«Cette année, nous n'avons pas eu autant de grèves que l'année dernière. Et les programmes ont été réadaptés en conséquence. S'il n'y a pas d'autre mouvement, je pense que les programmes seront bouclés », assure Mme Fauste Pierrette, directeur régional de l'éducation nationale (Dren) à Yamoussoukro. En effet, les examens blancs régionaux qui devraient se dérouler à partir d'hier dans toute la région des lacs n'ont pu avoir lieu à Yamoussoukro. Les enseignants du secondaire général, las d'attendre le paiement des trois mois de salaire retenus pour fait de grève, ont refusé la surveillance des épreuves et empêché le personnel administratif de le faire. La Dren trouve cette initiative suspecte : « Ils ne sont peut-être pas à jour dans leur progression», pense-t-elle. Chose qu'elle va s'atteler à vérifier. Même son de cloche chez Djéré Akpro Paul Guetten, fédéral de la coordination des enseignants du second degré de Côte d'ivoire dans la capitale. Qui soutient que « contrairement à l'année passée où l'on a observé trois mois d'arrêt de travail, la grève cette année n'a duré que deux semaines. Et l'année passée, nous avons rattrapé les cours si bien que Yamoussoukro s'est classé 2ème au plan national après Odienné », déclare-t-il fièrement. Pour lui, il n'y a presque pas de retard et les programmes seront achevés normalement et à temps pour avoir des examens crédibles. Le son discordant vient de la Fesci. Son coordinateur régional, Kouamé Yannick alias « Sweety » est convaincu que ces grèves auront forcément un impact sur les examens. «Je ne crois pas que les professeurs puissent rattraper le temps perdu et achever les programmes. A moins qu'ils ne balancent les leçons à la va vite. Ce qui n'est pas dans l'intérêt des élèves», soutient-il. Et Sweety d'accuser : « Le fascicules et autres supports de cours produits par les professeurs se vendent dans toutes les écoles à Yamoussoukro. Il suffit d'aller à la Cité blanche pour s'en convaincre ». L'enseignant Djéré Akpro Paul, leader syndical par ailleurs, ne partage pas cet avis. Pour lui, « il ne faut pas confondre les cahiers d'activité ou cahiers d'intégration avec les fascicules ou autres polycopies écrits et édités par certains professeurs». Car, explique-t-il, depuis l'arrêté ministériel qui interdit ces productions, il n'en a pas vus. Mais, note-t-il, « il y a aussi des professeurs qui organisent des cours dits de renforcement et les élèves se croient obligés de s'inscrire et d'acheter les fascicules écrits par ces professeurs, de crainte d'être mal notés. » Pour lui, c'est la pauvreté de ses collègues qui les poussent à agir ainsi. Et leur comportement est une raison de plus pour qu'on leur reverse les mois de salaire suspendus.
Ousmane Diallo
Correspondant régional
Ousmane Diallo
Correspondant régional
