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Société Publié le vendredi 8 mai 2009 | Le Repère

Axe Yamoussoukro-Didiévi : Les coupeurs de route font la loi

Il est 15 heures 45 minutes ce jeudi 9 avril 2009. Nous arrivons à la gare de Didiévi sise à Yamoussoukro. Juste derrière la gare de la compagnie de transport UTB. Nous sommes très vite accosté par un "coxer" (les jeunes qui démarchent les voyageurs dans les gares). Il cherche à savoir où nous allons." Didiévi" lui fais-je savoir." Tu vas dormir ici aujourd'hui" lance-t-il à notre endroit avant de nous quitter pour prendre langue avec deux dames qui tiennent des sacs de voyage juste derrière moi. Il m'indique tout de même la gare de Didiévi. Où plusieurs dizaines de personnes attendent d'avoir un véhicule pour s'y rendre. Nous sommes à 72 heures de la fête de Pâques. Et plusieurs ressortissants de Didiévi résidant sur l'étendue du territoire national ont décidé de retourner sur leur terre d'origine pour célébrer cette fête qui est devenue une institution en pays baoulé.

La traite des transporteurs

La fête de Pâques apparaît comme une période de traite pour les transporteurs. Qui rallient les villes et villages baoulé aux autres localités. Le transport passe souvent du simple au double sur certains axes. Le trajet Yamoussoukro-Didiévi, qui coûtait habituellement 3000f, varie pour la circonstance entre 3500 et 4500f selon les chauffeurs. Qui passent souvent des contrats avec les voyageurs. Et qui n’honorent pas toujours leur engagement. "Nous sommes arrivés à Yamoussoukro depuis 13 h. Le chauffeur du mini car qui nous a envoyés d'Abidjan refuse de poursuivre le voyage. Pourtant, nous nous sommes entendus pour qu'il nous dépose à Didiévi. Et le transport a été fixé à 7000f par personne. Il ne veut plus poursuivre le voyage et il a décidé de nous rembourser 3000f sur les 7000f. Mais depuis, nous ne trouvons pas d'occasion pour rentrer " explique Victorine K, originaire de Koffikro, un village situé à deux kilomètres de Didiévi. De son côté, le chauffeur du mini car explique son attitude en ces termes " mon patron vient de me joindre au téléphone pour me demander de ne pas arriver à Didiévi. Je ne peux pas prendre le risque de continuer ce voyage " fait-il savoir sur un ton doux. La vingtaine de passagers qui étaient à bord de ce car accepte finalement de prendre les 3000f et de trouver un autre véhicule pour poursuivre le voyage. L'essentiel pour eux, c'est d'arriver dans leurs villages respectifs pour vivre la fête avec les parents. Dans cette gare, le nombre de passagers croît mais les "gbaka"(mini car) qui assurent habituellement le trajet sont absents de la gare. Certains passagers se tournent vers les chauffeurs de taxi de Yamoussoukro. Qui offrent souvent leurs services. Ils fixent la course entre 25.000f et 35.000f. Les voyageurs qui se voient dans l'obligation de partir pour ne pas passer la nuit à Yamoussoukro s'associent à 6 ou 7 personnes. Dans un taxi qui n'a que cinq places. Quel calvaire pour les passagers qui se coincent ainsi pour parcourir environ 70 kilomètres de piste ! En effet, l'axe Yamoussoukro-Didiévi n'est pas bitumé. " Cette voie est bitumée sur papier. Les anciens cadres savent ce qu'ils ont fait de ce goudron " dénonce Bakayoko, un jeune chauffeur habitué à cet axe.


La peur des voyageurs

Tous les voyageurs présents à la gare ce jour, sont gagnés par la peur. En effet, le manque de véhicule pour assurer le déplacement des voyageurs s'explique par le fait que les coupeurs de route aient opéré sur l'axe dans la matinée. " Ce matin, trois véhicules ont été braqués sur cet axe. Les chauffeurs qui étaient déjà à Didiévi ont peur de revenir. Et ceux qui sont à Yamoussoukro préfèrent prendre d'autres destinations " explique Konan N'goran Yves, convoyeur à la gare routière. Qui poursuit : " Les coupeurs de route opèrent toujours sur cet axe. Pendant la période où il y a beaucoup de voyageurs, ils sont plus présents " ajoute-t-il. Nous quittons cette gare vers 18heures. Convaincu de ne pas avoir un véhicule pour nous rendre à Didiévi. Finalement, nous arrivons à rallier Didiévi grâce à un cadre de bonne volonté de ce département. Au cours d'une rencontre entre le préfet et les cadres de Didiévi le 13 avril, ceux-ci ne manquent pas de poser le problème d'insécurité dans le département. " Nous avons besoin d'un commissariat et d'étoffer le nombre d'éléments de la gendarmerie pour lutter contre l'insécurité dans le département " propose le nouveau préfet, M. Kouassi Kragbé Didier. Le député de Didiévi reconnaît l'existence de l'insécurité dans sa circonscription en ces termes " l'insécurité a toujours existé à Didiévi. Avant la guerre, il y avait l'insécurité. Pendant la guerre, il y avait l'insécurité et après la crise, nous vivons ce problème. Les coupeurs de route sévissent " a reconnu, pour sa part, le député de Didiévi.

Jules Claver Aka
Envoyé spécial à Didiévi
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