Spectacle de désolation hier en fin de matinée, à la gare routière de Bouaké. Près d'une dizaine de magasins situés en face de la gare de Ffa, ont été réduits en cendres par les flammes. Bilan de l'incendie : 3 personnes brulées partiellement et de nombreuses marchandises calcinées. Sous le choc, les propriétaires des lieux sinistrés, sont inconsolables. « C'est toute ma vie qui vient de partir en fumée. De retour de l'aventure, j'ai mis toutes mes économies dans mon magasin et tout à brûlé. Je ne sais pas actuellement où mettre la tête », se lamente S. Abou, un commerçant sinistré. Aidés des voisins et de vendeurs ambulants, il tente désespérément de récupérer, dans un amas fumant, ce qui peut l'être. Selon les informations reçues ça et là, le feu serait survenu de façon accidentelle. Un tenancier de kiosque à café, situé dans le périmètre ravagé, est mis en cause. «C'est de son fourneau que tout est parti, aux environs de 7 heures. Son kiosque à ciel ouvert est installé à proximité d'une étable d'essence. Quand le feu a atteint l'étable, il a gagné en intensité et le magasin de stockage du carburant, positionné aussi à côté », témoigne un apprenti de gbaka, sous le couvert de l'anonymat. Et de poursuivre : « Nous avions été alertés par un violent explosion. Les uns après les autres, les magasins avoisinants ont été pris par le feu ». Informés, les pompiers de l'Onuci se rendent sur les lieux pour circonscrire les flammes. Sur le lieu des faits, d'énormes tuyaux sont branchés sur les deux camions citernes qu'ils ont convoyés. Il leur a fallu environ 2 heures pour venir à bout des flammes. Cette promptitude des soldats onusiens n'a pu sauver la gare de gbakas du quartier Djélèkro et autres magasins. Le mouvement de récupération des biens encore utilisables, conduit par les propriétaires en larmes, sera favorisé par le cordon de sécurité établi par un détachement des bérets verts du commandant Shérif Ousmane. Après avoir bouclé le périmètre, les hommes armés procèdent à la sécurisation des biens retirés. L'explosion des bidons d'essence lors des fouilles, selon les témoignages recueillis, a été la cause de la brulure des trois personnes. Cet énième incendie d'une partie de la gare routière de Bouaké, vient accentuer la misère des commerçants de la capitale du Centre, déjà consternés par les effets de la crise économique.
Marcel Konan
Correspondant régional
Marcel Konan
Correspondant régional