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Art et Culture Publié le mercredi 11 mars 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Bamba Bakary, cinéaste : "C`est une désolation pour la Côte d`Ivoire"

L’humoriste ivoirien, acteur de cinéma, était depuis vendredi 6 mars à Ouagadougou. Il a suivi comme spectateur la projection de « Une femme pas comme les autres ». Film dans lequel il joue le policier cocufié par le mari de la voisine. Le lendemain, à la cérémonie de clôture de la 21è édition du Fespaco où il y était, il jette un regard sur le cinéma ivoirien.


Vous jouez dans « Une femme pas comme les autres », un film de Abdoulaye Dao qui a reçu au Fespaco le prix de la meilleure œuvre de fiction TV Vidéo. Vos impressions ?

Je suis très content. Je crois que je suis un homme comblé car tous les films dans lesquels j’ai joué - depuis 15 ans - et qui sont passés au Fespaco, il n’y a pas un qui n’a pas eu de prix. Celui qui a été tourné en décembre (Ndlr, Une femme pas comme les autres) a eu deux prix aujourd’hui (Ndlr, samedi 7 mars).


La Côte d’Ivoire était aussi présente à la 21è édition du Fespaco et a été honorée que d’un seul prix spécial Uemoa attribué à Idrissa Diabaté. Doit-on en être déçu ?

C’est une désolation. Mais, il ne faut pas se faire de bile. Au fur et à mesure que nous avançons, les jeunes réalisateurs font, maintenant, du bon boulot. Avant, ils s’amusaient pour faire du cinéma. Maintenant, être acteur est un métier. Ce n’est plus de l’amusement. On s’amusait avant. Maintenant, les jeunes sont talentueux. Ils veulent faire du travail. On a le matériel sophistiqué. Nous sommes en train de dormir en Côte d’Ivoire. Mais les autres ne dorment pas. Ils sont réveillés. Vous avez vu le film qui a remporté l’Etalon de Yennega ? (Il n’ajoute plus rien).


Depuis Au nom du Christ de Roger Gnoan Mballa, pas un seul n’a brillé au Fespaco. Le réveil est-il imminent?

Absolument. Il faut un réveil des Ivoiriens. Nous sommes là-bas (Ndlr, en Côte d’Ivoire) à dire que nous sommes plus riches que tel pays, plus forts que tel pays. On a nos gars qui sont intelligents. Mais les gars (Ndlr, les autres pays) ne parlent pas. Ils travaillent. Le réveil doit se faire au niveau de tout le monde. Les autorités doivent avoir la volonté politique de donner les moyens aux cinéastes. Les cinéastes doivent se donner la peine de travailler comme il faut. Et les acteurs quand ils acceptent de jouer, ils jouent correctement. Parce que quand on vient au cinéma – le public – on ne vient pas pour regarder le producteur ni le réalisateur. Ce sont les acteurs qu’on vient voir. Mais, nous en Côte d’Ivoire, au niveau culturel, ce sont les artistes qui sont obligés de courir après les gens pour se faire voir, avoir un peu à manger. Vous avez vu au Fespaco, ce sont les gens qui courent après les artistes. En Europe, c’est comme ça. Je viens de Vérone, de la 28è édition du Festival international de Vérone tenue en novembre 2008 où j’ai été distingué Prix spécial, prix du jury avec mention spéciale et avec des certificats légalisés des mains de membres de jury qui sont des Blancs. L’hommage qu’ils m’ont fait, jamais, m’ont-il dit, cela n’a été fait pour un Africain. Mais, même la presse ivoirienne n’est pas au courant si je ne vais pas vers elle.


Quel est ce film dans lequel vous jouez?

Docteur Boris. En 2008, également, devant Soukey et Siriki, les grands comédiens du Burkina, devant les Bohiri, Digbeu Cravate, Abbass et tous les comédiens maliens, sénégalais, guinéens et togolais, j’ai remporté le prix Balla Moussa Kéita qui est le plus grand prix décerné au Mali et qu’ils ont appelé le prix du meilleur comédien ouest-africain francophone.


Moins on fait du bruit, plus on avance, doit-on le comprendre ainsi ?

Oui. On fait plus de bruits qu’on ne travaille (Ndlr, en Côte d’Ivoire). Sinon, pour les films qui ont été primés, l’Algérien a dit que les pellicules lui ont été offertes au Fespaco, les caméras là-bas, quelqu’un lui a donné un peu (Ndlr, de moyens). Il a pris un peu, un peu et il a remporté le prix (Ndlr, Etalon de Bronze de Yennega avec Mascarades).


On entend certains se justifier qu’il n’y a pas de moyens à leur disposition. A vous entendre, il faut dépasser cela…

C’est une fuite en avant. Tous les pays ont des problèmes pour financer les films. Comment certains s’en sortent ? C’est une question d’organisation et de savoir ce qu’on veut. C’est tout.

Réalisé à Ouaga par K. Saydoo
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