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Politique Publié le vendredi 6 mars 2009 | Le Temps

Message de sem gnamien a la séance du conseil de discipline du pdci-rda - “Aucune menace, aucune sanction ne peut avoir raison de ma détermination”

Convoqué par le Conseil de discipline de son parti politique, le Pdci-Rda, le ministre Gnamien Yao, par ailleurs, membre du bureau politique dudit parti, n'a pu livrer son discours aux dirigeants du Pdci. Le Temps vous le propose en intégralité.

Monsieur le Président du Conseil de Discipline du Pdci-Rda,
Honorables aînés,
Très chers frères et sœurs (militants et militantes) dans le Pdci-Rda
Je suis venu ce matin de jeudi 5 mars 2009, pour vous écouter, mais surtout pour saisir l'occasion que l'histoire m'offre de vous réaffirmer ma détermination à réhabiliter la mémoire du Président Félix Houphouët-Boigny, ce grand homme que beaucoup de nos militants, dont vous autres, ont certes approché sans jamais prendre le temps d'assimiler ses enseignements.
Aujourd'hui, moi, Gnamien Yao, je suis devant vous, " mes maîtres ", non pas pour consolider les acquis de la démocratie dans notre pays, non pas pour réfléchir sur les voies et moyens pour sortir de la crise ivoirienne, non pas pour construire, mais pour jouer à ce jeu de cache-cache comme si le mensonge et les intrigues que vous avez pratiqués tout au long de vos carrières respectives pouvaient triompher de la vérité. Quel dommage ! Quel gâchis !
Ce matin, mon souhait est tout simplement que vous me permettiez d'entrer en possession de mon dossier, de tout mon dossier dans les moindres détails, afin de pouvoir organiser ma défense dans trois semaines compte tenu de mes contraintes au service de la Côte d'Ivoire pour laquelle je ne cesserai jamais de me battre.
Mesdames, messieurs, chers aînés bien aimés,
Permettez-moi, en espérant que vous accédiez à ma requête qui n'est rien d'autre que l'expression et la manifestation de mes droits de citoyen libre, de militant libre engagé et déterminé, de vous rappeler tout simplement cette phrase du professeur Noël Loukou que j'aime bien. La voici : " la vraie ligne de démarcation entre les hommes, ce n'est ni l'argent, ni la couleur de la peau, ni la religion, ni l'ethnie ; c'est tout simplement la capacité à supporter son image dans un miroir".
Dans trois semaines, je répondrai point pour point à tout ce qui m'est reproché sans crainte, car face à la mémoire du Président Félix Houphouët-Boigny, face aux Ivoiriens qui nous suivent, moi, Gnamien Yao, je peux supporter, et je supporte mon image dans le miroir de l'histoire. Ce qui n'est pas le cas pour vous, à 90% autour de cette table. Je pourrais le démontrer !
Mesdames, messieurs, chers aînés bien aimés,
Dans cette affaire que vous avez créée, sachez que ce qui doit prévaloir, c'est la vérité. Pour ma part, je tiens à vous signaler que dans la marche actuelle de notre pays, votre tentative d'intimidation n'aura aucunement raison de ma foi dans un Pdci-Rda débarrassé des intrigues, de l'hypocrisie, de la peur et de l'acharnement sans oublier la méchanceté.
Je réponds à votre convocation en ayant le sentiment que le moment est venu pour vous, de passer le témoin à ma génération.
C'est conscient de ce que ce temps est arrivé que j'ai décidé, face à votre volonté, d'engager enfin le dialogue avec vos cadets, vos enfants que nous sommes dont moi de venir humblement vous écouter, sans état d'âme et de vous dire la vérité, rien que la vérité. Il s'agira pour nous d'être suffisamment patients pour comprendre que ce qui se déroule actuellement au sein du Pdci-Rda est suivi de très près par nos nombreux militants qui ont soif de changement, qui sont fatigués des suiveurs et qui estiment qu'une fois pour toutes, il faut mettre fin par le dialogue à ces choix hasardeux qui font du Pdci-Rda, un parti sans âme sur l'échiquier politique national.
Nos militants veulent être réhabilités, ils veulent jouer un grand rôle dans ce nouvel ordre politique en gestation. Ils veulent voir leur parti et surtout, leur direction être à l'écoute de ce " vent venu de l'Ouest" qui fait qu'on peut être d'un parti et voter pour un adversaire sans que le ciel ne vous tombe dessus. Ils veulent voir les vieux, céder la place aux jeunes, c'est un devoir militant.
Nos militants veulent voir leur parti être capable d'anticipation. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui !
Nos militants veulent voir leur parti être capable de développer de nouveaux réflexes qui ont pour noms : culture du diagnostic, culture de l'évaluation.
Nos militants sont fatigués de voir leurs " papas et mamans " que vous êtes ridiculisés par les jeunes de leur âge.
Nos militants veulent voir le président Bédié être à leur écoute pour comprendre qu'après 50 ans de loyaux services rendus, il faut qu'il engage le débat sur sa retraite politique dès le 4 mai 2009.
Mesdames, Messieurs, chers aînés bien aimés,
Je veux être de mon temps. Je veux être de ce siècle (le 21e) et non d'un autre qui a fait son temps. Au moment où ailleurs, les hommes et les femmes de votre âge ont favorisé l'avènement d'un Président de mon âge, ne tuez pas ceux de mon âge qui ont le devoir de continuer, voire, d'élargir les sillons que vous avez tracés quand le contexte vous le permettait.
Je vous fais confiance. Je vous dis d'ores et déjà que depuis mon jeune âge, j'ai pris l'engagement d'être fidèle à la mémoire du Président Félix Houphouët-Boigny.
Quoi qu'il advienne et quoi que je devienne par vos décisions qui ne sont rien d'autres que des difficultés à surmonter dans ma noble ambition de diriger le Pdci-Rda après Bédié, pour redresser ce que votre génération a tordu en étant de bonne foi, je demeure Pdci-Rda. Je reste Pdci-Rda. Dans tous les cas et croyez-moi, l'histoire de notre parti montre bien que les bannis d'aujourd'hui peuvent être les messies de demain.
Si Henri Konan Bédié après 1977 et 1999 a encore des chances de vous inspirer, après que vous l'ayez brulé vif, vous qui me jugez aujourd'hui, ce n'est pas interdit que demain Dieu veuille me rétablir dans ma vérité et dans la vérité.
Ailleurs dans le monde, le temps est à la liberté. Faisons en sorte que le Pdci-Rda soit toujours de son temps et que le confinement et l'étouffement des compétences, les intrigues et les mensonges cessent en son sein.
Je dis non aux intrigues et aux mensonges qui visent à tuer les valeurs pour rejoindre le président Bédié qui disait à juste titre en 1965 et je cite : " Les jeunes, futurs cadres de la nation, éviteront les intrigues visant à camoufler des insuffisances, à paralyser l'efficacité qui a toujours guidé l'action du parti, les intrigues visant à la non observation d'une réelle hiérarchie des valeurs, les intrigues ayant pour but de hisser les incompétences à des postes élevés pour satisfaire des ambitions personnelles au mépris de l'intérêt public ".
Moi, j'ai toujours dit non aux intrigues et aux mensonges, vous le savez très bien.
Aujourd'hui, je dis non aux intrigues et aux mensonges. Je refuse aveuglement des schémas dépassés.
Je vous fais confiance et je reste convaincu que nous constatons à notre grand regret que depuis avril 2002, le président Henri Konan Bédié n'a pas remporté la moindre bataille sur ses adversaires politiques. Un tel Chef d'Etat-major mérite d'être affecté à d'autres fonctions.
Dans tous les cas, je vous invite à un débat libre au sein du Bureau politique et vous verrez que je suis loin d'être minoritaire dans ma foi en un Pdci-Rda sans Henri Konan Bédié, en une Côte d'Ivoire sans Bédié comme Président.
Cette démocratie tribale qu'on veut forcément instaurer dans le Pdci-Rda me gêne, gêne nos militants et indispose les Ivoiriens dans leur grande majorité.
Laissez les militants vivre leur liberté car il s'agit d'une élection présidentielle. Regardons autour de nous et vous verrez que ne pas soutenir Henri Konan Bédié ne veut pas dire que je ne suis pas militant du Pdci-Rda ou que je fais honte à qui que ce soit ou que je le renie comme père, comme frère ou comme celui qui m'a tout donné et à qui je n'ai jamais rien donné.
Ouvrez le débat et vous verrez la vérité. Comment pouvez-vous penser que par votre faute des gens moins valeureux que nos jeunes cadres, plus jeunes que vos cadres, vous rudoient à longueur de journée et que nous continuons de vous suivre sans vous demander de nous laisser aller au front nous-mêmes ?
Comme vous ne voulez pas l'entendre ainsi, nous avons purement et simplement décidé de vous abandonner au front en attendant vos appels au secours qui ne sauraient tarder !
Mesdames, messieurs,
En tant qu'orphelin, je suis venu solliciter un peu d'amour de votre part.
Je suis venu réaffirmer le respect que j'ai pour vous, vous dont le travail hier, me permet de parler librement aujourd'hui.
Je suis venu solliciter un peu de considération pour moi et pour ma génération.
Je suis venu solliciter un peu de respect de votre part.
Je suis venu solliciter un peu de paix, pour ma famille, pour mes amis d'ici et d'ailleurs.
Je suis venu solliciter un peu de reconnaissance de votre part et surtout de la part du président Henri Konan Bédié.
Vive le débat et le Dialogue à l'intérieur du Pdci-Rda en présence du président Henri Konan Bédié, président actuel du Pdci-Rda, non à la menace qui tue la démocratie, longue vie à chacun de nous !
Prêt pour la relève des anciens comme cela s'est toujours fait dans notre parti le Pdci-Rda, je vous remercie.
Le ministre Gnamien Yao
membre du Bureau politique
du Pdci-Rda
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