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Économie Publié le samedi 2 mai 2009 | Nord-Sud

Energie : Pourquoi l`électricité coûte si cher !

Les hausses récurrentes des tarifs du courant exaspèrent les ménages. L'Etat englué dans des déficits fait plus que de la surenchère.

Le combat est constant au niveau des professionnels comme du domestique général, à l'exception des ménages à faibles revenus, en l'occurrence ceux qui sont au tarif modéré de 5 ampères. En l'espace d'une année, les tarifs d'électricité ont augmenté deux fois. Une épreuve insupportable pour des populations déjà éprouvées par les effets pervers d'une crise devenue interminable. Les mouvements de consommateurs sont sur les dents mais le gouvernement affirme avoir opté pour le réalisme. « La hausse tarifaire est une mesure qui est nécessaire pour l'équilibre du secteur de l'électricité », justifie le Directeur général de l'Electricité, Simon Eddie interrogé par la presse. De cette dernière hausse, l'Etat attend annuellement 4 milliards Fcfa sur un chiffre d'affaires d'environ 220 milliards de Fcfa. En effet, le secteur est en proie à un énorme déficit financier. Pour les autorités, les réaménagements tarifaires devraient venir réduire ce déséquilibre. Elles préfèrent évoquer le mot «réduction » d'autant que la résorption intégrale du déséquilibre aurait nécessité, un renchérissement beaucoup plus significatif, presque insupportable pour la population. En effet, le coût d'exploitation culmine à 80 milliards Fcfa et les besoins d'investissements sont de l'ordre de 30 milliards Fcfa. Pour le ministre des Mines et de l'Energie, Léon Emmanuel Monnet, le secteur de l'électricité est dans un état critique, incapable qu'il est de s'autofinancer. En fait, la problématique des investissements reste entière vu que le secteur accuse un gigantesque retard dans ce domaine. Les conséquences visibles sont la vétusté des équipements, provoquant les fréquentes perturbations chez les clients. Les deux hausses vont générer près de 20 milliards Fcfa. Malgré les sacrifices consentis, il est peu évident que les populations soient au bout de leurs peines. Le programme d'urgence de réhabilitation du secteur que la Banque mondiale a décidé d'accompagner n'augure probablement rien de bon pour elles. Selon le dispositif de ce plan d'urgence censé rendre le secteur indépendant, l'Etat envisage de nouveaux barèmes tarifaires qui mettent en priorité l'autofinancement. «Cela va nécessiter que nous appliquions la réalité des coûts. Il faut que les populations comprennent que les tarifs actuels sont de l'époque de la production du courant hydroélectrique. Or maintenant, l'électricité est produite à 75% par les centrales thermiques. Cette forme de production coûte 5 fois plus cher que la production hydroélectrique. Il faut donc nécessairement revoir les tarifs », prévient Simon Eddie. Mais au-delà de ces difficultés structurelles, d'autres facteurs exogènes prédisposent la puissance publique à réformer les tarifications applicables à la consommation. Les fraudes, les vols, les actes de vandalisme et autres occupations anarchiques sur le réseau électrique engendrent des dépenses supplémentaires. La Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE), à titre d'exemple, note que 12 % des comptages sont issus de la fraude et qu'en 2008, les raccordements illicites, les manipulations de compteurs et autres écarts administratifs ont coûté la bagatelle de 19 milliards Fcfa. Sabati Cissé, directeur technique chiffre les pertes de matériel à 4,5 milliards Fcfa. Sans aller dans les chiffres, Lataille Yao, directeur du transport d'énergie, souligne par ailleurs que les occupations anarchiques contribuent à. gonfler les charges. Selon le ministre Léon Emmanuel Monnet, le manque à gagner annuel subi par le secteur dépasse les 30 milliards de Fcfa. Dans les pays de la sous-région, chacun y va de sa stratégie pour contenir la flambée des prix. En novembre 2008 au Sénégal, l'Etat a pris des mesures généralisant l'utilisation des lampes à basse consommation. Ces mesures ont permis d'opérer une baisse de 12% sur les tarifs de l'électricité depuis le 1er janvier 2009. Pour 2008-2015, le gouvernement prévoit un programme d'investissement de 520 milliards Fcfa. Ce programme vise à garantir une énergie disponible en qualité et en qualité, tout en baissant sensiblement les prix de l'électricité à la clientèle. Le recours à ces lampes se traduira dès le premier bimestre par une baisse visible sur la facture des consommateurs domestiques. Les économies d'énergie ainsi réalisées par les consommateurs permettront d'une part de baisser le montant de leurs factures et d'autre part de réduire la facture pétrolière du pays.


Lanciné Bakayoko
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