L’émotion était au rendez-vous, à la salle "Kodjo Ebouclé" du Palais de la Culture hier. Ils étaient là ! Érudits et sommités du monde universitaire, écrivains, journalistes, libraires, amoureux des belles lettres, amis et parents. Qui, pour raconter une anecdote, qui pour donner un témoignage, ou rendre évidents les plis de l’oeuvre intégrale de l’écrivain prolixe et fécond Diégou Bailly, décédé le 1er février dernier à Tunis. Organisé par l’association des écrivains de Côte d’Ivoire dont l’illustre disparu était un membre actif, l’hommage des hommes du livre à l’auteur de « Hérémakono » sert de rampe, selon Alfred Dan Moussa, Vice président du comité national des obsèques, à la série d’hommages que la nation ivoirienne et les hommes de culture africaine envisagent de rendre au lauréat du grand prix Bernard Dadié 2004 avec son roman « La Traversée du Guerrier ». Prenant la parole, le président des écrivains de Côte d’Ivoire, Foua Ernest de Saint Sauveur, a salué la présence massive des hommes de lettres, avant d’indiquer que Diégou reste pour lui un écrivain brillant qui a manié avec un égal bonheur, nombre de genres littéraires. Ouvrant la table ronde qui a tenté de revisiter l’ensemble de la production littéraire de l’écrivain Diégou Bailly, Dr. Blédé Logbo Armand a formulé le vœu de voir réaliser une nécropole ; un cimetière national pour les héros et hommes de lettres qui ont marqué l’histoire de la nation par leurs actes. « Ce panthéon vivant nous permettra, s’il est réalisé, de construire le présent, libéré des angoisses de la mort liées aux transferts systématiques des corps sur les lieux de naissance. Les Ivoiriens apprendront à ne plus dire Feu Mémel Fôté, Feu Diégou Bailly… ». Avant de poursuivre « ils diront fièrement comme les autres, Sartre, De Gaulle, Racine… sans leur mettre le feu qui consume et fait tomber dans l’oubli » a souhaité Dr. Blédé. Au détour de cette table ronde, animé par les Prs. Dédi Séry, Logbo Gnézé, Blédé Logbo Armand, tous s’accordent à dire que Diégou Bailly vivait par l’écriture et vivant par l’écriture, il se nourrissait de l’écriture. Ses différentes productions, « Secret d’Etat » (roman CEDA, 1988), « La restauration du multipartisme en Côte d’Ivoire ou la double mort d’Houphouët Boigny (essai, l’Harmattan, 1993) « la fille du Silence » (roman, NEI , 1998) « La Traversée du Guerrier (roman CEDA, 2004) « Monokozohi (théâtre NEI/CEDA et Hérémakono (NEI CEDA 2007) ont été décortiquées pour le plaisir de leur densité.
Moussa Keita
Moussa Keita