Le Palais de la culture de Treichville a servi de cadre hier, au Mouvement pour la Souveraineté économique et monétaire de l'Afrique (Mosema), pour l'organisation d’une conférence-débat sur le thème : " L'expérience de la monnaie guinéenne et les enjeux d'une monnaie africaine ". Dans ses propos liminaires, Dr. Ousmane Kaba, ex- gouverneur de la banque centrale de la Guinée et conférencier, a fait l'historique de la création de la monnaie guinéenne. Pour cet éminent professeur, l'indépendance économique du continent africain réside dans la suppression du franc de la colonie française (Cfa). Il a exprimé son souhait de voir les Africains rompre le pacte colonial qui les lie à la France pour leur salut. A cet effet, il a invité les pouvoirs politiques à manifester leur solidarité à l'égard de leurs frères guinéens, dont l'exemple et surtout l'expérience doivent servir de boussole dans cette lutte pour l'indépendance économique. Dr. Ousmane Kaba a soutenu que le Fcfa n'est qu'une sous monnaie de la France. " C'est un moyen créé par la France pour piller nos économies. Un pays indépendant a le devoir d'abroger l'existence de cette monnaie ", a-t-il martelé. Il faut donc batailler pour arracher la souveraineté monétaire des mains de la France. Ainsi il prône la création d'une monnaie africaine. Quant au Dr. Fahé Maurice, un des fondateurs du Mosema, la date du 1er mars 1960 est restée vivace dans la mémoire collective des guinéens. Parce que la monnaie transporte, a-t-il indiqué, l'émotion de tout un peuple. Pour la première fois, a-t-il poursuivi, une colonie indépendante vient de créer sa monnaie. Mais très vite, l'euphorie suscitée par la création de cette monnaie, va vite s'estomper suite à la mauvaise gestion et surtout au manque de devises étrangères. Les difficultés liées à la création de cette monnaie vont alors faire disparaître les sociétés d'Etat tombées en faillite. Pour Dr fahé, les Français ont asphyxié l'économie guinéenne. Plusieurs intervenants dont l'honorable Daniel Abo d'Agboville et président de l'Anaproci et Guillaume Dacoury président du Mosema, ont appuyé les propos tenus par le conférencier et ont exhorté les Africains à l'union sacrée pour la création d'une monnaie authentique africaine.
Jean-Baptiste Essis
essis06525881@yahoo.fr
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