Une vraie comédie. Et elle a pris fin. On l’espère vivement. Un soir d’avril courant, un autre démembrement de l’ex-rébellion se révélait brutalement au monde. Jusqu’à ce jour, les délégués des Forces nouvelles, s’ils existaient, n’étaient nullement connus ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. On avait plutôt fini par s’habituer aux sautes d’humeur de quelques commandants de zone. Alors d’où sortent ces fameux délégués pour se projeter aussi brutalement au devant de la scène ? Qui sont-ils pour intimer l’ordre à Guillaume Soro de démissionner de son poste de premier ministre ? Que veulent-ils au juste ? La reprise de la guerre ? Le maintien de la situation de ni paix ni guerre ? Ont-ils la capacité de remettre en cause, aussi facilement, un schéma de sortie de crise qui, malgré ses imperfections, est celui qui marche le mieux depuis sept ans ?
La réponse n’a pas tardé à tomber. Par la voix du porte-parole du premier ministre Guillaume Soro. On ne peut pas dire que sa parole n’est pas celle de son patron. Pour ne pas dire de son maître. Avouons qu’on ne pouvait pas trouver mieux pour mettre fin aux supputations. Le premier ministre est à la tâche..., il a de très bons rapports avec le chef de l’Etat. Quant aux déclarations des délégués, il faut les mettre sur le compte de la libre expression. N’est-ce pas que chacun a le droit d’émettre des opinions. Même si, parfois, elles peuvent paraître saugrenues. C’est la démocratie. Donc, Méité Sindou a tranché. Au nom de Guillaume Soro. Un point, un trait.
Dans ces conditions, que devait-on attendre d’une réunion dont les décisions attendues étaient déjà qualifiées d’historiques avant sa tenue ? Rien ! Naturellement. Cette réunion n’a servi qu’à entériner la position du premier ministre déjà exprimée par son porte-parole, tout en faisant croire aux délégués que leur avis avait été pris en compte. La contradiction est flagrante, mais ce n’est pas bien grave si elle permet de sauver la face.
Cependant, tout ce tintamarre a permis de comprendre au moins une chose : certains partisans de Guillaume Soro demeurent foncièrement anti-FPI. Pour ne pas dire pro-RDR. Et anti-Gbagbo. Le désir d’en découdre avec le FPI et le camp présidentiel est manifeste dans la déclaration des délégués et dans le communiqué final du conclave. Apparemment, sept ans de crise dont deux ans de collaboration n’ont pas permis de gommer complètement les récriminations des rebelles d’hier contre le régime de Laurent Gbagbo. Nul n’ignore que l’écrasante majorité de ceux qui ont tenté de renverser Laurent Gbagbo le 19 septembre 2002 était des partisans d’Alassane Ouattara. Ils ne s’en sont jamais cachés. Les revendications des rebelles ont toujours été celles du RDR. La bonne preuve est que c’est au moment où Alassane Ouattara fait campagne pour que les élections se tiennent maintenant que les Forces nouvelles menacent de se retirer du processus de paix si les élections n’ont pas lieu cette année. Ils ont déjà tous oublié qu’il y a encore deux millions et demi d’électeurs potentiels à enrôler. Ah l’exclusion, quand tu nous arranges ! Ceux qui ont fait la guerre avec le thème de l’exclusion font très peu de cas des millions d’Ivoiriens qui n’auront pas leurs papiers. Qu’est-ce qui pourrait justifier un tel comportement ? Les calculs politiciens ? La mauvaise foi ? Les deux. Très certainement.
Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr
La réponse n’a pas tardé à tomber. Par la voix du porte-parole du premier ministre Guillaume Soro. On ne peut pas dire que sa parole n’est pas celle de son patron. Pour ne pas dire de son maître. Avouons qu’on ne pouvait pas trouver mieux pour mettre fin aux supputations. Le premier ministre est à la tâche..., il a de très bons rapports avec le chef de l’Etat. Quant aux déclarations des délégués, il faut les mettre sur le compte de la libre expression. N’est-ce pas que chacun a le droit d’émettre des opinions. Même si, parfois, elles peuvent paraître saugrenues. C’est la démocratie. Donc, Méité Sindou a tranché. Au nom de Guillaume Soro. Un point, un trait.
Dans ces conditions, que devait-on attendre d’une réunion dont les décisions attendues étaient déjà qualifiées d’historiques avant sa tenue ? Rien ! Naturellement. Cette réunion n’a servi qu’à entériner la position du premier ministre déjà exprimée par son porte-parole, tout en faisant croire aux délégués que leur avis avait été pris en compte. La contradiction est flagrante, mais ce n’est pas bien grave si elle permet de sauver la face.
Cependant, tout ce tintamarre a permis de comprendre au moins une chose : certains partisans de Guillaume Soro demeurent foncièrement anti-FPI. Pour ne pas dire pro-RDR. Et anti-Gbagbo. Le désir d’en découdre avec le FPI et le camp présidentiel est manifeste dans la déclaration des délégués et dans le communiqué final du conclave. Apparemment, sept ans de crise dont deux ans de collaboration n’ont pas permis de gommer complètement les récriminations des rebelles d’hier contre le régime de Laurent Gbagbo. Nul n’ignore que l’écrasante majorité de ceux qui ont tenté de renverser Laurent Gbagbo le 19 septembre 2002 était des partisans d’Alassane Ouattara. Ils ne s’en sont jamais cachés. Les revendications des rebelles ont toujours été celles du RDR. La bonne preuve est que c’est au moment où Alassane Ouattara fait campagne pour que les élections se tiennent maintenant que les Forces nouvelles menacent de se retirer du processus de paix si les élections n’ont pas lieu cette année. Ils ont déjà tous oublié qu’il y a encore deux millions et demi d’électeurs potentiels à enrôler. Ah l’exclusion, quand tu nous arranges ! Ceux qui ont fait la guerre avec le thème de l’exclusion font très peu de cas des millions d’Ivoiriens qui n’auront pas leurs papiers. Qu’est-ce qui pourrait justifier un tel comportement ? Les calculs politiciens ? La mauvaise foi ? Les deux. Très certainement.
Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr