vocal Asalfo brandit son autobiographie chantée qui est, aussi, celle de « garçons d’Anoumabo – Manadja, Goudé et Tino – qui ont voulu faire la musique ». Les voies de réussite sociale sont diverses. Asalfo conseille : « chacun a son étoile ». La musique colorée aujourd’hui de sonorités occidentales sans oublier le basic, Magic System emprunte, par le langage, à la société ivoirienne, les thèmes satiriques avec acceptation de la critique par le jeu des alliances. Epaulé pour une partie « d’impro » par le duo Yelen, Asalfo se permet également un échange avec son public pour les faire participer. Et l’histoire, la plus fraîche, est son passage raconté au marché de Ouaga où les femmes « croyant qu’il ne comprend pas Moré » ont dit de lui qu’il « est étranger ». Sa réponse, dans le chant, « je ne suis pas étranger ». Sidiki Bakaba que les Magic ont remercié pour ce qu’il fait pour eux, était sur le podium pour témoigner que les quatre garçons viennent de loin.
KS à Ouagadougou
KS à Ouagadougou