Ce qui est en jeu dans la crise malgache, c’est l’avenir de la démocratie. Il est aujourd’hui clair pour tous qu’il existe une faible culture démocratique, à Madagascar, ce pays d’Afrique. Les Malgaches ont été souvent habitués, plus que de raison, à voir être écourtés les mandats présidentiels. En dehors d’un cadre institutionnel. En violation flagrante de la Constitution. On estime à huit les présidents malgaches qui ont perdu leur fauteuil présidentiel sans avoir achevé leur mandat. Du fait des contestations sociales. Le premier président de cette île, Philibert Tsiranana, a perdu son pouvoir de cette manière. Et depuis, cela ne s’est pas arrêté. La manie est si récurrente que cela est devenu normal de voir pareille chose. C’est ce qui peut expliquer que les pauvres populations admettent de prendre la rue ; et de déloger des ministres et le président de la République de leurs bureaux. C’est aussi la raison pour laquelle un jeune de 34 ans, se sachant pertinemment inéligible au regard de la Constitution, peut confisquer le pouvoir exécutif. Certains observateurs parlent déjà de l’exception malgache. Ils qualifient ces prises de pouvoir spécifiques de “coups d’Etat légalisés” ou “un coup d’Etat à la malgache”. Ceci pour faire remarquer qu’un coup d’Etat peut être fomenté dans ce pays et être légalisé par le Conseil constitutionnel. Les institutions de la République (Armée et Conseil constitutionnel) qui n’existent que par le fait de la Constitution s’unissent pour faire un coup d’Etat en violant «la mère des lois» malgache. Quelle contradiction !
Une attitude impensable ailleurs dans le reste du monde. Les mesures prises par l’Union africaine (UA), et nous espérerons que d’autres suivront, doivent servir d’exemple pour que cesse pareil affront à la démocratie. Nous espérons que le prochain sommet de la SADEC qui va se tenir au Swaziland va sonner la fin de la récréation. Il faut mettre fin à ce jeu qui fait la honte de l’Afrique.
Serge Armand Didi: sardidi@yahoo.fr
Une attitude impensable ailleurs dans le reste du monde. Les mesures prises par l’Union africaine (UA), et nous espérerons que d’autres suivront, doivent servir d’exemple pour que cesse pareil affront à la démocratie. Nous espérons que le prochain sommet de la SADEC qui va se tenir au Swaziland va sonner la fin de la récréation. Il faut mettre fin à ce jeu qui fait la honte de l’Afrique.
Serge Armand Didi: sardidi@yahoo.fr