«L’expérience de la monnaie guinéenne et les enjeux de la monnaie unique européenne ». Tel est le thème de la conférence animée hier au Palais de la culture par l’ex-gouverneur de la Banque centrale de Guinée. Ousmane Kaba est parti des péripéties de la monnaie créée par le président Sékou Touré le 1er mars 1960 jusqu’aux reformes entreprises par Lansana Conté à partir de 1985. Le pays a été obligé de battre monnaie pour éviter d’être humilié et asphyxié par la France, décidée à « en finir » avec son ancienne colonie qui a « osé » dire non au général De Gaulle, a-t-il rappelé. Née dans un contexte difficile, évoluant dans une économie socialiste, la nouvelle monnaie qui devait symboliser la souveraineté de la Guinée, a vite sombré, reconnait le conférencier. « Les difficultés de l’économie ont rejailli sur la monnaie. L’inflation n’a pu être maitrisée», fait remarquer l’ancien ministre. Les changements de signes monétaires, les dévaluations n’ont en rien amélioré la situation d’un pays empêtré dans les difficultés économiques. Le passage d’une économie planifiée à une économie de marché a entraîné des réformes « douloureuses » dont il a été l’auteur. Il reconnait que créer une monnaie nationale a des avantages à condition de maîtriser l’inflation. Le franc CFA a un avantage car il échappe au contrôle des chefs d’Etat, a-t-il dit. Le banquier préconise la création d’une monnaie sous-régionale mais qui ne soit pas liée à l’euro comme le Cfa. Cette conférence a été organisée par la Coordination de la société civile des guinéens résidents en Côte d’Ivoire (Coscig-CI) dirigée par Kaba Sékou qui a dit toute sa “fierté de voir son pays posséder sa monnaie”. Dr Fayé Maurice, professeur d’économie à l’université de Cocody, a plaidé pour la “fin du CFA qui appauvrit les pays membres”.
Nomel Essis
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