x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le mercredi 25 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Grave atteinte à la liberté de la presse en Côte d`Ivoire : Quelques réactions...

Me. Blessy Chrisostome (Avocat de la défense)
“On cherche "Le Nouveau Réveil" et on veut faire taire "Le Nouveau Réveil"…”
Nous voulons dire simplement une chose. C'est que la question essentielle qui était au cœur du débat, a été contournée par le Parquet. La question essentielle qui se posait était celle de savoir si le délit qui était reproché à M. Gnamantêh était un délit qui avait été conçu sur un support de presse, donc dans un journal. Parce que la loi de 2004 ne fait pas de distinction. Elle nous dit simplement que le délit de presse ne peut pas faire l'objet de peine correctionnelle. Elle ne dit pas que le journaliste ne peut pas faire l'objet de peine correctionnelle. Donc ce qu'on doit chercher, ce n'est pas la qualité de journaliste mais plutôt la qualité de l'infraction. Est-ce qu'elle a été commise dans un organe de presse. Oui, ça a été commis dans un organe de presse, ça ne peut pas faire l'objet de peine correctionnelle. Et on espère qu'en renvoyant au 31 mars, c'est un argument peut-être pour dire que la peine encourue contient le temps de la détention et puisqu'on le remettra en liberté. C'est ce que nous pensons parce qu'en réalité, le Parquet a fait fausse route. Jusqu'au 31, le client doit forcement rester en détention. Ce qui est anormal puisqu'il s'agit de détention préventive et qu'en réalité on fait la détention préventive lorsqu'on a peur que le client dehors puisse mélanger les pièces ou alors avoir une incidence. Il y a un risque. Or en la matière, il n'y a pas de risque. C'est de l'abus. Le Procureur est comme les Avocats, il demande ce qu'il veut (concernant les amendes et la suspension). C'est le tribunal qui doit décider ce qu'il y a à faire. Le tribunal n'a pas encore suspendu le Nouveau Réveil et puis "Le Nouveau Réveil" n'est pas concerné par ça, c'est Le Repère qui a posé l'acte. Donc cet amalgame ne peut pas être accepté. Et lorsqu'ils parlent de "Le Nouveau Réveil" en réalité, ils se sont trompés. Ils se sont réellement trompés. Soit c'est un lapsus des Procureurs ou alors c'est une volonté tellement forte qu'ils ont confondu "Le Nouveau Réveil" avec "Le Repère". Je dis que nous devons faire attention aux amendes. On cherche "Le Nouveau Réveil" et on veut faire taire "Le Nouveau Réveil" sous le poids des amendes. Mais heureusement, nous devons faire confiance à la justice.

Me Narcisse Aka (Avocat de la défense)
“Nous avons essayé de démontrer que les arguments du Procureur ne tenaient pas la route”
Le Procureur a son rôle. C'est notre contradicteur naturel. C'est tout à fait normal qu'il requière, qu'il demande ce qu'il veut. Nous avons essayé de démontrer que les arguments ne tenaient pas la route. Maintenant, il appartiendra au juge, au tribunal, en toute dépendance, de décider. Nous attendons que le tribunal prenne sa décision en toute sagesse. Nous déplorons toutefois ce renvoi long jusqu'au 31 mars. Ça veut dire que l'un de nos clients est en détention préventive alors que nous avions estimé que cette détention était manifestement injustifiée. Il reste à la MACA jusqu'au 31 mars, date à laquelle nous saurons la décision finale qui sera rendue par le tribunal. Donc nous attendons.

Denis Kah Zion (DG du groupe "Le Réveil")
“Tous les journalistes ivoiriens sont en danger”
Tous les journalistes ivoiriens sont aujourd'hui en danger. Nous sommes plus de mille. Il n'y a que 129 qui ont la carte professionnelle de journaliste. Ce que le procureur a dit est grave. Et doit pouvoir interpeller toute la presse ivoirienne. A commencer par le ministère de la Communication, la Commission paritaire de la carte d'identité de journaliste, l'UNJCI, le Groupement des patrons de presse et le Conseil national de la presse qui sait aujourd'hui qu'il y a deux catégories de journalistes que le procureur ne veut pas reconnaître. Je pense que la nation est prise à témoin.

N'guilissi François (1er vice-président du GEPCI)
“C'est un procès historique”
Je pense que nous avons assisté à un procès historique. Parce que depuis que la loi 2004-643 du 14 décembre 2004 a été votée, c'est la première fois qu'un journaliste a été jeté en prison. Et c'est la première fois aussi qu'un journaliste a été jugé de cette manière. Nous avons assisté à une très bonne démonstration de la plaidoirie. Et nous osons croire que les arguments relevés par la partie demanderesse seront donc retenus pour que le journaliste soit libéré. Et que véritablement, il retrouve sa rédaction, sa famille. Moi particulièrement en tant que premier vice-président du GEPCI, j'ai bon espoir que c'est le droit qui sera dit et que justice sera rendue.

Propos recueillis par
Diarrassouba Sory
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ