Les parents d'élèves de Bouaké sont inquiets, et avec eux, les élèves qui craignent pour leur avenir. A quelques semaines des examens de fin d'année prévus en juin et juillet, l'état d'exécution des programmes et progressions scolaires est alarmant. Jusqu'à ce jour, dans certaines écoles, les cours n'ont pas encore démarré effectivement pour de nombreuses disciplines spécifiques. Au lycée municipal Djibo Sounkalo, le lycée classique, et le Lycée moderne Nimbo c'est l'amertume et l'inquiétude générale au niveau des apprenants. Aucune avancée notable dans les disciplines spécifiques comme les maths, la philosophie, les sciences physiques, et surtout les Sciences de la vie et de la terre(Svt), et l'histoire-géograghie. A l'école Djibi par exemple, c'est maintenant que se tiennent les conseils de classe du premier trimestre. En Tle A2, certaines classes viennent juste d'entamer la 2ème problématique des quatre au programme en philosophie. « N'ayez crainte, on va terminer les cours avant fin mai. Je vais leur confectionner des polycopies. Ainsi, on ira vite », promet un professeur d'histoire-géo. D'autres enseignants ont décidé de ''diluer'' le cours. « On ira désormais à l'essentiel. Il n'y aura plus d'explication trop poussée et des questions des élèves,» nous a confié, hier, un prof de Svt qui a lui aussi opté aussi pour les polycopies. Les élèves du public souhaitent que les examens soient reportés d'un mois afin qu'ils aient le temps de terminer les programmes. Les parents d'élèves sont du même avis. « Franchement, l'on ne peut aller dans de telles conditions aux examens de fin d'année. Ce sera la catastrophe. Le moment venu nous allons nous prononcer officiellement », a indiqué un de leurs responsables. Quelle est la situation dans les lycées et collèges de la périphérie ? Là, tout est fonction du type d'enseignant. « Si vous avez affaire à un enseignant volontaire, vous êtes sûr de terminer les programmes. Ces derniers font cours. Les titulaires, eux, viennent quand ils le veulent », accuse un élève. Au lycée municipal de Diabo, le proviseur a bouclé les conseils de classe du 2e trimestre avant les congés de Pâques. En Tle A2, les élèves ont achevé l'étude de la deuxième problématique en philosophie. Sans oublier les cours de méthodologie de la dissertation et du commentaire de texte philosophique qui a été entièrement abordés, exercices à l'appui. En Tle D, un élève témoigne : « En mathématiques et en sciences physiques nous avons eu la chance d'avoir des professeurs volontaires qui sont très disponibles. En mai, nous allons terminer les cours.» Konan Hubert, professeur volontaire de math au lycée moderne de Sakassou dit la même chose : « Si je force un peu, je boucle le programme en mai. En activités numériques, j'ai achevé la leçon sur les ''suites numériques''. En géométrie, je suis au niveau des ''Complexes et statistiques''. En 3e, nous avons achevé la leçon concernant les ''statistiques'' en activités numériques et les ''coordonnées de vecteurs- équations de droites'' en géométrie.» Certaines écoles publiques de la périphérie n'ont pas voulu reprendre les cours mardi au motif qu'elles ont toujours fonctionné. Mais, en réalité, le plus grand nombre n'a pas fait cours. Selon des censeurs, lorsqu'on regarde les cahiers de textes, on a les larmes aux yeux. De nombreux professeurs n'ont même pas rempli ces documents pédagogiques. Au privé, élèves et enseignants sont unanimes que les cours sont très bien exécutés. Il n'y a pas eu de suspension de cours dans ces établissements. Au cours des grèves, à la demande des fondateurs, les Forces nouvelles ont toujours sécurisé les établissements qui étaient menacés soit par les enseignants grévistes ou par des syndicats d'élèves du public.
Allah Kouamé
Correspondant régional
Allah Kouamé
Correspondant régional