A Abidjan et comme partout dans le monde entier, le transport est un secteur très important de l'activité économique. Il permet à l'Etat de prélever des taxes ainsi qu'aux populations de se déplacer et de vaquer à leurs occupations respectives. Pour ce qui est du transport terrestre, quelle que soit la bourse de l'individu, plusieurs genres de transport existent pour sa satisfaction. Ici, à Abidjan, nous avons, les wôrô-wôrô, (taxis communaux), les taxis compteurs (taxis qui se tarifient à la distance à l'aide d'un compteur numérique), les gbakas (mini cars qui relient différents quartiers), et les véhicules personnels qui souvent s'érigent en véhicules de transport. Dans ce milieu, de multiples acteurs interviennent dans l'exercice, le fonctionnement et la régulation. Ainsi, avons-nous les propriétaires, les chauffeurs, les apprentis, les syndicats, les forces de l'ordre (…). Ces principaux animateurs font du transport une activité très lucatrive.
Les propriétaires
Les propriétaires sont les opérateurs du secteur qui possèdent des véhicules de transport. On les appelle communément "Baba Tchè" qui veut dire "le gourou" en langue malinké. Ils peuvent être soit des particuliers, soit des entreprises. Généralement, ils emploient des chauffeurs qui sont dans l'obligation de leur verser une recette quotidienne. Celle-ci est fixée en rapport avec le type de transport pratiqué et l'état de l'automobile. "Mon chauffeur me reverse 20.000f/jour plus 10.000f pour le carburant pour le lendemain", nous a confié M. Djibril Koné, propriétaire de taxi compteur. Ce qui veut dire que le conducteur doit payer 20.000f en espèces au propriétaire et 10.000f en carburant. Cela ramène à 30.000f la recette du chauffeur. Cependant, pour M. Traoré, également propriétaire de taxi compteur, les faits diffèrent : "Je demande à mon chauffeur de me payer 17.000f par jour plus 8.000f de carburant. Vous savez, j'ai ce véhicule depuis quelques années. Et il n'est plus trop en forme". Pour leur part, les chauffeurs des taxis communaux (wôrô-wôrô) de la commune de Yopougon que nous avons rencontrés, ont unanimement révélé que "La recette est entre 12.000f/jour plus 8000f le carburant ou 15.000f/jour plus le carburant 7.000f".
De l'autre côté, les propriétaires des mini cars communément appelés gbakas s'en font plein les poches. Pour eux, la recette quotidienne est fixée à 30.000f/ plus 12.000f pour le carburant pour certains et 35.000f/jour plus 10.000f de carburant pour d'autres. Il faut préciser que la charge du carburant qui revient généralement aux chauffeurs est une manière pour le propriétaire de considérer la recette comme son revenu quotidien exempt de charges. Ce qui représente pour lui, un gain mensuel considérable. Aussi, souvent à des heures d'affluence ou à diverses occasions, certains propriétaires de véhicules dits personnels se muent-ils en transporteurs circonstanciels. A ce niveau, M. Yao Marius, informaticien dans une entreprise portuaire et propriétaire d'un véhicule dénonce le manque criant de véhicules de transport aux heures de pointe. "Vous savez qu'actuellement, les temps sont durs. Moi, je me rends seul au travail avec ma voiture de cinq places. En même temps, les matins, il y a beaucoup de personnes qui luttent les taxis pour se rendre à leur lieu de travail. Et donc, les matins et les soirs, je charge quelques passagers pour leur faciliter la tâche". Par ailleurs, il reconnaît que ce trafic occasionnel n'est pas loin d'être fructueux : "Je charge les quatre places à 3.000f pour me rendre à Port Bouet qui est plus loin de mon lieu de travail. Et comme j'habite Yopougon, je fais pareil à ma descente. Cela me permet de me défaire des charges quotidiennes de carburant". A l'instar de ce dernier, plusieurs propriétaires de véhicules personnels s'adonnent à ce type de transport pour, disent-ils, donner un coup de pouce aux transporteurs permanents.
Les chauffeurs de Taxis compteurs, woro-woro, gbakas
A la différence des propriétaires des véhicules de transport, les chauffeurs n'ont pas de revenu quotidien fixe. Ils sont rémunérés à la seule condition de pouvoir honorer le quota de la recette imposée par l'employeur. "Si j'arrive à verser la recette de mon patron et mettre le carburant dans la voiture, je suis pointé à 5.000f par jour. Ce qui fait mon salaire à la fin du mois", nous a confié M. Kouakou Jonas, chauffeur de taxi compteur. Pour lui, les difficultés ne sont pas à ignorer. "Vous savez, actuellement, les temps sont durs et le prix du carburant ne fait qu'augmenter. Même si on a diminué ces derniers temps. C'est dur parce que, nous les chauffeurs de taxis compteurs, nous avons toujours les mêmes tarifs depuis longtemps ", a-t-il indiqué. Malgré les difficultés rencontrées, M. Séa Arthur, chauffeur de wôrô wôrô à Yopougon, avoue pouvoir honorer la demande de son employeur et retenir une part pour les charges quotidiennes à la maison. "Chaque jour à ma descente, je peux au moins donner l'argent du marché le lendemain et subvenir à quelques besoins", a-t-il assuré. "Mon patron ne me paie pas à la fin du mois avec un salaire fixe. Néanmoins, la journée de dimanche me revient pleinement. C'est ce qui représente mon salaire". Concernant les chauffeurs de gbakas, le gain est toujours subjectif. Parce que selon M. Dramane, chauffeur contractuel, "Chaque ligne et chaque propriétaire ont leurs règlements". Lui, il fait la ligne Adjamé-Yopougon. Il nous a confié ce qu’il gagane : "Je peux descendre avec plus de 5.000f avant 14 heures parce que je ne suis pas seul sur le camion". Cependant, il faut mentionner que chaque "Gbaka" a un conducteur titulaire (embauché) qui est rémunéré à la fin du mois par le propriétaire. M. Kaba Abé, chauffeur titulaire, nous confie : "Mon patron me demande 30.000f plus le carburant par jour. Si je verse cet argent par jour, j'ai un salaire de 150.000f par mois". Aussi a-t-il confessé : "J'arrive à vivre de mon métier même si c'est fatigant. Mais je suis dans le métier, ça fait longtemps et j'ai des techniques pour moins m'épuiser". Une chose qui explique parfois la présence de plusieurs conducteurs sur un seul véhicule qui ne sont que sous l'autorité du chauffeur permanent.
Les apprentis, les chargeurs, les syndicats, les forces de l'ordre
"Adjamé-Renault", "Yopougon-Sideci" "Riviera après barrage" sont entre autres les destinations à Abidjan de gbakas. Ces apprentis qui hèlent les passagers sont couramment perchés à la portière du véhicule de transport et très souvent mal vêtus. Contrairement à ce que l'on peut s'imaginer en rapport à leur apparence, ces acteurs secondaires ne sont pas les “losers” dans cette activité. Le jeune Touré Ali, (balanceur) comme on le dit communément dans le milieu, avoue qu'il n'a pas de rémunération fixe. Il est payé selon le contrat qui le lie avec le chauffeur. Cela est individuel et implique la seule bonne foi du conducteur. Pour la rétribution, notre interlocuteur nous évoque le caractère variable de la solde. "Je peux gagner à ma descente 3500f par jour. Mais je ne travaille qu'une demi-journée. Après, il y a d'autres qui me remplacent", a-t-il révélé avec beaucoup de réserve. Quand il s'est agi de précision concernant la retenue d'argent pendant le travail, Touré Ali a avoué l'existence de cette pratique dans le milieu. "On ne peut pas regarder dans la bouche de celui qui grille les arachides. De toutes les façons, mon patron gagne et moi aussi", a-t-il déclaré avec humour. Et de poursuivre : "Cela représente beaucoup dans ma paye du jour". Sans toutefois vouloir nous donner des chiffres, Touré Ali nous fait remarquer aisément qu'à chaque maillon de la chaîne, chacun en tire profit. Pareil pour les chargeurs qu'on trouve dans les différentes gares routières. Ceux-ci sont très souvent en conflit avec l'apprenti et travaillent de pair avec le syndicat. Leur rôle, dit-on, est de collecter de l'argent aux transporteurs. Cette prébende se définit selon la taille du véhicule et l'itinéraire. "A chaque voyage, je paie entre 300 et 500f aux chargeurs", nous dit M. Koné Ibrahim, chauffeur de Gbaka que nous avons rencontré à la station routière "Texaco" d'Adjamé, apparemment exténué par cette charge. A l'inverse, le chargeur qui n'a pas voulu se présenter est moins sensible à la réaction du conducteur. Le décor est le même du côté de la station routière "Lavage" à Yopougon. A la différence que ce sont des taxis qui relient les différentes communes d'Abidjan. Les charges sont également fixées selon l'itinéraire et le quota oscille entre 200f et 500f. Idem pour les stations routières de Treichville "gare de Bassam", de Marcory, de Koumassi "Grand carrefour", de Cocody "St Jean" et de Port Bouet "Centre pilote" que nous avons visitées. Ne serait-ce qu'à voir le déferlement des passagers et le manque considérable de véhicules, nous sommes tenté d'imaginer le gain de ces derniers.
Les forces de l'ordre
A cette liste de prébendiers sus-cités, nous observons la présence de nos forces de l'ordre. Ces dernières, désignées pour la régulation et l'assainissement du secteur du transport terrestre et de la circulation urbaine en général, pratiquent le racket. Le 2 juin 2008 à Gesco, le général Mangou lançait l'opération “fluidité routière” et de la lutte contre le racket. Une chose qui naturellement démontre que nos forces de l'ordre étaient ou sont encore des adeptes de cette pratique. Pour certains chauffeurs, cette pratique est vérifiée. "J'ai payé 1000f au lieu de payer le papillon à 2000f" Tels sont les propos de M. Kouakou Franck, chauffeur de taxi compteur qui nous conduisait à notre lieu de travail, interpellé par les éléments de l'Office de la sécurité routière (OSER). Le barrage paraît donc pour les transporteurs comme un pont à péage. "J'ai déjà payé", nous fait savoir M. Koné Abdoulaye, chauffeur de Gbaka faisant la ligne Yopougon niangon-nord à Adjamé "Liberté". Selon lui, la paie est unique en fonction du barrage. Une fois arrêté, l'obligation est faite au routier de se conformer au même montant pour les substituts. Et ce, relativement à la faute à lui attribuée par l'autorité. "On peut payer entre 500f et 1000f. Même si tu as toutes tes pièces et que tu n'as rien fait, ils vont trouver quelque chose. Et comme souvent, on ne veut pas perdre le temps, on leur donne ce qu'ils demandent", a-t-il conclu.
Morgan Ekra
Photos : Patricia Ziahé
Les propriétaires
Les propriétaires sont les opérateurs du secteur qui possèdent des véhicules de transport. On les appelle communément "Baba Tchè" qui veut dire "le gourou" en langue malinké. Ils peuvent être soit des particuliers, soit des entreprises. Généralement, ils emploient des chauffeurs qui sont dans l'obligation de leur verser une recette quotidienne. Celle-ci est fixée en rapport avec le type de transport pratiqué et l'état de l'automobile. "Mon chauffeur me reverse 20.000f/jour plus 10.000f pour le carburant pour le lendemain", nous a confié M. Djibril Koné, propriétaire de taxi compteur. Ce qui veut dire que le conducteur doit payer 20.000f en espèces au propriétaire et 10.000f en carburant. Cela ramène à 30.000f la recette du chauffeur. Cependant, pour M. Traoré, également propriétaire de taxi compteur, les faits diffèrent : "Je demande à mon chauffeur de me payer 17.000f par jour plus 8.000f de carburant. Vous savez, j'ai ce véhicule depuis quelques années. Et il n'est plus trop en forme". Pour leur part, les chauffeurs des taxis communaux (wôrô-wôrô) de la commune de Yopougon que nous avons rencontrés, ont unanimement révélé que "La recette est entre 12.000f/jour plus 8000f le carburant ou 15.000f/jour plus le carburant 7.000f".
De l'autre côté, les propriétaires des mini cars communément appelés gbakas s'en font plein les poches. Pour eux, la recette quotidienne est fixée à 30.000f/ plus 12.000f pour le carburant pour certains et 35.000f/jour plus 10.000f de carburant pour d'autres. Il faut préciser que la charge du carburant qui revient généralement aux chauffeurs est une manière pour le propriétaire de considérer la recette comme son revenu quotidien exempt de charges. Ce qui représente pour lui, un gain mensuel considérable. Aussi, souvent à des heures d'affluence ou à diverses occasions, certains propriétaires de véhicules dits personnels se muent-ils en transporteurs circonstanciels. A ce niveau, M. Yao Marius, informaticien dans une entreprise portuaire et propriétaire d'un véhicule dénonce le manque criant de véhicules de transport aux heures de pointe. "Vous savez qu'actuellement, les temps sont durs. Moi, je me rends seul au travail avec ma voiture de cinq places. En même temps, les matins, il y a beaucoup de personnes qui luttent les taxis pour se rendre à leur lieu de travail. Et donc, les matins et les soirs, je charge quelques passagers pour leur faciliter la tâche". Par ailleurs, il reconnaît que ce trafic occasionnel n'est pas loin d'être fructueux : "Je charge les quatre places à 3.000f pour me rendre à Port Bouet qui est plus loin de mon lieu de travail. Et comme j'habite Yopougon, je fais pareil à ma descente. Cela me permet de me défaire des charges quotidiennes de carburant". A l'instar de ce dernier, plusieurs propriétaires de véhicules personnels s'adonnent à ce type de transport pour, disent-ils, donner un coup de pouce aux transporteurs permanents.
Les chauffeurs de Taxis compteurs, woro-woro, gbakas
A la différence des propriétaires des véhicules de transport, les chauffeurs n'ont pas de revenu quotidien fixe. Ils sont rémunérés à la seule condition de pouvoir honorer le quota de la recette imposée par l'employeur. "Si j'arrive à verser la recette de mon patron et mettre le carburant dans la voiture, je suis pointé à 5.000f par jour. Ce qui fait mon salaire à la fin du mois", nous a confié M. Kouakou Jonas, chauffeur de taxi compteur. Pour lui, les difficultés ne sont pas à ignorer. "Vous savez, actuellement, les temps sont durs et le prix du carburant ne fait qu'augmenter. Même si on a diminué ces derniers temps. C'est dur parce que, nous les chauffeurs de taxis compteurs, nous avons toujours les mêmes tarifs depuis longtemps ", a-t-il indiqué. Malgré les difficultés rencontrées, M. Séa Arthur, chauffeur de wôrô wôrô à Yopougon, avoue pouvoir honorer la demande de son employeur et retenir une part pour les charges quotidiennes à la maison. "Chaque jour à ma descente, je peux au moins donner l'argent du marché le lendemain et subvenir à quelques besoins", a-t-il assuré. "Mon patron ne me paie pas à la fin du mois avec un salaire fixe. Néanmoins, la journée de dimanche me revient pleinement. C'est ce qui représente mon salaire". Concernant les chauffeurs de gbakas, le gain est toujours subjectif. Parce que selon M. Dramane, chauffeur contractuel, "Chaque ligne et chaque propriétaire ont leurs règlements". Lui, il fait la ligne Adjamé-Yopougon. Il nous a confié ce qu’il gagane : "Je peux descendre avec plus de 5.000f avant 14 heures parce que je ne suis pas seul sur le camion". Cependant, il faut mentionner que chaque "Gbaka" a un conducteur titulaire (embauché) qui est rémunéré à la fin du mois par le propriétaire. M. Kaba Abé, chauffeur titulaire, nous confie : "Mon patron me demande 30.000f plus le carburant par jour. Si je verse cet argent par jour, j'ai un salaire de 150.000f par mois". Aussi a-t-il confessé : "J'arrive à vivre de mon métier même si c'est fatigant. Mais je suis dans le métier, ça fait longtemps et j'ai des techniques pour moins m'épuiser". Une chose qui explique parfois la présence de plusieurs conducteurs sur un seul véhicule qui ne sont que sous l'autorité du chauffeur permanent.
Les apprentis, les chargeurs, les syndicats, les forces de l'ordre
"Adjamé-Renault", "Yopougon-Sideci" "Riviera après barrage" sont entre autres les destinations à Abidjan de gbakas. Ces apprentis qui hèlent les passagers sont couramment perchés à la portière du véhicule de transport et très souvent mal vêtus. Contrairement à ce que l'on peut s'imaginer en rapport à leur apparence, ces acteurs secondaires ne sont pas les “losers” dans cette activité. Le jeune Touré Ali, (balanceur) comme on le dit communément dans le milieu, avoue qu'il n'a pas de rémunération fixe. Il est payé selon le contrat qui le lie avec le chauffeur. Cela est individuel et implique la seule bonne foi du conducteur. Pour la rétribution, notre interlocuteur nous évoque le caractère variable de la solde. "Je peux gagner à ma descente 3500f par jour. Mais je ne travaille qu'une demi-journée. Après, il y a d'autres qui me remplacent", a-t-il révélé avec beaucoup de réserve. Quand il s'est agi de précision concernant la retenue d'argent pendant le travail, Touré Ali a avoué l'existence de cette pratique dans le milieu. "On ne peut pas regarder dans la bouche de celui qui grille les arachides. De toutes les façons, mon patron gagne et moi aussi", a-t-il déclaré avec humour. Et de poursuivre : "Cela représente beaucoup dans ma paye du jour". Sans toutefois vouloir nous donner des chiffres, Touré Ali nous fait remarquer aisément qu'à chaque maillon de la chaîne, chacun en tire profit. Pareil pour les chargeurs qu'on trouve dans les différentes gares routières. Ceux-ci sont très souvent en conflit avec l'apprenti et travaillent de pair avec le syndicat. Leur rôle, dit-on, est de collecter de l'argent aux transporteurs. Cette prébende se définit selon la taille du véhicule et l'itinéraire. "A chaque voyage, je paie entre 300 et 500f aux chargeurs", nous dit M. Koné Ibrahim, chauffeur de Gbaka que nous avons rencontré à la station routière "Texaco" d'Adjamé, apparemment exténué par cette charge. A l'inverse, le chargeur qui n'a pas voulu se présenter est moins sensible à la réaction du conducteur. Le décor est le même du côté de la station routière "Lavage" à Yopougon. A la différence que ce sont des taxis qui relient les différentes communes d'Abidjan. Les charges sont également fixées selon l'itinéraire et le quota oscille entre 200f et 500f. Idem pour les stations routières de Treichville "gare de Bassam", de Marcory, de Koumassi "Grand carrefour", de Cocody "St Jean" et de Port Bouet "Centre pilote" que nous avons visitées. Ne serait-ce qu'à voir le déferlement des passagers et le manque considérable de véhicules, nous sommes tenté d'imaginer le gain de ces derniers.
Les forces de l'ordre
A cette liste de prébendiers sus-cités, nous observons la présence de nos forces de l'ordre. Ces dernières, désignées pour la régulation et l'assainissement du secteur du transport terrestre et de la circulation urbaine en général, pratiquent le racket. Le 2 juin 2008 à Gesco, le général Mangou lançait l'opération “fluidité routière” et de la lutte contre le racket. Une chose qui naturellement démontre que nos forces de l'ordre étaient ou sont encore des adeptes de cette pratique. Pour certains chauffeurs, cette pratique est vérifiée. "J'ai payé 1000f au lieu de payer le papillon à 2000f" Tels sont les propos de M. Kouakou Franck, chauffeur de taxi compteur qui nous conduisait à notre lieu de travail, interpellé par les éléments de l'Office de la sécurité routière (OSER). Le barrage paraît donc pour les transporteurs comme un pont à péage. "J'ai déjà payé", nous fait savoir M. Koné Abdoulaye, chauffeur de Gbaka faisant la ligne Yopougon niangon-nord à Adjamé "Liberté". Selon lui, la paie est unique en fonction du barrage. Une fois arrêté, l'obligation est faite au routier de se conformer au même montant pour les substituts. Et ce, relativement à la faute à lui attribuée par l'autorité. "On peut payer entre 500f et 1000f. Même si tu as toutes tes pièces et que tu n'as rien fait, ils vont trouver quelque chose. Et comme souvent, on ne veut pas perdre le temps, on leur donne ce qu'ils demandent", a-t-il conclu.
Morgan Ekra
Photos : Patricia Ziahé