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Politique Publié le lundi 30 mars 2009 | Nord-Sud

Retour sur Constitution

Le texte fondamental de la Côte d’Ivoire n’est pas une personne physique. Elle n’a pas aligné de soldats ni distribuer des Kalachnikovs. Elle n’a pas non plus signé un ordre de combat pour les forces nationales ni déclaré la guerre. Mais la Constitution de 2000 est-elle en dehors de la déchirure du pays et des soubresauts qui continuent à le secouer ? La sortie du professeur Francis Vangah Wodié, le jeudi dernier, à l’hôtel communal de Cocody, remet la question au goût du jour. Sans équivoque, l’éminent constitutionnaliste tranche et réclame pour la Côte d’ivoire une nouvelle loi fondamentale. Celle en vigueur, selon le président du Parti ivoirien des travailleurs, Pit, est comptable de la situation actuelle. «La Constitution qui consacre la Deuxième République est à l’origine de la guerre» n’a pas manqué de souligner Wodié dont les analyses et les de position sur la loi suprême du pays ont soulevé une vive réplique du camp du chef de l’Etat. Les médias et des responsables politiques proches du régime en place ont vite fait de présenter l’ancien doyen de la faculté de droit de l’université d’Abidjan comme « un juriste aveuglé par la politique» et de «politicien qui ne connait pas les Ivoiriens». Deux passages de l’intervention du leader du Pit ont particulièrement écorché les partisans de Laurent Gbagbo. Ils n’ont pas apprécié que Wodié affirme : «Aujourd’hui on dit que le pouvoir présidentiel actuel repose sur la Constitution. C’est ce qu’on nous dit (…).

Responsabilité

Non, il n’y a pas d’assise dans la Constitution pour ce pouvoir ». Wodié rappelait ici une position qui a été la sienne lors du débat sur la prorogation du mandat du chef de l’Etat au-delà de sa fin légale en octobre 2005. Laurent Gbagbo et ses lieutenants clamaient, a qui voulait les entendre, que le chef de l’Etat reste en poste jusqu’à la prestation de serment du nouveau président élu. Cela en conformité avec la loi fondamentale. L’opposition ne l’entendait pas de cette oreille. Sa position se trouvait confortée par les propos des spécialistes de la Constitution, particulièrement les deux plus prestigieux du pays Wodié et Ouraga Obou. Pour eux, la loi fondamentale ne prévoit nullement une telle possibilité. Plus grave aux yeux des partisans du pouvoir, c’est l’appel aux citoyens « à prendre leur responsabilité en cessant de se comporter comme des sujets d’un roi ». Un appel qui sonne d’une certaine façon comme une amplification de celui lancé par Anaky Kobena. Le chef du Mouvement des forces d’avenir (Mfa) avait dit, lors d’une émission à la télévision nationale, que la situation à Madagascar pouvait servir d’exemple aux Ivoiriens. Ce qui lui a valu une interpellation musclée de l’armée et une nuit à la Dst. Wodié, en tout cas, vient de mettre les Ivoiriens face à eux-mêmes. Aller à une nouvelle Constitution et se réconcilier, ou rester dans la tension avec l’actuelle. Simple choix et responsabilité.

Dembélé Al Seni


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